"Aide moi"

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Mes mains tremblent, mon corps entier est comme figé et une boule se forme dans ma gorge. Je respire avec difficulté et l'air semble ne plus vouloir passer dans mes poumons quand la main de Mickaël me caresse la joue. Son corps se colle au mien et un frisson de dégoût me parcoure l'échine en même temps. Je tente de me débattre mais il m'étends durement contre le bureau en bois franc, parmi les feuilles de notes et les crayons éparpillés dessus. Quelques-uns tombent par terre et roulent sous des pupitres. J'ouvre la bouche mais aucun son n'en sort, quelques gémissements étouffés mais aucun mot. Il caresse mes hanches puis mes cuisses. Il me soulève maladroitement du sol et m'étends totalement sur le bureau. Il me caresse, me touche et frôle parfois mon membre. Je gémis malgré moi parce qu'il faut le dire, ce salaud est doué pour ça. C'est horrible, ça me dégoûte de me dire que ce n'est pas mon amour qui me fait ça. Mick' est doué, beaucoup moins que Zack mais quand même un peu. Je voudrais qu'il soit là, mon coeur. Pouvoir aller me blottir dans ses bras et qu'il nettoie tous les endroit où les salles pattes de Johnson se sont posées. Je finis par réussir à crier après quelques tentatives, mon envie de me sauver d'ici bien trop grande.

-Ah.. À L'AIDE!

Mickaël plaqua sa main sur ma bouche et serra les dents. Il me regarda froidement, un regard mauvais, plein de mépris.

-Franchement, fait pas semblant d'être une victime. Tu crois que je vois pas comment tu me regardes depuis quelques temps? Toutes ces fois où tu as accepté mes invitations pour qu'on aille manger ensembles, tous ces regards provocateurs, ces feuilles que tu faisais tomber "par accident". J'avoue y avoir mis mon petit grain de sel mais quand même, ça a eu l'air de te plaire tout ça. Arrête de croire que je suis le seul à avoir apprécié tout ça, t'es lourd à me faire passer pour un mauvais gars. Maintenant que t'as réveillé ma bête, arrange toi pour la calmer.

Je resta bouche bée face à son point de vue des choses. Il faut dire qu'il m'a coupé l'herbe sous le pied avec ce qu'il vient de me dire. Je l'aurais donc accidentellement chauffé? Je comprends sa façon de percevoir les évènements mais il faut vraiment être un imbécile de première pour croire ça. Les documents que je devais ramasser quand ils tombaient sur le sol c'était à cause de lui. C'est lui qui les poussaient par terre. Quoi, j'aurais dû les laisser sur le sol pour ne pas que monsieur me matte? Non mais hein, prend moi pour un con tant qu'on y est. C'est sans doute déjà le cas. Il me prit par les cuisses et colla son genoux sur mon membre un peu dur. Je ne le veux pas bien évidemment mais mon corps réagit contre mon gré. J'étouffa un gémissement qui sortit d'ailleurs sans ma permission. Ses yeux débordaient d'assurance et de pensées obscènes, j'aimais de moins en moins être à cette proximité (quoique je ne l'aimais déjà pas). Mick' me fit clairement comprendre ce qu'il voulait que je fasse quand il prit mon membre en main sans mon consentement et surtout sans me le dire. Je poussa un petit cri, mais celui là mon agresseur ne l'étouffa pas avec sa main comme les autres que je faisais quelques minutes voir secondes plus tôt. Il ne compte quand même pas..? Dans le local, ici, là maintenant?? Je le regarda, pétrifié à l'idée qu'il me la mette. Il n'oserait pas, si? Je tenta de me débattre mais rien n'y faisait. Je chercha alors une issue. J'aurais aimé lui donner un bon coup de pied bien placé, histoire de le remettre à sa place mais il me tenait bien trop fortement pour que je puisse oser un mouvement. Il me dit alors à l'oreille quelque chose qui me figea sur place.

-Arrête de te débattre, plus tu seras réticent, moins je serai doux quand on ne fera qu'un.

Je cessa de bouger, paralysé par la peur et le dégoût de me faire ainsi toucher par une autre personne que mon amant. Personne ne vient à mon secours, on est dans un établissement publique à l'habitude bondé dans tous les coins possibles. Pourquoi personne ne me vient en aide alors? Je verse une larme, qui roula sur le coin de mon oeil et s'écrasa sur le bois du bureau, près de mon oreille. Pourquoi tu ne viens pas Zack? S'il te plaît mon coeur, j'ai besoin de toi, de tes bras, de ta chaleur et de tes mots doux.

Aide moi.

Je m'imagina alors que les caresses de Johnson sont celles du beau garçon aux cheveux noirs ébène. La douleur, le dégoût et la tristesse restèrent vivement présent, mais l'image mentale de mon bel amant me faisant cela me calma et fit cesser mes pleurs. Ce sont ses mains que je veux, pas celles de cet imbécile de Johnson. Il colla ses lèvres aux miennes et força l'entrée de celles-ci pour y passer sa langue chaude et humide. Un mal de coeur me prit, me donnant envie de vomir suite à ce geste. Je tourna la tête pour l'empêcher de continuer cet échange buccale dégoûtant. Il ne répondit rien à cela, défit sa ceinture en un claquement de doigts et fit de même pour moi. Il baissa ensuite son survêtement, laissant à découvert son engin. Il est un peu moins gros que celui de Zack mais n'en reste pas moins voluptueux. Il baissa le mien à mon tour et découvrit mon membre un peu gonflé. Je le regarda, le suppliant du regard, ne voulant pas être salit par ce con. En deux temps trois mouvements le préservatif était mit et son engin gonflé près de mon entrée. Puis sans prévenir, Mick' me tira un peu plus vers lui et me pénétra d'un coup sec sans mon consentement, sans me préparer, rien. J'hurla de douleur en me cambrant violemment sur le bureau en bois. Désormais, de grosses larmes bouillantes coulaient sur mes pommettes rosies par les sillons déjà tracés dessus quelques minutes plus tôt. Mon violeur me plaqua à nouveau sa main sur ma bouche pour que je cesse de crier ainsi. Soudain, mon corps cessa de me répondre, sans doute dû à la douleur trop forte et je me laissa balancer au rythme des allées et venues de Johnson dans mon corps. Mes bras longeaient monotonement mon corps, se contractants légèrement à chaque coup de reins de la part du châtain. Plus aucune émotion ne se lisait sur mon visage maintenant dépourvu de joie et de couleurs. Je me sentais totalement vide alors qu'en fait je suis remplis. Les grognements de Johnson diminuèrent tranquillement, tout comme ma vision s'embrouillait de secondes en secondes. Des larmes, sans doute. Un mal de tête me prit, j'ai sûrement trop pensé. Je me fiais à présent à mon ouïe et heureusement encore un peu ma vision. Le bruit sourd et grinçant de la porte résonna dans le local. Mickaël ne sortit pas de moi pour autant, au contraire, il cessa seulement de se déhancher et soupira rageusement.

La silhouette resta sur le pas de la porte, ne bougeant pas.

Des yeux gris comme mon coeur, d'un gris lourd comme une tempête d'été.

Une tignasse charbon, noir comme mon âme en ce moment.

Puis, le noir, chaud et réconfortant, plus de douleur ni de mauvaises pensées. Que du réconfort, moins que les bras de Zack mais plus que mick'. Je perçus tout de même une dernière chose avant de sombrer paisiblement;

Le grincement sourd de la lourde porte qui se referme.

Mon tuteurWhere stories live. Discover now