L'interdit attire. [ TERMINÉE/RÉÉCRITURE ]

Bonus 1.

-N'insiste pas Lyzie, je ne te dirai rien.

Une tasse de chocolat en main, le téléphone dans l'autre, j'éclatai de rire une énième fois. Décidément, Lou ne me dira absolument rien. Comme toujours, je ne supportais pas d'être tenue en haleine. C'est un vrai supplice.

Mon mari était sorti dès le lever du jour. Ayant repris ses études quelques années avant notre mariage, il menait avec succès sa carrière de médecin. Comme d'habitude, il démarrait sa voiture et se perdait par la suite dans le travail. Mais Michael faisait toujours son possible pour passer le plus de temps avec moi. Ce qui ne faisait qu'accentuer mon amour pour lui.

-Allez, je t'en prie.

-C'est toujours non.

Bien qu'elle n'était pas dans mon champ de vision, j'étais sûre et certaine qu'elle arborait un large sourire, contente de me faire subir la pire des tortures. La tête tournée face à la fenêtre de la cuisine, j'observais les lourdes gouttes d'eau qui venaient frapper la vitre. Il eut un grondement et je sursautai. Comme d'habitude !

L'hiver s'était brusquement abattu quelques jours plutôt. Un froid polaire régnait dans la ville et heureusement que l'atmosphère à l'intérieur de la maison était réchauffante.

-Ok ! Donne-moi juste un indice.

Elle soupira exagérément.

- Bon, t'as gagné! Je vais te le donner.

- Yes !

Si elle ne me donnait pas ne serait-ce qu'une minime infication, il me sera totalement difficile de fermer l'œil cette nuit. Je n'arrivais toujours pas à croire que Michael en avait parlé à tout le monde, hormis moi. Même à ma meilleure amie sans en avoir discuté avec moi, sa soit disant épouse. 

-Bon, écoute-moi parce que je ne me répéterai pas. C'est quelque chose que tu as toujours voulu.

Un long silence s'ensuivit au bout de la ligne. Pendant un bref instant, je crus que cette dernière s'était coupée. Mais non. Lou attendait juste une réponse.

-Et?

-Ben c'est tout ! lâcha-t-elle accompagné d'un ricanement.

Les sourcils froncés, j'étais exaspérée. Un jour, je lui ferai,  d'une manière ou d'une autre,  payer ses cachotteries. C'était sûr. Pour notre deuxième anniversaire de mariage, Michael comptait me faire une surprise, et il semblait que j'étais la seule à ne pas être au courant. Même ma mère m'avait devancée.

-Alors tu l'as fait?

Comprenant parfaitement que c'était une tactique pour changer de sujet, je ne fis pas d'objection.

Je me redressai et traversai la pièce. Mon front appuyé contre la vitre, mon sourire disparut aussitôt. Je déposai ma tasse sur le comptoir devant la fenêtre. Je scrutais le temps qui s'assombrissait de plus en plus. Des trombes d'eau poussées par le vent balayaient le jardin. Une vrai tempête s'annoçait.

-Non, pas encore.

-Mais qu'est-ce que t'attends? Ce n'est pas la mer à boire !

Réprimant un sanglot, je bus une nouvelle gorgée de chocolat. Le breuvage chaud coula doucement dans ma gorge, se répandit en mon for intérieur. Ce qui réussit à me détendre, l'espace d'un brève instant.

J'étais mannequin ! Quelques mois plutôt, j'avais été invitée à participer à la fête d'ouverture de la maison Fashion. Le nouveau propriétaire était même allé plus loin. L'expérience m'ayant plu, j'avais accepté sa proposition d'un travail à plein temps au salaire et aux conditions que j'avais fixé. Et maintenant que j'étais au pinacle de mon existence, je ne pouvais me permettre n'importe quoi.