56- Poursuite.

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C'est la cinquième fois que je dis au revoir à Mike, mais chaque fois que je tente de traverser la porte, nos lèvres finissent par se retrouver et se perdent dans un langoureux french kiss. Nous nous séparons à bout de souffle et nos fronts restés collés l'un contre l'autre.

-Bon, j'y vais maintenant, murmurai-je.

-T'es sûre que tu ne veux pas que je te dépose?

-Non, t'inquiète. Ça ira!

-À ce soir alors?

Ce soir? Qu'est-ce qu'il y a ce soir?

Comme s'il lisait dans mes pensées, Michael répondit à mes interrogations:

-Vos leçons, mademoiselle.

-Ah oui!

Et moi qui m'était déjà imaginée cinquante mille autres scénarios. Je me demande bien si elles sont encore nécessaires. Après tout, je me suis nettement améliorée. Mais j'ai bien peur de revenir à la case départ si toutes fois, on laissait tomber. Il me laissait tomber.

-À ce soir, murmurai-je en l'embrassant une dernière fois. Enfin j'espère.

Je finis par quitter les lieux et Michael referma la porte derrière moi.
Debout sur le palier, j'inspirai profondément avant de descendre les escaliers.

Aujourd'hui, j'avais décidé de rendre une petite visite à ma meilleure amie. S'il le faut j'y passerai la journée et ne rentrerai que quelques minutes avant les cours. Je veux dire les leçons.

Avec un temps pareil, la rue est quasiment déserte. L'opalescence du ciel semblait annoncer une tempête et le vent fouettait assez fort pour me décoiffer. J'enfonçai mon bonnet sur la tête et resserrai mon manteau.

En poursuivant ma route, je me sentis suivie. Me retournant, je n'aperçus rien qui puisse paraître suspect. Mais la sensation était toujours présente. Un coup d'œil à gauche, un coup d'œil à droite, rien. Fébrile, je pressai le pas sans oser me retourner une seconde.

Une fois que la maison de Lou eut été dans mon champ de vision, je redoublai d'effort et arrivai très vite sur le seuil. Paniquée je me mis à tambouriner comme une folle sur la porte. Une fois cette dernière ouverte, je me dépêcher d'entrer à l'intérieur et la refermai d'un coup sec sous les yeux ébahis de ma meilleure amie.

-Lyzie? Ça ne va pas?

Je me penchai vers l'avant, posant à plat mes paumes sur mes genoux, j'essayais de reprendre mon souffle.

-Je...je...

Mes yeux s'écarquillèrent telles deux soucoupes en entendant frapper à la porte. Oh non. Je venais de mettre ma vie et celle de Lou en danger. Qu'est-ce qui m'a pris de me réfugier chez elle? Alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir, je bloquai la poignée d'une main tremblante empêchant ainsi toute amorce de danger.

-N'ouvre surtout pas cette porte, dis-je d'une voix que je ne reconnus pas moi-même.

-Lyzie, arrête. Tu commences à me faire flipper.

-Lou, je crois que quelqu'un me veut du mal.

-Mais Lyzie, soit raisonnable. Qui donc pourrait bien te vouloir du mal?

J'haussai les sourcils. Elle n'a pas pu oublier, si?

-Elliot.

-Elliot?

-Depuis tout à l'heure, j'ai l'impression d'être suivi.

-Mais Lyzie, ça arrive à tout le monde.

-Mais, ça ne s'arrête pas là. Depuis qu'il est revenu, je sens que j'ai des milliers de yeux braqués sur moi et surveillent mes moindres gestes.

-Même si c'est lui, que viendrait-il chercher là?

Elle ne me laissa pas le temps de répondre, déjà, elle poursuivait:

-Je vais ouvrir cette porte, si tu veux, tu peux aller te cacher sous mon lit?

-Ah ah! Très drôle.

Je me saisis d'un parapluie en guise d'arme et le tins en l'air prêt à abattre l'assaillant. Lou secoua légèrement la tête et se retourna pour poursuivre sa mission.

-À trois.

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2
3

La porte s'ouvre, je prends mon élan et me précipite vers celle-là. Mon geste s'arrête instantanément en découvrant la mère de Lou sur le seuil, un sac de course sous chaque bras.

Mes lèvres s'ouvrent en un grand ''o'' je laisse tomber mon bras soit disant armé et reporte l'autre sur mon cœur tentant de calmer les battements effrénés de ce dernier. Finalement, elle décide de briser la première le silence:

-Lyzie? fit-elle en plissant les yeux, comme si elle avait peine à croire.

-Seigneur! Excusez-moi madame Rose, c'est que je vous ai prise pour quelqu'un d'autre, réussis-je à balbutier.

-Ok, je vois, fit-elle peu convaincante.

-Laissez-moi donc vous aider à vous débarrasser.

Je m'empressai de saisir l'un des sacs dans l'espoir de dissimuler ma gêne tandis que Lou s'occupait de l'autre.

Finis, nous prenons la direction de la chambre afin de pouvoir faire nos échanges à l'abri des oreilles indiscrètes.

Lou referme consciencieusement la porte avant de se laisser tomber à mes côtés enthousiaste sur le lit.

-Allez, raconte!

Et c'est parti pour une longue et intéressante narration de ma soirée chez mon professeur. Je raconte tout en omettant certainement quelques détails jugés intimes. Au moins, elle en a une idée globale. À peine ai-je fermé la bouche qu'elle s'exclame aussitôt.

-J'y crois pas, vous l'avez vraiment fait?

Dans tout ce que je viens de lâcher, elle a quand même réussi à le capter, alors que je n'ai fait que passer dessus. J'hoche simplement la tête pour toute réponse.

-OMG! Lyzie, bienvenue dans la team!

-La team? Quelle team? demandai-je hilare.

Soudain, je compris. La team.

-Ne me dis pas que toi et Dylan...?

-Oui.

-Quand? Où?

-Durant la nuit du nouvel an. Tu t'imagines? J'ai changé avec l'année. Tu vois ce que je veux dire?

-Non, pas vraiment, me moquai-je.

Bien sûr que je voyais ce qu'elle voulait dire. Moi aussi j'ai eu l'impression que j'avais changé, que quelque chose s'était libérée en moi. Je m'étais sentie nouvelle...

Lou me raconte sa nuit de rêve avec Dylan, contrairement à moi dans les moindres détails. Je ne peux m'empêcher d'être super heureuse pour eux, ils sont vraiment faits pour être ensemble ces deux-là....














    

L'interdit attire. [ TERMINÉE/RÉÉCRITURE ]Where stories live. Discover now