42- Joyeux Noël.

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-Plus haut, j'y suis presque.

Michael me soulève encore un peu et enfin, je pose l'étoile sur le sapin.

-Voilà! fis-je fièrement en regardant mon exploit.

Nous décorons Michael et moi la maison. Ce qui a été possible après maintes supplications. Il faut dire que mon prof n'est pas très branchés noël. Avec lui, on aura tout vu.

-C'est bon. Tu peux descendre. Je commence à ne plus sentir mes épaules.

-Ah ah très drôle! En fait non, je vais rester, je suis très bien là où je suis.

-Tu en es sûre?

S'il y a quelque chose qu'on doit se méfier avec lui, ce sont bien sûr ses ''Tu en es sûre''.

Je capitule et me résous à descendre. En fait, non...

Il se penche un peu en avant pour que je puisse m'exécuter. Sauf que je saute à présent sur son dos et éclate de rire d'avoir réussi mon coup.

Michael suis mon exemple et en profite pour me faire tourner en rond.

-Mike, arrête. Arrête s'il te plaît, j'ai le vertige, réussis-je à balbutier entre deux rire.

Il m'ignore totalement et continue de plus belle.

-Je crois que je vais vomir.

Avoir su que ça allait me sauver je l'aurais dit plutôt. J'ai l'impression d'avoir l'estomac à l'envers et que bientôt je vais vider le contenu.

J'ai la tête qui tourne et je suis obligée de me la tenir dans l'espoir de soulager mes maux.

-T'es un vrai psychopathe.

-Tu m'aimes pour ça, non?

-Non.

-Oh.

La sonnerie de son portable l'empêcha d'aller plus loin. J'en profite pour allumer la télé, après avoir zapper quelques secondes, je tombe sur un film que j'aime bien: Accident Man.

Lou est partie à l'autre bout du monde voir ses parents éloignés. Quant à Dylan, il est chez son père, avec sa nouvelle famille. Bien qu'il n'ait pas très bien vécu le divorce de ses parents au début, à présent je peux dire qu'il va mieux.

Je sens la place à côté de moi s'affaisser. Je me retourne et constate que mon prof vient de me rejoindre un verre de whisky en main.

Je pose ma tête sur son épaule et de sa main libre, il m'entoure.

-Je peux goûter?

-Oui bien sûr, approuve-t-il.

Je me redresse dans l'attente qu'il me laisse son verre, mais à ma grande surprise il le boit d'une traite et pose sur la table basse son verre vide.

-Mais pas aujourd'hui, me lance-t-il devant mon air ébahi.

-Très bien, fis-je en maugréant.

Le lendemain je me réveille  toujours de mauvaise humeur. Il ne m'est pas facile d'oublier.

L'odeur envahissante de la pièce me fait soudain réalisé que je ne suis pas dans ma chambre, mais la sienne. Si je me rappelle bien, la dernière fois que j'y ai mis les pieds, c'était à l'anniversaire de Scott.

Oui oui, bien que nous sortons ensemble, si on peut dire ça comme ça, ce n'est pas pour autant qu'on partage le même lit. On n'est pas marié. Pas encore...
Par contre, cela ne l'empêche pas de se glisser quelques fois subrepticement dans mon lit la nuit. Ce qui me fait d'ailleurs grand plaisir.

Je me dirige dans la salle de bain et fus étonnée par l'état des lieux, contrairement à moi, cet homme est un vrai Justin Timberlake. Tout est parfaitement rangé.

D'habitude, je prends minimum trente minutes pour trouver mon shampoing, et quand c'est fait, il faut aussi que je trouve mon conditioner, ce qui explique mes retards répétitifs.

Je laisse sa chambre non pas sans avoir emprunter son shampoing pour me rendre dans la mienne et faire ma routine matinale.

-Bien dormi? me demande mon prof.

Comme à son habitude, il s'affaire à la cuisine vêtu d'un T-shirt bleu moulant parfaitement son corps et un jean de la même couleur. Comme d'habitude...

Je me contente de l'ignorer et prends place au coin repas.

Au cours de la journée, je passe quelques coups de fil à ma mère, histoire de lui souhaiter un joyeux noël, vu que c'est le premier que nous ne passons pas ensemble. Michael suit mon exemple et une demie heure plus tard nous sommes confortablement installés sur le divan, dégustant les délicieux caserío que j'ai préparé. Bien que mes talents culinaires ne sont pas au top, j'avoue que c'est pas mal du tout.

Michael se relève et se dirige vers la cheminée en pierre afin d'attiser le feu.

J'en profite pour me rendre dans ma chambre prendre le cadeau que j'ai acheté depuis un mois à l'avance. Je suis un peu stressée à l'idée qu'il ne pourrait pas lui plaire. Mais bon c'est le geste qui compte, non?

Je retourne au salon et constate qu'il y est absent. Je m'asseois à ma place initiale le cœur battant, patientant jusqu'à son retour.

Soudain, je sens une présence dans mon dos et avant que j'aie le temps de me retourner, un baiser vient déjà se loger dans mon cou me procurant un frisson dans tout le corps.

-Joyeux noël Elisabeth.

Dieu, qu'est-ce que j'aime lorsqu'il prononce mon nom!

Je prends la boîte rectangulaire qu'il me tend et enlève le couvercle tandis qu'il vient s'asseoir près de moi. Et l'espace d'un instant je reste sans voix.

-Mike, non. C'est trop... réussis-je à balbutier - en caressant soigneusement le tissu de peur de l'abîmer - avant de me jeter à son cou.

-Merci, fis-je les yeux embués de larmes.

-Pourquoi n'irais-tu pas l'essayer?

-Oui, une seconde. J'ai aussi un cadeau pour toi, avouai en lui tendant la petite boîte qui fait à peu près dix fois moins la sienne.

Il la prend et la scute un instant avant d'ajouter.

-Lyzie! Il ne fallait pas te donner autant de peine. Je t'ai toi et cela me suffit amplement.

Ces paroles me vont droit au cœur et s'il ne l'ouvre pas tout de suite je sens que je vais exploser.

-Vas-y! Ouvre-la, dis-je impatiente de voir sa réaction.

Il obéit et reste totalement impassible.

-C'est la couleur c'est ça? On peut la changer si tu veux...

-Non, elle est parfaite!

Un sourire bête s'étire sur mes lèvres et je ne peux m'empêcher de m'exclamer:

-Tu l'aimes?

Il sourit et me regarde tendrement

-Je l'adore.

-Retourne-la!

Il lit à voix haute les inscriptions que j'ai fait graver sur la montre.

-To The Man I'll Love 4ever.

-Alors?

Pour toute réponse, il réduit les quelques centimètres qui nous séparent et une fois que nos lèvres se frôlent, il murmure:

-Je t'aimerai pour toujours, avant de m'embrasser...

L'interdit attire. [ TERMINÉE/RÉÉCRITURE ]Where stories live. Discover now