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J'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir et des pas se rapprocher. Le lit s'affaissa à côté de moi et en moins de deux, dans l'obscurité, des lèvres s'emparèrent des miennes. Je sentis par la suite une main descendre le long de mon corps. Inexplicablement, ma respiration devint saccadée et mon cœur se mit à battre à coups redoublés dans ma poitrine.

Malgré moi, j'enroulai mes bras autour de sa nuque et l'embrassai avec fougue. Je sentis le désir monter peu à peu en moi. Des mains expertes me procuraient des caresses habiles tandis que des lèvres brûlantes parcouraient chaque centimètre de mon corps.

-J'ai toujours sû que tu me désirais autant que moi je te désire.

J'eus un hoquet de surprise et mes yeux s'écarquillèrent tels deux soucoupes à l'entente de cette voix pourtant familière.

Non, ce n'était pas possible!

Je reculai aussitôt jusqu'au fond du lit et allumai la lumière.

Mon expression se figea en découvrant non pas Michael mais Elliot à seulement quelques centimètres de moi, un sourire narquois aux lèvres et une flamme de colère dansant dans ses iris d'un vert perçant.

Abasourdie, je le regardais sans pouvoir faire le moindre geste.

Que faisait-il ici?

Vite. Trop vite, sans que je n'eus le temps d'esquiver son geste, il s'empara d'un mouvement brusque de mes deux poignets et les immobilisa au-dessus de ma tête. Je voulus crier mais aucun son ne parvint à franchir le bout de mes lèvres, des larmes impuissantes perlaient simplement sur ma joue.

-Arrête, réussis-je à balbutier enfin.

-Je ne peux plus, me répondit-il d'une voix grave.

Il captura à nouveau mes lèvres avec brutalité, mes larmes redoublèrent d'intensité jusqu'à ce que je finisse par éclater en sanglots.

Je me réveillai en sursaut, le front en sueur, le cœur si fort que je finis par avoir mal à la poitrine et la gorge sèche.

Je m'extirpai du lit avant de quitter ma chambre et me rendre pieds nus dans la cuisine me servir un verre d'eau froide.

Je bus avec difficulté quelques gorgée avant de laisser tomber le verre qui émit un bruit sourd en heurtant la paroi de l'évier mais ne se brisa pas.

Je portai par la suite mon regard sur mes mains qui n'avaient cessé de trembler et finis par laisser fuser un profond soupir.

Des questions demeurées sans réponses se bousculèrent dans ma tête. Que m'arrivait-il? Pourquoi avais-je rêvé de lui?

Et moi qui croyais l'avoir longtemps sorti de ma tête!

Je repris le chemin des escaliers afin de regagner ma chambre. Mais une fois arrivée devant cette dernière, je fus courtisée par une étrange appréhension. Je décidai de poursuivre ma chambre et m'arrêtai de préférence devant celle de Michael.

J'entrouvis doucement la porte et l'aperçu couché paisiblement dans ses draps. Je réduisis les quelques centimètres qui nous séparaient son lit et moi et vins m'allonger à côté de lui.

Immédiatement, son bras puissant vint m'encercler la taille, me pressant davantage contre lui. Je deposai ma tête sur son torse imposant dans l'espoir de sombrer à nouveau dans les bras de Morphée. Mais je ne parvenais toujours pas à trouver le sommeil, guettant les moindres bruits de cette nuit cauchemardesque.

Un doux baiser vint s'écraser sur mon front, me procurant un léger frisson. Mes lèvres s'étirèrent en un faible sourire. Toujours attentionné!

-Ça va? l'entendis-je me murmurer la voix ensommeillé.

-T'en fais pas, le rassurai-je. C'était juste un cauchemar.

Il m'embrassa à nouveau et resserra son étreinte tout en effectuant de fines caresses sur mon dos. Ce qui réussit à m'apaiser.

***

-Je ne veux pas influencer tes choix. Si tu ne veux pas de quelque chose, il faut me le dire clairement. Ce n'est pas en agissant de la sorte que tu me renderas heureux. Je te l'ai déjà dit, je le suis déjà.

Je ne pus m'empêcher de fondre suite à de tels propos. Et je devais l'avouer, il avait parfaitement raison. Je n'aimais vraiment pas participer à des soirées remplis de gens. Pour la simple et bonne raison, je ne me sentais pas à ma place. Ma mère m'avait plus d'une foid invitée à ses festivités, mais j'avais toujours réussi à trouver une quelconque excuse pour ne pas avoir à y participer.

Mais ce soir, Michael avait sû par je ne sais quel moyen, deviner mon malaise.

-Désolée, fis-je d'une toute petite voix.

Je préfère m'en tenir à cette simple excuse. Je refuse de lui avouer la véritable raison. Je n'avais tout simplement pas de tenue. Et s'il avait sû, le connaissant, il m'aurait traîné illico dans la première boutique qu'il aurait passer afin de me trouver une robe. Une fois c'est bon, mais deux fois, c'est trop. Il ne faut pas abuser non plus.

Il esquisse un sourire en coin pour ensuite venir déposer ses lèvres sur les miennes.

-Ça va commencer, ajoute-t-il en saisissant la bouteille de champagne pour remplir nos deux coupes.

À l'écran, nous pouvons facilement constater que décompte va bientôt commencer.

10

9

8

7

6

5

4

3

2

1

Tout en trinquant nos verres nous nous souhaitons mutuellement sans pour autant nous quitter des yeux une:

-Bonne année!

Ça y est. Il est minuit et nous venons de franchir une nouvelle porte.

Mike et moi finissons par sceller pour la première fois nos lèvres en cette nouvelle dans un long et langoureux baiser.

-Je t'aime, murmurai-je.

-Je t'aime.

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L'interdit attire. [ TERMINÉE/RÉÉCRITURE ]Where stories live. Discover now