60- Hôpital.

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Assise calmement à côté de moi, madame Jones semblait avoir repris le contrôle de soi-même, tandis que moi, je menais intérieurement une lutte acharnée pour avoir un air flegmatique.

Des milliers de questions me tarodaient l'esprit, sans pour autant avoir ne serait-ce qu'une seule réponse. Quelque part en moi, j'espérais que tout allait bien se passer et qu'on n'avait pas à s'en faire. Mais d'un autre, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer le pire.

-Toujours rien? demandai-je en brisant ce silence devenu quasiment insupportable.

-Non. Ça sonne toujours sans réponse. J'espère sincèrement qu'elle n'a pas recommencer.

Sceptique, je fronçai les sourcils et tournai immédiatement la tête dans sa direction. Recommencer? Où voulait-elle en venir?

-Si je peux me permettre, que voulez-vous dire par-là?

Elle laisse fuser un profond soupir et s'essuya par la suite ses yeux encore humides. Finalement, elle se lança:

-Il y à peu près trois ans, Lyzie a fait une fugue.

-Une fugue?

-Eh oui! À quatorze ans à peine, elle a mis sa vie en danger avec un garçon que je lui avais formellement interdit la fréquentation.

-J'espère qu'il n'y a pas eu d'inconvénients?

-Dieu merci, non. Grâce à la rapide intervention de la police, tout est finalement rentré dans l'ordre, bien qu'elle m'en ait voulu plusieurs mois après, mais l'important c'est que nous vivions de nouveau en de très bons termes à présent.

-D'après vous, pourquoi aurait-elle fugué à nouveau?

Oui, parce que d'après moi, il n'y avait aucune raison apparente pour qu'elle prenne la fuite. Au moindre inconvénient, elle savait qu'elle pouvait compter sur moi. Vraiment, tout cela ne colle pas.

-Je ne sais pas trop, peut-être que c'est simplement moi qui me fait de fausses idées. Je suis sûre qu'elle doit être tranquillement à la maison se demandant où je suis passée.

-Je vous dépose alors.

-Non. Je tiens à vous accompagner.

-Sans vouloir vous offenser, je pense qu'il serait mieux que vous rentiez. Je n'aurai qu'à vous ramener votre véhicule le lendemain.

-Michael, vous avez tant fait pour ma fille. J'apprécie vraiment ce que vous avez fait. Alors, être à côté de vous dans les moments difficiles comme vous l'avez été pour moi, est la moindre des choses.

-Merci beaucoup, fis-je ému.

-Non, c'est plutôt à moi de vous remercier. Je sais très bien ce qui se passe entre vous et ma fille...

À ces mots, je ne savais plus si je devais être heureux ou avoir peur. Entretenir une relation avec la fille de la femme qui vous a engagé pour donner uniquement des leçons, n'est pas l'une des meilleures situations dans laquelle on pourrait se retrouver.

-...Elle tient vraiment à vous.

-Ça ne vous dérange pas? risquai-je de demander.

-Honnêtement, j'avoue qu'au début, j'appréhendais fortement ce début de relation, mais plus tard j'ai fini par réaliser que la différence d'âge n'était rien d'autre qu'un infime chiffre. L'important c'est ce que vous ressentez l'un pour l'autre. Tant qu'il est là, vous pourriez surmonter toutes les obstacles. Et sachez que vous pouvez comptez sur moi. Tout comme elle, elle le peut.

Parler si ouvertement d'une relation qui devait encore rester secrète, me donne une sensation bizarre. Pour une fois dans ma vie, les choses s'annoncent aussi facilement. J'étais fort prêt à renverser une armée entière pour prouver à tous et à toutes que ce que je ressens pour Lyzie est réel et véridiquement vrai.
Finalement, tout ne s'est pas passé comme prévu, sa mère qui d'une manière ou d'une autre a donner sa totale approbation m'est encore difficile à assimiler.

L'interdit attire. [ TERMINÉE/RÉÉCRITURE ]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora