47- Pas maintenant !

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Sans dire un mot, il approcha lentement son visage du mien, je sentis son souffle sur ma peau, sa bouche caressant la mienne pour ensuite s'y presser. Je fermai instinctivement les yeux et m'abandonnai à ce baiser qui au fur et à mesure, doublait d'intensité.

Ma respiration devenait haletante et mon cœur battait la chamade. Je laissai mes mains balader sur son puissant dos, tandis qu'il m'embrassait avec une exquise douceur comme pour garder le goût de mes lèvres.

Sans savoir ni quand, ni comment, je m'étais retrouvée allongée sur le sofa, le corps de Michael me surplombant de toute sa largeur. Je frissonnai en sentant la chaleur de sa paume sur ma cuisse. Michael prit congé de mes lèvres pour ensuite venir se loger dans mon cou qu'il inonda de petits baisers. Ses caresses répandaient sur mon corps une onde brûlante. Jamais je n'avais ressenti une telle sensation aussi attirante et dangereuse à la fois. Mais avais-je raison de me laisser aller ainsi? Michael était mon prof. Après tout Michael était ce soir, un homme parmi tant d'autres, alors il me fallait enfouir dans un coin reculé de ma mémoire toutes les pensées pouvant m'empêcher de profiter pleinement de ce moment présent.

Je retins mon souffle en sentant le tissu de ma jupe remonter le long de mes cuisses. Mon corps fut parcouru de nombreuses décharges électriques. Le ballet de nos langue gagnait en volupté intensifiant notre baiser fougueux. Enlaçant son cou, je laissai échapper un petit soupir d'aise lorsque ses doigts frôlèrent mon mamelon.

Mon désir décuplé, envoûtée, je m'offrais un peu plus à chacune de ses caresses. Malheureusement, nous fûmes interrompus dans notre petit moment d'intimité par la sonnerie du téléphone. Michael feignit de ne pas avoir entendu, pour lui, le téléphone pouvait bien encore sonner. Pourvu qu'il finisse ce qu'il avait commencé.

Mais qui pouvait bien appeler à une heure pareille? Qui sait? C'est peut-être urgent.... C'est donc à contre coeur que d'une voix que je ne reconnue pas moi-même, je murmurai.

-Je pense qu'il faudrait mieux répondre.

Je l'entendis lâcher un grognement et des bribes de phrases dont je ne pus en saisir un seul mot. Il déposa un furtif baiser sur mes lèvres avant de se redresser et se diriger vers le téléphone mural.

J'en profitai pour remettre en état mes habits et du même coup, tenter de calmer les battements effrénés de mon cœur qui semblait être sur le point de sortir de ma poitrine.

Je jetai un coup d'œil à mon amant adossé contre le mur. Ses sourcils étaient foncés, ses traits se durcissaient. Je priais intérieurement pour que ça ne soit rien de très grave.

Finalement, après quelques secondes qui le parurent une éternité, il raccrocha et se dirigea vers moi le visage crispé. J'étais suspendue à ses lèvres, appréhendant déjà les mots qui allaient en franchir le seuil. Enfin, il annonça:

-Christian est en prison.

Mes yeux s'écarquillent telles deux soucoupes tandis que ma bouche s'ouvre involontairement en un grand ''O''

-Mais...pourquoi?

-Une bagarre, je crois, me lance-t-il en attrapant illico presto ses clés et se diriger vers la porte. Je vais le chercher.

-Je viens avec toi, déclarai-je en prenant immédiatement ma veste.

-Non tu restes ici.

-Dans ce cas, retiens-moi.

Il laisse fuser un long soupir et finit par s'effacer de la porte pour me laisser passer. Je l'entends murmurer un ''gamine'' qui me fait sourire jusqu'aux oreilles.

Après un demie heure de route, nous arrivons enfin au commissariat. Michael réussit à se garer et nous pénétrons pat la suite à l'intérieur du bâtiment.
Après nous avoir indiqué à l'accueil la salle d'interrogatoire,
l'un des gardes présente à Michael les papiers à signer afin de pourvoir libérer Chris sous caution.

Fini, le policier saisit les clés qui pendaient à sa ceinture et inserre une dans la cellule de Chris.

Ce dernier qui ose à peine lever les yeux sur nous, n'est pas très beau à voir.

Sans lui faire l'aumône d'un regard ou ne serait-ce qu'un simple mot, Michael remercie le garde et se dirige immédiatement vers la sortie.

J'entends le benjamin soupirer faiblement avant de me lancer un salut, auquel je réponds par un hochement de tête.

Afin de placer le plus de distance entre lui et son frère, Chris m'invite à le précéder. Ce que je fais sans broncher.

Arrivée au parking, je m'apprêtais à m'installer sur la banquette arrière mais mon geste fut subitement intercepté par la main de Chris sur le poignet.

-Je prends l'arrière, m'informe-t-il.

La tension entre les deux frères est à peine soutenable. Michael conduit les yeux fixés droit devant lui et j'ai même l'impression de ne pas entendre Chris respirer. Le trajet se fait dans le silence le plus complet à part le ronronnement du moteur.

Nous arrivons enfin et Michael est le premier à se ruer à l'extérieur. Je descends à mon tour tandis que Christian reste pensif à sa place.

-Tu viens?

Ma voix semble le sortir de son état de torpeur puisqu'il sursaute légèrement et finit par sortir.

Nous retrouvons Michael dans la cuisine, décapsulant une bouteille de bière. Chris sur le qui vive s'approcha de lui.

-Mike...

-S'il te plaît Christian, pas maintenant, le coupa-t-il en quittant aussitôt la cuisine.

Chris soupire une énième fois, en s'appuyant sur l'évier. J'ai un peu mal pour lui. Ça se voit qu'il regrette ses actes.

Mais la réaction de Michael est tout à fait compréhensible. Qui aurait voulu aller chercher son frère en prison, le jour du nouvel an?
Personne.

Et n'oublions pas, nous étions Michael et moi sur le point de commettre des actes pas très catholiques. Rien qu'à ce souvenir je sens le rouge me monter aux joues.

-Tu peux me dire qu'est-ce qui te fait autant rougir?

Je sursautai à l'entente de sa voix. Il était en train de me regarder.

-Qu'est-ce que tu racontes? Je ne rougis pas du tout. C'est sûrement ton œil tuméfié qui te fait halluciner.

-Merci beaucoup.

-Allez! Ne le prends pas mal, souriai-je en lui tendant une poche de glace.

-Merci.

Il prit la poche de glace et le posa sur sa mâchoire. Il grimaça aussitôt de douleur.

-Et si toi, tu me racontais plutôt la cause de ce petit séjour en taule.

Il ria. Ce qui était une erreur car son visage se déforma une seconde fois à cause de la douleur qui était présente.

-C'est une longue histoire ma jolie.

-T'inquiète! J'ai tout mon temps, m'écriai en prenant place en face de lui, le menton posé dans ma paume et souriant bêtement attendant qu'il me relate son récit....







L'interdit attire. [ TERMINÉE/RÉÉCRITURE ]Where stories live. Discover now