64- Un dernier ''je t'aime''?

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Revoir Michael ne m'a jamais fait éprouver une si grande joie. J'eus l'impression qu'un énorme poids avait disparu sur ma poitrine. Enfin, j'allais être sauvée.

Vêtu d'un élégant T-shirt blanc et d'un blue jean, il était plus beau que jamais. Mais ce qui me frappa le plus, était la fermeté de son visage. Jamais je ne l'ai vu aussi sérieux. Ses yeux bleus lançaient à la limite des éclairs et il contractait la mâchoire.

-Tiens tiens tiens! Mais quel amour! lâcha Elliot avec sarcasme. Quelle fin heureuse vous allez avoir: Un professeur traîne l'une de ses élèves dans une vieille cabane abandonnée, l'abuse et la tue. Heureusement, l'un des camarades de la victime était miraculeusement dans les parages et venge la défunte. Je vous assure que dès demain, vous feriez la une des journaux, et tout cela grâce à moi.

Franchement, il est complètement taré. Personne de censé, n'aurait pu inventer une chose pareille. Lou m'avait prévenu depuis longtemps, et si je l'avais écouté nous n'en serions pas là en ce moment. Mes larmes coulent de plus belle et je suis incapable de les retenir.

À cause de ma stupidité, je vais mettre fin à la vie de Michael et à la mienne. Puis soudain, dans un tourbillon kaléidoscopique d'images, je me vis quelques années plutôt, lorsque ma vie était tout à fait calme, lorsque je vivais paisiblement avec ma mère, mes interminables querelles avec mes deux seuls  amis et pour finir ma rencontre avec Michael que je ne regrette pas pour le moindre du monde.

Si je devais recommencer, je suis sûre que je n'aurais rien changé au cours de ma vie. C'est vrai que je n'ai pas toujours été heureuse,  c'est vrai qu'il y a eu des hauts et des bas, pleins d'obstacles à surmonter, mais aussi de merveilleux moments dont je m'en rappellerai toujours. Tout cela, aussi difficile qu'il a pu être, m'a aidé à me forgé, à accepter la vie telle qu'elle se présentait.

Mais tout ce que je regrette est de n'avoir pas dire à ma mère combien je l'aimais, à mes amis combien ils comptaient pour moi et surtout à Michael qu'il a été la plus belle chose qui me soit jamais arrivé, qu'avec lui j'ai appris à me connaître davantage, à déterminer mes limites, qu'avec lui, j'ai appris à aimer comme je ne l'ai jamais fait auparavant.

La voix de Michael me ramena violemment à la réalité.

-Je ne me répéterai pas une seconde fois Elliot, libère la.

De son avant-bras, le concerné resserra l'emprise qu'il exerçait sur mon cou, rendant ma respiration difficile. De mes mains, j'essayais de diminuer sa pression mais peine perdue.

-Sinon quoi? Tu vas me frapper? Je te rappelle que contrairement à toi, je suis armé, fit-il en dégainant son arme.

Michael en fit autant. Les deux hommes pointaient à présent leur arme l'un sur l'autre. Je devinais que Michael hésitait à faire feu de peur de me blesser.

-J'espère que tu sais t'en servir! lança mon agresseur.

-Je serais ravi d'essayer sur toi!

Les minutes s'écoulaient et aucun des deux n'osait bouger, défiant l'autre du regard. Une seconde fois, je fis quelque chose de plus insensée. Je décrochai un violent coup de coude dans la poitrine d'Elliot. Se pliant sous l'intensité de la douleur, il me libéra. Je me déplaçai immédiatement et allai me tenir près de Michael.

Mais très vite, Elliot reprit ses esprits. Il se redressa et pointa immédiatement son arme dans notre direction. Les coups de feu partirent au même instant. Je poussai un cri. Elliot s'écroula.

Soulagée, heureuse, je me jetai au cou de Michael et le serrai aussi fort que mes bras me le permettaient tout en pleurant à chaude larmes. Il me rendit mon étreinte puis soudain, il me tomba pratiquement dans les bras. Allongé de tout son long sur le sol, la tâche rouge sur son torse s'agrandissait à une vitesse ahurissante. Il avait lui aussi été touché.

Je me jetai immédiatement au sol à ses côté. J'enlevai mon T-shirt et le plaçai sous sa plaie en exerçant une forte pression sur la blessure afin d'atténuer l'hémorragie.

-Non Mike, tu ne peux pas me laisser. Pas maintenant. J'ai besoin de toi.

À présent, j'étais incapable de retenir mes sanglots. De grosses gouttes perlaient à présent sur mes joues. Mike tentait de me dire quelque chose. Mais je l'en empêchai.

-Chut! Ne dis rien.

Je parlais moi-même avec difficulté. J'avais l'impression qu'un étau me broyait la poitrine, rendant ma respiration difficile. Les sirènes de la police me parvinrent dans un bruit lointain. Le voyant fermer les yeux, je le demandai, le suppliai:

-S'il te plaît, reste éveillé!

Deux hommes en uniforme entrèrent et m'éloignèrent, non sans difficulté, de Michael. Ils l'installèrent par la suite sur un brancard tandis que moi, je ne les quittai pas d'une semelle. Alors qu'ils le hissaient dans une ambulance, je tentai de les accompagner mais on me saisit fermement le poignet.

Un second homme en uniforme, me traînait vers une seconde ambulance garée à quelques mètres de la première.

-Allons regarder cette blessure, me proposa l'homme qui devait avoir dans les trente ans.

-Non, ça ira. Et pour lui? Il va s'en sortir, hein?

-Ne vous en faîtes pas pour votre ami, mes coéquipiers s'occupent parfaitement de lui.

-Non, laissez-moi! Je veux être auprès de lui.

Devant mon insistance, l'homme me relâcha. Je me précipitai vers le véhicule qui s'apprêtait à conduire Mike à l'hôpital. Une fois arrivé, on l'avait rapidement transporté dans une salle de réanimation. À travers une fenêtre vitrée, je pouvais suivre ce qui se déroulait à l'intérieur.

D'une grande paire de ciseaux, on le débarrassa de son T-shirt qui était à présent d'un rouge vif.
Mes yeux restaient figés sur l'écran où, malgré les multiples efforts du médecin, le tracé de son encéphalogramme restait toujours plat. Puis, les mots tant redoutés franchirent la porte de ses lèvres.

-Heure du décès: 22h17.

Je sentis le sol se dérober sous mes pieds, mes jambes ne me tenais plus. Je me laissai tomber au sol où je poussai un cri presqu'inhumain.

C'était impossible...



Hello!

Le chapitre tant attendu est enfin publié.

Laissez moi vos impressions en commentaire.

À très bientôt!

L'interdit attire. [ TERMINÉE/RÉÉCRITURE ]Where stories live. Discover now