Lundi 14 Octobre (2/2)

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Alors que je remonte le chemin pour revenir à l'intérieur du château, j'entends une voix énervée qui crie mon nom. La bonne vieille habitude, tout le monde a envie d'être énervé contre moi. Je me retourne en m'attendant à peu près à n'importe qui sauf le préfet de Poufsouffle, visiblement peu content, qui fonce sur moi.

« Bonjour Dorian, tu as l'air en grande forme aujourd'hui, tenté-je pour essayer de l'apaiser.

– Je ne sais pas à quoi tu joues, Weasley, mais c'est vraiment bas de ta part. »

Il n'est pas, en effet, très content. Je cligne des yeux plusieurs fois, ne comprenant pas vraiment où il veut en venir. Je finis par soupirer en haussant les épaules.

« Je n'ai aucune idée de ...

– Merlin ! Mais regarde-le, crie-t-il en pointant du doigt l'endroit où se trouve encore Scott dans un état déplorable. Est-ce que tu sais au moins ce que tu es en train de lui faire ?

– Je remets les choses en ordre, dis-je avec un petit sourire méprisant. S'il t'a demandé de m'inciter à avoir pitié de lui, c'est raté. »

Je me tourne pour reprendre ma marche et m'éloigner de lui. Dorian Smith a toujours été très gentil. Mais au fond, je sais bien que ce sont les plus gentils qui se font avoir le plus facilement. Il me rattrape en quelques enjambées colériques et se plante devant moi, le regard noir. Je lève les yeux au ciel et m'arrête en soupirant à nouveau.

« Molly, tu ne te rends pas compte de l'état dans lequel il est depuis que tu l'as quitté. C'est pire qu'avant ! Je le connais bien mieux que toi, tu sais. Je suis son seul ami, il n'est pas très bavard et il est timide mais il est gentil. Il a eu de gros problèmes dans sa famille qui l'ont conduit à s'isoler. J'étais le seul à m'en préoccuper. Jusqu'à ce que, comme par miracle, tu te mettes à t'intéresser à lui et alors là ... Je ne l'avais jamais vu comme ça, il rayonnait, il parlait beaucoup plus, de toi surtout, mais il était heureux ! Merlin, Molly, tu sais très bien que je te respecte, je t'admirais même ... Mais tu me déçois franchement. »

Il va me faire pleurer. Je l'observe pendant tout son discours, j'étais déjà fatiguée mais il n'arrange rien. Je sais parfaitement que ce que j'ai fait semble terrible, surtout sorti de sa bouche. Mais ce n'est pas ma réalité. Je ne peux que répondre, d'un air un peu las :

« Je ne vais pas lui pardonner parce que tu me fais un discours émouvant, Smith. C'est trop tard, je ne reviendrais pas en arrière.

– Pourquoi tu es si cruelle ? Pourquoi tu ne veux pas voir que tu te trompes peut-être ? Mais enfin, qu'est-ce qu'il a bien pu te faire pour que tu changes d'avis si vite à son propos ? Tu l'aimais aussi, n'est-ce pas ?

– Je ne sais plus très bien, avoue-je soudain d'un ton dur. Peut-on aimer quelqu'un qui nous ment ?

– Mais tu ne sais pas, peut-être qu'il ne te mentait pas ! Je crois vraiment qu'il était sincère.

– Arrête de vouloir le sauver à tout prix, Dorian, tu me fais de la peine. Je n'ai pas plus de temps à perdre à essayer de comprendre pourquoi il a fait ce qu'il a fait. »

Il serre le poing. Je sais, j'ai le don d'énerver les gens ces derniers temps. Je fais un petit haussement d'épaule désolé et je fais un pas de côté pour qu'il ne soit plus sur mon chemin. Je me remets à avancer en espérant qu'il en restera là. Mais il finit par dire, d'une voix forte :

« Je ne te comprends pas, Molly. Si tu tenais à lui, tu ne lui aurais pas fait ça.

– Tu n'as qu'à aller le dire à Scott lui-même. Ce n'est pas moi qui ai tout foutu en l'air. »

Molly II WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant