Mercredi 18 Septembre

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Voilà ce que j'ai trouvé cette nuit. Juste un chiffre et un mot. C'est ridicule à s'en tirer les cheveux. 0 Crevettes. Je reste totalement perplexe, les bras croisés, toute la nuit, cherchant un Merlin de sens à tout ça. Je pensais trouver quelqu'un à qui parler ou sur qui cracher, un nom, un indice plus clair et je me retrouve à essayer de faire coïncider des crevettes avec une liste de noms. Je ne pense plus qu'à ça, ça m'obsède. C'est tellement malsain de me faire ça. Léna ouvre les rideaux de mon lit en voyant un filet de lumière en dépasser et soupire :

« Tu as dormi au moins ? »

Je ne lui réponds pas. Je n'ai pas réussi à fermer l'œil, je n'ai pu que somnoler en essayant de trouver une logique à tout ça. Elle soupire et me dit que j'aurais mieux fait de me reposer. Je hausse les épaules en sautant du haut de mon lit, le petit mot dans le creux de mon poing. Je ne sais pas si elle mesure l'importance pour moi de trouver qui est cet inconnu. J'enfile ma robe de sorcier rapidement après avoir pris une petite douche. L'inconnu est un premier pas vers ma mère, une source d'information qui peut être très précieuse. Il est hors de question de ne pas le faire parler. Papa a peut-être abandonné les recherches mais je garde espoir. Tant qu'il subsiste un doute, elle n'est pas morte pour moi.

Mes méninges ne sont concentrées toute la journée que là-dessus et c'est en plein milieu de l'après-midi que quelque chose me saute soudain aux yeux. Je chuchote pour moi-même :

« Merlin, pourquoi s'il n'y a pas de crevette, il est mis au pluriel ? L'inconnu aurait fait une faute ... »

Je fronce les sourcils, ce n'est pas logique. Il ne m'a pas habituée à faire des fautes ou laisser des choses au hasard. Je penche la tête sur le côté, regardant le mot d'une autre manière, je comprends quelque chose qui soudain éclaire tout. J'esquisse un sourire soulagé. Ce n'est pas un zéro, mais la lettre O. S'il n'y a que des lettres, il y a une grande chance qu'elles ne soient pas dans le bon ordre. Il a fait un anagramme avec son nom, Merlin, il s'est pris pour Voldemort. Je soupire en prenant un bout de parchemin et ma plume pour essayer d'autres combinaisons et ça donne :

« Scott Reeve ... »

Bouse de dragon. Le Poufsouffle qui est en face de moi en Potion ! Mes yeux s'ouvrent en grand, je suis totalement surprise. Je ne pouvais pas m'attendre à ça. Que ce soit Léon Wilkes ou un de ces potes, ça j'y ai pensé. Ou alors Lysander Scamander qui se serait enfoncé à nouveau dans les méandres de la méchanceté. Mais pas ce Poufsouffle que j'avais toujours pris pour plutôt insignifiant qui ne m'a jamais adressé la parole. Je le prenais pour un timide mais vu ce qu'il m'a écrit ces derniers jours, je ne sais plus quoi en penser. Sous le choc, j'en oublie presque de respirer. Je remarque soudain qu'il y a des gens autour de moi et ils me regardent étrangement. Je laisse échapper d'une voix un peu tremblante d'émotion :

« Je sais qui c'est. »

Roxanne fait de grands yeux et me prend le parchemin des mains en s'étonnant :

« C'est lui ? Merlin, ce gars est fou ... Il risque de le regretter amèrement. »

Je ne lui réponds pas, me rendant compte que le cours de Défense contre les Forces du Mal, notre dernier de la journée, est en commun avec les Poufsouffle. Je serre le poing, j'y suis presque. Roxanne en discute avec Eugénie et Evan, commentant en riant le fait que je me suis fait tourmenter par un mec dont elle ne connaissait à peine l'existence.

Durant tout le cours, Madame Ross, le professeur, parle des Inferis et de la manière de les reconnaître et de les combattre mais je ne l'écoute pas. Je fixe le dos de ce Scott Reeve, le sang en ébullition et la main sur ma baguette, tellement tentée de lui envoyer un sort dès maintenant mais Ariane, de Poufsouffle, à côté de moi me regarde de travers. Je souffle pour ne pas craquer. J'ai promis de l'aider mais ça ne veut pas dire que je ne le frapperais pas non plus. Pendant que Madame Ross interroge ma voisine de table, il se retourne et croise mon regard. Il fait un léger sourire, discret mais si fourbe. Il me dégoûte, pas forcément physiquement. Ses cheveux noirs bouclent un peu et ses traits sont plutôt élégants mais ses yeux me semblent refléter sa perfidie. Je me retiens de lui envoyer un geste peu aimable alors qu'il se détourne de moi, reportant son attention sur la professeur.

Molly II WeasleyWhere stories live. Discover now