Vendredi 20 Septembre

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Je crois qu'aujourd'hui, je suis tout de même libérée d'un poids. Même si ce sur quoi j'avais placé tous mes espoirs pour commencer mes recherches sur ma mère n'était en vérité qu'un vaste piège, tendu pour que mon attention se porte sur Scott Reeve. Même si ça a été très douloureux de m'en rendre compte. Au moins, je sais que je n'ai plus rien à en attendre. Ça m'étonnerait qu'il se soit levé ce matin avec une idée précise d'où se trouve ma mère.

Que me reste-t-il à faire ? Organiser un quiz, rien de plus simple. Travailler avec Léon, en serrant les dents, ça pourrait se passer sans trop d'encombres. Aller en cours, une broutille. La vie en serait presque belle aujourd'hui.

Non, mieux que ça. Un rayon de soleil inattendu a éclairé ma journée de mille feux. C'est Roxanne qui s'est présentée avec une boîte remplie de sucreries en tout genre et me l'a gentiment posée devant moi. J'ai tout de même froncé les sourcils, un peu étonnée par cet élan de générosité :

« C'est en quel honneur ?

– Un présent qui n'est malheureusement pas de ma part, dit-elle mystérieusement. Ouvre !

– C'est de qui alors ? fais-je avec méfiance en ouvrant lentement le couvercle.

– Je te dis d'ouvrir ! Tu es incroyable, toi, s'exclame-t-elle. Si tu continues, je vais la reprendre ...

– C'est bon ! »

J'ai éloigné la boîte d'elle et de ses mains qui pourraient tenter une approche sournoise pour me voler mes bonbons. Elle fait un grand sourire alors que je découvre une lettre au milieu des Fizwizbiz et des dragées de Bertie Crochue. Je l'observe avec curiosité et je l'ouvre délicatement. Il me semble déjà reconnaître le papier. Un sourire se forme inéluctablement sur mon visage, faisant rire doucement Roxanne qui me fixe toujours. Je murmure, lisant le message avec le cœur s'accélérant légèrement :

« Pour me faire pardonner d'avoir été désagréable alors que je sais que ce n'était pas simple pour toi non plus. Voilà plein de bonbons que tu adores, sauf les Gnomes au Poivre que je sais que tu n'aimes pas trop. (Ils sont pour Roxanne.) Il faut qu'on parle, près du lac, à l'endroit habituel, après les cours. Mes amitiés, Lorcan Scamander. »

J'échange un regard ému avec ma cousine qui s'empresse de récupérer ses Gnomes au Poivre. Elle continue de rayonner, heureuse de voir que finalement, tout n'est pas perdu entre Lorcan et moi. Je retiens tout de même le : Mes amitiés. Je ne sais pas si je trouve que c'est mieux ainsi, qu'on revienne dans l'ordre des choses ou si je me sens mitigée quant à l'emploi de ces termes. Comme s'ils étaient là pour me prévenir qu'il n'attendait rien de moi de plus que de l'amitié. Ça me va, je n'ai pas tellement envie de retenter l'expérience de l'année dernière. Je prends une dragée dans la boîte avant de la refermer avec satisfaction. Goût barbe à papa, exactement celui qui correspond à la situation.

A la pause du déjeuner, je dois retrouver Léon dans notre petite pièce qui nous sert de bureau pour se faire des réunions à deux. Je l'attends une dizaine de minutes, à faire de la traduction de Runes et en pestant contre lui et son manque de ponctualité. J'espère juste qu'il n'a pas changé à nouveau d'avis et n'a pas réellement démissionné de son poste. Minerva risquerait de s'énerver un peu plus encore sinon. La porte s'ouvre finalement pour le laisser passer. Il a un bon quart d'heure de retard, ce que je lui fais remarquer :

« Tu es en retard. Je n'ai pas que ça à faire de ma journée, Wilkes, de t'attendre.

– Excuse-moi d'avoir aidé à ranger les chaudrons avec Madame Griffith. »

Je plisse les yeux, Merlin, il a une excuse potable. Je ferme mon Syllabaire Lunerousse et il s'assoit en face de moi. J'esquisse un sourire en me disant que c'est une belle journée et qu'il ne faut pas la gâcher. Je repense aux paroles de Garance, me suppliant presque de ne pas être trop méchante. Magnanime comme je suis, je prends en compte son avis et ne dit rien de plus qui pourrait être désagréable, lui demandant même :

Molly II WeasleyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant