Jeudi 26 Septembre (1/2)

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Merlin ! On peut appeler ça un réveil brutal. Il est trois heures du matin, il fait encore nuit et je suis en sueur dans mon lit. Quel mauvais cauchemar ! Je frotte doucement mes tempes pour essayer de me calmer.

Il y avait le quiz, tout le monde était en maillot de bain et Léon posait des questions improbables sur les poils de chat quand tout d'un coup, il s'est tourné vers moi et s'est penché pour m'embrasser. Criant de surprise, je l'ai violemment frappé et sa tête a explosé, projetant un liquide sombre partout.

Ensuite, la lumière s'est éteinte, tout s'est assombri et Scott était à présent à côté de moi. Il m'a pris la main. On a couru une éternité dans le département de métamorphose pour échapper à des hommes encapuchonnés. Au bout du couloir, il y avait un jardin coquet, avec une jolie maison qui ressemblait étrangement à celle où j'habitais quand j'étais petite.

Je suis restée un moment à regarder la maison plier sous l'effet du vent et Scott m'a tirée pour m'entraîner à l'intérieur. J'ai vu, dans le petit salon qui s'emplissait de plus en plus de brouillard, elle était là. Maman. Ses cheveux bruns lui cachaient les yeux mais c'était bien elle. Elle était attachée, semblait ne pas pouvoir bouger. J'ai essayé de toutes mes forces de la libérer mais les liens étaient serrés, je m'abîmais presque les mains à force d'essayer de les défaire. Soudain, elle a relevé la tête. Elle m'a regardée droit dans les yeux, avec une froideur inattendue et elle a levé sa baguette vers moi. Il y a eu comme un éclair et je me suis réveillée brutalement.

Tremblante et suffocante, j'ai essayé de me rendormir. Mais maintenant, j'ai les images de ma mère et de ses yeux durs qui tournent sans arrêt dans ma tête. Ma mère qui se retourne contre moi. J'ai l'impression de brûler de l'intérieur rien qu'en effleurant cette idée. Une larme de fatigue et de peur m'échappe. L'idée qu'elle soit peut-être partie de son plein gré me traverse comme la lame d'une épée, glaçante, terriblement douloureuse et meurtrière. Ce n'est pas envisageable. Il est hors de question de prendre ce cauchemar pour une réalité. D'ailleurs Wilkes ne m'aurait jamais embrassée et personne ne serait jamais venu en maillot de bain à la soirée quiz. C'est la fatigue, rien que la fatigue.

« Molly ! Par le slip de Merlin, réveille-toi ! Il est plus que l'heure !

- Hum ? »

J'ouvre une paupière et je sursaute en comprenant que c'est Roxanne qui est en train de me frapper avec mon propre oreiller pour que je me réveille. Merlin ! Je suis en retard, elle a raison. Je saute presque hors de mon lit et je file dans la salle de bain, enfilant ma robe de sorcier que j'attrape au passage. Ma cousine s'exclame :

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as vu l'heure? Ça ne t'arrive jamais normalement ... »

Elle me regarde presque inquiète alors que j'ai ma brosse à dent dans la bouche et la tête à l'envers pour essayer de coiffer plus ou moins mes cheveux. Je vais cracher mon dentifrice avant de lui répondre, essoufflée :

« J'ai fait un cauchemar et je me suis réveillée en plein milieu de la nuit. Je ne me suis pas rendue compte que ... Je ne pensais pas me rendormir !

- Apparemment, c'est ce qu'il s'est passé, commente Roxanne en préparant mon sac, gentiment. C'était quoi ce cauchemar ?

- Horrible, je n'ai pas spécialement envie d'en parler. »

Je grimace rien qu'en y repensant. Remarquant que ma main tremble légèrement et que je n'arrive à rien, je repose ma brosse à cheveux. C'est inutile de toute manière. Je me fais une natte, au moins, ils seront à peu près rangés et arrêterons de voler dans tous les sens. Je jette un coup d'œil à ma montre. Il nous reste une dizaine de minutes pour rejoindre la salle de Défense contre les Forces du mal. Roxanne me tend mon sac et deux Fondants du Chaudron de sa réserve personnelle pour faire office de petit-déjeuner. Je la prends dans mes bras, un peu submergée d'émotion et attrape ce qu'elle me donne.

Molly II WeasleyWhere stories live. Discover now