Épilogue

1.2K 67 31
                                    

 Ben passait décidément eu une journée plus qu'étrange

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Ben passait décidément eu une journée plus qu'étrange. Tout avait commencé comme à l'habitude: il s'était levé en retard, s'était préparé en vitesse, avait vaguement salué son père en passant son sac à dos à l'épaule, puis il était sorti et avait entrepris de marcher jusqu'à l'école, comme à tous les matins.

Il était en train de traverser le stationnement de l'établissement lorsqu'une voiture attira son attention. Une vieille Jeep de couleur bleu ciel, toute rouillée et cabossée, était stationnée un peu en retrait. Le véhicule avait vraiment tout l'air d'un tas de ferraille, et pourtant le garçon se sentit immédiatement attaché à cette voiture tout usée. Pourquoi ressentait-il autant d'attirance envers cette canne de conserve ambulante ? Ben n'en savait rien, mais il eut toutes les misères du monde d'en détacher le regard.

-Elle est belle, hein ?

L'adolescent se retourna dans un sursaut et fut agréablement surpris de faire face à une jeune femme de son âge aux longs cheveux roux et aux grands yeux verts. Ben ne l'avait pas entendue approcher. C'était presque à croire qu'elle était tout simplement apparue à ses côtés, telle une matérialisation de ses désirs, voire...une relique de son passé.

-Elle est à toi ? s'enquit le garçon.

-Non, elle appartient à un ami à moi. Je la garde pour lui jusqu'à ce qu'il soit de nouveau en état de la conduire. Je m'appelle Lydia, en passant.

-Ben, se présenta à son tour le jeune homme. C'est très gentil de ta part de faire ça pour ton ami.

-Il aurait fait la même chose pour moi si j'avais été à sa place, alors je ne fais que lui rendre justice pour tout ce qu'il a fait pour moi.

Ben, piqué par la curiosité, ne put se contenter du peu d'informations que venait de lui fournir la jolie rousse au sujet de son mystérieux ami. Pendant un bref moment, l'hésitation lui noua la gorge, mais lorsqu'il encra ses prunelles ambres dans celles de son interlocutrice, il ne put ignorer le fait que l'adolescente semblait l'inciter à l'interroger.

-Est-ce que c'est trop indiscret de te demander ce qui est arrivé à ton ami ?

-Non, pas du tout. En fait, tu vois, Stiles était tout ce qu'il pensait ne pas être: il était un héros, et c'est en faisant un acte héroïque que le destin s'est retourné contre lui.

-Stiles ? C'est pas très commun, comme nom, sourit Ben.

-Tu devrais pas rire, tu sais, parce que tu t'en rappelle peut-être pas, mais ce nom a déjà été le tien.

Éberlué, le concerné fronça les sourcils, mais Lydia continuait de lui sourire avec bienveillance, comme si elle ne venait pas tout juste de déclarer les propos les plus insensés que le garçon n'avait jamais entendu. Son attention fut alors détournée par l'un de ses amis qui l'appela au loin, et lorsqu'il voulut reporter le regard sur la rousse, la belle avait disparu, à croire qu'elle n'était tout simplement jamais apparue.

L'adolescent eut tôt fait d'oublier l'incident, mettant l'étrangeté de la situation sur le compte de la fatigue et se disant que la jolie fille avait tout simplement profité de l'inattention du garçon pour prendre la poudre d'escampette.

L'avant-midi se passa sans heurt, même s'il lui sembla qu'on l'épiait à son insu. Il croisa certaines personnes spécifiques qui lui firent exactement le même effet que Lydia et la Jeep, un peu plus tôt dans la journée. Comme ce garçon au teint basané et aux cheveux bouclés, par exemple, qui ne cessait de lui sourire avec bienveillance alors que Ben pouvait jurer ne jamais l'avoir vu auparavant.

Il en fut de même pour un grand baraqué, qu'il croisa à plusieurs reprises au cours de la journée. Ces petits événements ne le marquèrent néanmoins pas plus qu'il ne le faut, jusqu'à ce qu'un homme ne l'interpelle alors qu'il se préparait à reprendre le chemin de la maison à la fin des cours.

-Est-ce qu'on se connaît ? demanda l'adolescent lorsque l'inconnu arriva à sa hauteur.

-Toi et moi ? s'assura l'homme. Non, pas vraiment. Enfin, moi je te connais, mais j'imagine que toi tu ne me connais pas.

Ben se tourna vers l'étranger en fronçant les sourcils, hébété. Mais qu'est-ce que cela signifiait ? Le garçon porta un peu plus attention à son compagnon de fortune dans le vain espoir de trouver une quelconque réponse à ses questions dans les traits fins de ce dernier, mais il n'y décela rien d'autre qu'une sorte de nostalgie.

-Qu'est-ce que tu veux dire ? questionna le garçon.

Même si aucune forme d'agressivité n'émanait du nouveau venu, ce dernier n'en restait pas moins imposant, ce qui intimidait Ben. Le seul élément qui calma ses craintes fut la lueur familière qui perçait dans les déconcertantes prunelles vert pomme de l'inconnu.

-On t'appelle bien Ben, c'est ça ? Et bien, Ben, laisse-moi t'apprendre quelque chose: tu peux pas te fier aux apparences, petit. C'est un ami à moi qui m'a appris ça. Tu crois vraiment que ton nom est Ben ? Tu penses que cette jolie maison dans laquelle tu habites est la tienne ? Que tu connais toutes ces personnes que tu salues à tous les jours dans les corridors de ton école ? Et si je te disais que ta vie est un mensonge, gamin ? Que tout ce que tu crois vivre n'est qu'une chimère ?

-Mais qu'est-ce que tu me racontes ? Ça va pas bien dans ta tête ?

Ben pressa instinctivement le pas, espérant vainement semer l'intru, ou du moins lui faire comprendre qu'il n'était pas intéressé à entretenir une conversation avec l'étrange personnage. L'homme ne parut néanmoins pas comprendre le message, puisqu'il revint à la charge.

-Je sais que j'ai l'air cinglé, mais tu dois te remettre en question, Ben ! Tu dois te souvenir !

-Me souvenir de quoi, merde ? Qu'est-ce que tu me racontes ? Je sais même pas qui t'es !

L'inconnu s'interposa sur le chemin du garçon, le forçant ainsi à s'arrêter. Il encra ses grands yeux verts dans ceux du jeune homme tout en posant ses mains sur les épaules de ce dernier.

-Bien sur que tu sais qui je suis, petit ! J'ai réparé ta voiture, je t'ai appris à te battre, et puis tu m'as sauvé les fesses chez Cooper ! On est des frères d'arme, gamin ! On est devenus comme...comme de vrais frères !

-Je suis désolé, mon gars, mais tu te trompes de personne. J'ai aucune idée de quoi tu parles !

-Mais bon sang, Stiles, réveille-toi ! Ça fait presque un an que t'es en hibernation et on a tous accepté de te laisser vaquer à ta petite vie ennuyante, mais on a besoin de ton aide, vieux, tu m'entends ? On a besoin de ton aide, c'est urgent !

Stiles...Mais où avait-il déjà entendu ce nom ? Sa conversation avec la mystérieuse Lydia, le matin même, lui revint alors soudainement en mémoire. «En fait, tu vois, Stiles était tout ce qu'il pensait ne pas être: il était un héros, et c'est en faisant un acte héroïque que le destin s'est retourné contre lui.»

Stiles...Stiles...Stiles...Stiles...Ce nom était totalement ridicule et n'avait visiblement aucune signification, alors pourquoi s'y sentait-il autant attaché ? Pourquoi n'avait-il plus envie de s'en départir maintenant qu'il lui était associé ?

Peut-être parce qu'il était sien. C'était son nom. Stiles. Stiles Stilinski.



Par lui, avec lui et en luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant