À la suite de la disparition du démon qui l'a possédé, Stiles Stilinski prend la fuite en ne laissant à ses proches qu'une lettre évasive, incapable de supporter davantage la pitié des autres et sa propre culpabilité. Il parcourt donc les États-Unis...
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Stiles sentait que sa tête était sur le point d'exploser. En fait, il aurait presque aimé que ce soit le cas, car ainsi il n'aurait plus eu à vivre avec ses problèmes.
Sam, Dean, Bobby et Castiel l'entouraient, mais personne n'osait dire un mot. Ils étaient tous sortis sur le perron pour profiter de la fraîcheur de la nuit et du ciel étoilé, mais l'adolescent doutait qu'une bonne bouffée d'air nocturne puisse résoudre tous leurs dilemmes.
Le garçon prit une gorgée de sa bière en profitant du silence pour réfléchir. Dean lui avait exceptionnellement permis de trinquer avec eux, sûrement parce qu'il redoutait que le jeune Stilinski n'en ait plus pour longtemps à vivre. La situation semblait désespérée pour chacun d'eux, alors autant ne pas gâcher les probables derniers instants qu'ils vivaient ensemble à espérer vainement un miracle.
-Vous m'aviez pas dit que les anges étaient de vrais connards, lança-t-il au bout d'un moment.
-Peut-être bien qu'une part de nous espérait que t'aies jamais à le découvrir, gamin, répliqua Dean.
-Au moins, maintenant, on sait ce qu'ils veulent de toi, déclara Sam. On sait aussi comment tu as pu survivre au nogitsune ou à Crowley. Tant et aussi longtemps que ta mission n'a pas été accomplie, la bénédiction de Joshua te garde en vie et te protège.
-C'est de la folie, tout ça, souffla le garçon en se passant une main sur le visage. Qui c'est, ce Joshua ? Pourquoi me choisir moi ? Et puis, ce type a dit que ma mère...que ma mère a tenté de mettre fin à tout ça et qu'elle en est morte, mais c'est la démence fronto-temporale qui l'a tuée, pas...moi.
-C'est pas la peine de se torturer avec ça, petit, souffla Dean en posant sa main sur l'épaule de son jeune ami. Ce qui m'embête, c'est que si ce Joshua est bien le même qu'on a rencontré au Paradis, le gardien du Jardin, il ne me semble pas être du type à bénir les humains à gauche et à droite. Ce qu'il cherche doit être particulièrement précieux...et dangereux.
Un silence tendu se réinstalla entre les cinq hommes. Stiles réalisa bientôt qu'il tremblait de la tête aux pieds. Ses mains étaient moites et des points noirs dansaient devant ses yeux. Son souffle se faisait de plus en plus court et il sentait un nœud se former dans sa gorge ainsi que dans le creux de son estomac. Le garçon connaissait parfaitement ces symptômes: il était sur le point de faire une crise de panique.
-Je...Je vais...J'ai besoin de...
Sans même prendre la peine de terminer sa phrase, l'adolescent se leva et courut se réfugier dans le garage sous les cris inquiets des Winchester. À peine eut-il passé le seuil du bâtiment que ses jambes le lâchèrent et qu'il s'effondra sur le sol de béton. Il laissa échapper un sanglot tandis que les larmes inondaient ses prunelles couleur noisette.
-Stiles ! Entendit-il vaguement Sam l'appeler. Stiles, dis-moi ce qui ne va pas !
Ce qui n'allait pas ? Tout n'allait pas ! N'avait-il pas le droit d'être heureux sans que le ciel ne lui tombe sur la tête ? Il avait jusqu'alors toujours été capable de surmonter ses malheurs et d'affronter ses ennemis, mais cette fois...cette fois, tout était différent. Comment pourrait-il vaincre non seulement le Paradis et l'Enfer, mais aussi son propre destin ? C'était impossible, il n'avait aucune chance.
Il avait chaud. Terriblement chaud. Tellement chaud qu'il avait l'impression que son sang bouillait dans ses veines. Il ne put retenir un gémissement de douleur. Ses ongles s'enfoncèrent dans sa peau, comme s'il eut voulu l'arracher pour ainsi reprendre le contrôle de ses sens et de son esprit, mais rien n'y faisait: Sa chaleur corporelle semblait augmenter en flèche. Le garçon devait se rendre à l'évidence, il ne faisait pas une crise de panique. C'était tout autre chose.
-Stiles ? entendit-il cette fois crier Dean, paniqué. Parle-nous, Stiles !
L'aîné Winchester tenta de toucher son ami, mais à peine posa-t-il un doigt sur son épaule que le garçon hurla à s'en décrocher les cordes vocales.
-Merde ! s'alarma le chasseur. Il est brûlant ! Merde, merde, merde ! Cass ! Bobby ! On a besoin d'aide !
Stiles commença à se tordre de douleur. Ce supplice lui était insupportable, il en venait même à se demander pourquoi il était encore en vie. Son front était couvert de sueur, ses joues rougissaient à vue d'œil, son mal était tel qu'il se sentait lentement perdre conscience.
-Qu'est-ce qui m'arrive ? mugit-il entre deux sanglots de détresse. Qu'est-ce qui...qu'est-ce qui se passe ?
-Accroche-toi, Stiles, souffla Dean en s'agenouillant à ses côtés, chamboulé. Tout va bien aller.
-Fais que ça s'arrête, Dean ! Faites que ça s'arrête ! S'il vous plaît !
Les larmes coulaient maintenant librement sur le visage rougi du garçon, qui continuait à remuer sur le sol, sans pour autant que cela diminue son mal ou sa température.
-Sam ! s'étrangla-t-il avant de fermer les yeux. Dean !
Dean étouffa un sanglot. Sam vint se poser à ses côtés, incapable de retenir ses larmes. Castiel déboula dans le garage, pantelant, et s'élança vers le jeune Stilinski, qu'il prit frénétiquement dans ses bras avant de crier:
-Allez vous réfugier dans la maison ! Il faut le sortir d'ici !
-Quoi ? Mais...
Sam n'eut pas le temps de répliquer. L'ange avait déjà fait volte-face et sortait du garage au pas de course, Stiles entre les bras. Sam et Dean le suivirent, mais à peine passaient-ils la porte qu'ils entendirent leur ami répéter:
-Allez vous réfugier ! Je m'occupe de Stiles !
Comme Castiel était déjà loin lorsque les deux frères ouvrirent la bouche pour objecter, ils ne purent que se plier à ses ordres et se dirigèrent vers la maison de Bobby où les attendait le vieil homme, fou d'inquiétude.
-Qu'est-ce qui se passe, bon sang ? s'exclama-t-il en les voyant entrer dans la cuisine, complètement atterrés. Où est Stiles ?
-Il...Il s'est effondré, bégaya Dean. Il est devenu brûlant et se tordait de douleur...On pouvait rien faire...C'était comme si...Comme s'il était sur le point de...
-...Sur le point d'imploser, termina Sam.
À peine eut-il prononcé ces mots qu'une énorme détonation retentit dans la cour de Bobby. La déflagration secoua la demeure du plancher au plafond, si bien que les trois chasseurs peinèrent à rester debout.
-Mais qu'est-ce que...Stiles ! Stiles !
Le déclic se fit automatiquement dans la tête de Dean. Ce tremblement de terre n'avait pas pu être provoqué par n'importe qui. Dès qu'il fut assez stable pour marcher, il bondit à l'extérieur, entraînant Sam et Bobby à sa suite. Il courut dans la même direction qu'il avait vu Castiel emprunter un peu plus tôt, mais se stoppa net en découvrant un cratère qui ne se trouvait pas dans le jardin auparavant. Il osa un regard à l'intérieur de la cavité, mais le regretta aussitôt. Ses jambes fléchirent sous le poids de son propre corps et il tomba à genoux.
Stiles se trouvait là, étendu dans le fond de la fosse...inerte.
***
Ave ! Comment avez-vous trouvé ce chapitre ? Qu'est-ce qui se passe avec Stiles ? Est-il encore en vie ? Et qu'est-ce que c'est que toute cette histoire de bénédiction ?
