Ćhªpītrę 32

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Dario.

Trois semaines.

Trois semaines que Jasón est dans ce fichu coma.
Trois semaines que je ne parle plus à Elena.
Trois semaines qu'elle l'a avoué à Nina et elle non plus ne lui adresse plus la parole.

Je sais pertinemment que rien n'est de sa faute mais je n'y arrive pas. C'est mon meilleur ami. Et bordel qu'est ce qu'il me manque.

Toutes les nuits, différents souvenirs de notre enfance refont surface. Je viens lui parler tous les jours, et quand ce n'est pas moi qui suis auprès de lui, c'est Nina.

En fait, malgré ses airs à moitié de prude, elle est cool. Mon pote a de la chance de l'avoir. J'espère juste qu'au moins pour elle, il va sortir de ce fichu coma. Je donnerais n'importe quoi pour pouvoir être à sa place. Mais malheureusement le sort en a décidé autrement.

À bien observer, je me suis éloigné de presque tout le monde. Je sais que ça les affecte. De nombreuses fois, mon frère et ma sœur ont essayé de me parler mais je les ai envoyé valser. Elena a même fait venir Perla mais c'était sans succès. Je crois qu'elle est toujours là mais comme cela fait une semaine que je ne sors plus de la chambre d'ami, je ne sais plus rien.

Mon alarme quotidienne se met à sonner, me rappelant qu'il est l'heure pour moi d'aller voir mon ami.

Heureusement, je n'ai pas à traverser l'immense maison où vie Elena pour accéder à la pièce où Jas a été installé.

J'avance vers la porte le regard encore et toujours sur mes pieds quand un bruit anormal attire mon attention. Quelqu'un serait-il rentré dans cette pièce sans mon autorisation ou celle de sa petite amie ? Si c'est le cas, cette personne risque de prendre très, très cher.

Je me précipite sur la poignée avant de pousser cette maudite dans un bruit si fort que même un sourd aurait pu l'entendre. Mais dès que je vois la personne, je me fige. Bordel, mais qu'est-ce qu'elle fiche ici ? En plus, à cette heure si, elle est censé être a son travail de merde.

Je la fusille littéralement du regard alors qu'elle se perd dans des excuses qui n'ont franchement, ni queue, ni tête.

- Je... heu... en fait... il... il fallait chan... changer la bouteille d'oxygène... a-alors, j-je l'ai, l'ai fait.

- Il y a des infirmières pour le faire, et tu vas être en retard à ton travail.

- Ou-oui... je je sais mais, on est dimanche et... elles travaillent pas... aujourd'hui...

- Sort.

Elle hoche la tête et elle sort d'ici sans se faire prier. Je reconnais avoir été trop dur avec elle mais je n'y peux rien. En fait, tant qu'il ne se sera pas réveillé, je lui en voudrais. Après tout, c'est de sa faute si il s'est pris cette balle de mes deux. Si elle ne s'était pas endormi ce jour-là, mon pote n'aurait sûrement pas eu besoin d'aller sur le terrain et il ne se serait pas pris  une balle.

Je prend place sur la chaise qui a été installé ici sous ma demande et me rapproche le plus vite possible de son lit prêt à lui parler de tout ce que je ressent. J'ai l'impression d'être une fille à lui raconter tous mes petits secrets.

- Salut mon pote... bon bah ça fait déjà trois semaines que tu es dans cet état. Tu sais, je m'en veux tellement, si je ne t'avais pas demandé de m'accompagner, rien de tout ça ne serait arrivé. Je rejette tout sur Elena alors que je sais malgré moi qu'elle n'y est pour rien et ça me fout les boules. Elle gère tout, toute seule. Elle s'occupe de mon frère et ma soeur, même de ma Mafia. Je l'ai délaissé car je crois que je fais une putain de dépression et ça me fait agir come uno zerbino (comme une merde) envers tout le monde. Nos potes vont tout aussi mal que moi et je ne suis même pas foutu d'être là pour eux. Ta meuf vient te voir tous les jours, comme moi. T'es tombé sur une cazzo (putain) de perle rare. Tu sais, tu étais le dernier à être célibataire de nous trois, et je t'avoue que je pensais que tu n'allais pas réussir à te détacher de des puttana (putes) avant des années. Je suis heureux pour toi, tu le mérites. S'il te plaît, réveille-toi.

Just Mafia. [Réécriture]Where stories live. Discover now