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Le peu de chaleur à l'extérieur suffit a réveiller nos cellules. Tou.te.s serré.e.s pour préserver la chaleur humaine, on ouvre les yeux et allument nos polytrophones. Il est sept heures.

La nuit a été longue, silencieuse et froide. Seul Boris est parvenu à somnoler quelques quarts d'heures.

Pauline se lève immédiatement et attends dehors. Elle sait que son père est habitué à chercher le pain et les croissants tous les matins devant le portail, à l'aube. En effet, il a pris un abonnement de livraison à domicile pour l'année.

Lorsque l'heure est venue, nous le saluons affectueusement et lui expliquons ce qu'il est arrivé cette nuit avant de pénétrer avec joie et soulagement dans le foyer des Godès.

Une fois dans la maison, on voit tou.te.s Alexandra en robe de nuisette rose, assise devant la grande table à manger, les cheveux ébouriffés, le teint lisse, une tasse de café et un croissant dans les mains. Elle ne nous dit pas bonjour, elle nous entend, c'est certain mais ne lève à peine les yeux. Je crois qu'elle est énervée.

- A ce soir !

- A ce soir Samuel ! Dit-on.

- A ce soir chéri ! S'exclame Alexandra.

Pauline nous sert de l'eau, nous buvons tou.te.s les trois avant de s'approcher de sa mère et de lui présenter de sincères excuses. Elle lui explique le déroulement de la soirée, en passant volontairement l'histoire du collabiochor, pour ne pas trop l'affoler. Boris et moi prenons la main d'Alexandra, comme pour appuyer les dires de sa fille. Nous sommes nous aussi responsables du retard et des péripéties que l'on a eus.

Son regard plein de compassion, compréhension, et soulagement qui masque sa fatigue nous affirme son pardon. Elle tapote ses deux index sur chacune de ses joues.

Dans un sourire général, Boris dépose un baiser sur sa joue gauche, je fais de même sur celle de droite pendant que Pauline s'occupe d'embrasser le front de Madame. La concernée nous offre son plus beau sourire : nous sommes officiellement pardonné.e.s.

Les révisions orchestrent notre journée et même notre soirée, le baccalauréat se rapproche dangereusement et chacun.e de nous veut largement réussir cet examen.

Nous n'avons pas reparlé du collabiochor, seul Boris y a fait allusion :

- Le cerveau amplifie la peur, à cause de nos passés et environnements : on imagine, on exagère pour finalement fuir un danger qui n'existe peut-être que dans nos songes.

Héliosexuel [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant