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Pauline nous rejoint, on se trémousse tou.te.s les trois, échange des sourire jusqu'à ce que des inconnus quelque peu éméchés font irruption, interrompent mes pensées, nous souhaitent la bienvenue et dansent avec nous un court instant avant de repartir je ne sais où.

- Il neige, les gars ! Hurle un type dans la foule.

Personne n'y prête attention, les gens profitent de la soirée, de l'ambiance et surtout du spectacle que nous offre une femme à la robe violette et aux souliers rouges. Alors que le quart des gens de la fête s'affairent autour d'elle, la femme à la chevelure blonde cendrée ne se fait pas intimider et nous prodigue une impressionnante démonstration de claquettes. Les pas endiablés de cette jeune dame me font perdre tout contrôle, je détends ma mâchoire, laisse aller tous mes membres, ma démarche, mes mouvements deviennent une minauderie sincère et maladroite, ma tête se balance de gauche à droite, parfois de bas en haut, je croise le regard de l'artiste, fais parler mes yeux pour l'encourager. Sa tête ne m'immobilise pas, mes gestes incontrôlables s'emparent à nouveau de mon corps et mes yeux dévient encore. J'aperçois soudainement qu'un beau garçon me fixe et me sourit perversement. Je reviens vite à la réalité, je fais semblant de ne pas être perturbé, détourne mon regard et continue à bouger. Mais je me rends vite compte que mes bras et jambes se raidissent. De toute évidence, je suis gêné. Cet homme n'a pas à me draguer ouvertement lors d'une représentation de demoiselle, lors d'une fête où tout le monde s'amuse, il n'y a aucun contexte et ce garçon ne m'a pas souri de manière courtoise et distinguée. Il l'a fait de manière insistante et comme si j'étais un morceau de viande, sa nouvelle proie, comme si je n'allais pas avoir le choix de coucher avec lui.
Je passe mon bras sous celui de Boris et je crois que celui-ci interprète ce geste comme une volonté de quitter cet endroit.

Il m'emmène hors de la foule -de celle-ci en tout cas- pour en rejoindre une autre, sur la piste de danse, près du long bar surexposé de différents néons.

Pauline nous rattrape peu de temps après. Nos trois ventres aimantent la musique et la fait bouillonner en nous. Nous gigotons et j'essaie de ne pas penser, de simplement m'amuser.

Je ressens le son mélodieux, nos regards se rencontrent, nos figures témoignent de notre joie. Je laisse la fête, la positivité, le son fusionner avec mon corps, je n'entends même plus les rires, la mélodie est vraiment maîtresse de cette soirée. Je semble être en apesanteur, dans une légèreté et une douceur infinie, je suis heureux, mon sourire le confirme.

Lors de nos mouvements fluides et rythmés, un petit groupe de deux hommes et d'une femme nous accoste. L'un des mâles invite Pauline à danser, un peu plus loin. Elle accepte volontiers. L'autre et la femme restent danser avec nous. La femme me prend les mains et les fait bouger au même tempo que celui qui résonne dans toutes les oreilles.

Je regarde Pauline et le type, cela fait quelques minutes qu'ils se collent. Il y en aura au moins une qui ne rentrera pas bredouille, je pense, souriant. Lorsque la musique s'arrête, ils s'embrassent et les mains de Pauline alternent entre la nuque du type et son bas-ventre. Quant à lui, il lui prend le visage entre ses mains, lui touche les cheveux. Je n'ai pas à m'inquiéter. Je peux tranquillement détourner le regard.

Boris, lui, s'amuse avec l'homme qui a une veste de blazer.

Après avoir pris un peu de temps à jouer avec mes mains, avec moi, la femme se penche sur le côté et embrasse l'homme qui danse avec Boris.

Je suis perturbé quelques secondes mais l'homme au blazer me prend les mains et instantanément, fait disparaître le tas de réflexion qui s'était formé dans mon cerveau.

La femme prend celles de Boris.

Je suis beaucoup plus détendu, je touche des choses plus agréables. Boris s'en fiche, j'imagine.

Héliosexuel [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant