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Dix-huit heures.

Tout le monde sort des couloirs, bruyamment ; tout le monde se rejoint dans la grande cour et se dirige vers le large portail bleu.
J'ai bien imprégné les différentes leçons d'aujourd'hui, je suis content. Comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule : ce soir, c'est le week-end. Je me dois de retrouver mes ami.e.s. Décidément, cette journée me ravi.

Je dis à mes parents que je vais chez Pauline, Boris dit la même chose aux siens. Mes pas s'agitent, je m'en vais à bord d'un tramway.
Pendant que je m'avance pour chercher une place assise, mes yeux se fixent sur une touffe afro dépassant d'un siège. L'épaisseur, la couleur ressemblent fortement à celles de Boris. J'avance, serein ; j'aperçois son large cou qui le caractérise mais surtout sa cuisse où y règne une grosse cicatrice.

Le doute n'est plus permis : alors que je suis hors de son champ de vision, je place mes mains devant ses yeux.

- T'es pénible Arthur !


Je ris et m'installe près de lui.

- Prêt ?

- Pour ?

- La soirée.

- Ouais et je compte sur toi pour me présenter à de belles personnes, moi je ne connais que Pauline et toi.


- Je m'appelle Arthur, pas entremetteur ! Je te promets que si l'occasion se présente, je vanterai tes mérites, tes savoir-faire et ton incroyable doigté.


- Abruti ! Rit-il.


- En piano évidemment. D'ailleurs, tu t'es inscrit au conservatoire ?


- Oui, mais pour le plaisir uniquement. J'ai bien réfléchi, après l'examen, je veux devenir chimiste.

- C'est également un plaisir pour toi, la chimie ?

- Oui bien sûr, un grand. Ne t'en fais pas. Et toi, tu trouves ce que tu veux faire ?

- ... Non, je suis perdu. Un truc qui fasse intervenir la photographie, c'est certain. Mais quoi, c'est plus trouble.

- Si tu trouves un métier en rapport avec tes passions, c'est sûr, ce sera plus agréable...

- Oui, mais je ne peux pas faire ce que je veux, sans études. J'espère vraiment que l'éducation va évoluer dans les prochaines années.

- J'espère aussi, c'est vrai que pour ceux qui n'arrivent pas à suivre en classe, c'est difficile.

Le véhicule s'arrête, nos postérieurs se décollent rapidement de nos sièges pour enfin dire «au revoir» au tramway.

Nous respirons l'air frais et partiellement pur que nous offre le vent avant de pouvoir voguer entre les allées de pins et enfin rejoindre la demeure des Godès.

Une fois que nous sommes chez notre amie et après une petite partie de Dispergo Bézoard, la petite brune dit à ses parents que nous allons tou.te.s les trois à une fête et que nous ne rentrerons pas tard.

À la sortie du lycée, des types de la fac d'à côté nous ont distribué des tracts pour participer à une soirée sur une péniche.


Je connais quelques personnes en fac, je ne vais pas être perdu et puis, une soirée, ça ne se refuse pas. L'entrée est gratuite en plus.

Héliosexuel [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant