Čhāpįtrė 1

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- Des bananes !!! cria Katerina à l'autre bout du fil.

Tout le monde se retourna vers moi dont la plupart avec des regards vraiment pervers. En même temps j'étais dans un des quartiers mal famé de Rome, donc lorsque l'on entendait le mot banane, les gens ne pensaient pas au fruit, du moins pas dans un premier temps.

Nina et Katerina, mes deux meilleures amies avaient accepté de quitter notre pays natal pour venir s'installer ici et commencer une nouvelle vie. Nous avions dû faire avec nos moyens donc nous n'avions pas pu nous acheter une villa mais plutôt un appartement de 30 mètres carrés dans un quartier délabré de la capitale italienne. Nina avait commencé des études de journalisme, Katerina d'infirmière -car leur tenue l'ont toujours fait fantasmer mais elle a vite été déçue quand elle s'est rendue compte que la société avait évolué, sur ce plan là. Quand à moi, je faisais du droit.

- Kat, ferme-là ! rumina Nina.

- Tu en prendras toi-même Любимая (chérie), tu peux en trouver à tous les coins de rue. Je te laisse, bye.

Je ne pris pas la peine d'écouter plus longtemps ses idioties et raccrochai. Je passai à la caisse vide et sortis rapidement de cet endroit qui sentait beaucoup trop la beuh. Je me rendis par la suite à mon université située dans le vieux Rome pour y déposer mes livres. Quelques élèves étaient dans les couloirs mais me regardaient tel un animal de foire. Ici chaque différence était jugée. Avec mon teint pâle, ma grande taille et mes longs cheveux noirs, je ne ressemblai à aucune italienne.

En sortant je rejoignis la place principale de Rome et m'assis sur un banc. J'aimais observer les gens se promener. Le chant des oiseaux était la seule musique supportable. Des familles se promenaient en mangeant une glace et en riant aux éclats. Cela aurait pu me donner un côté grosse psychopathe voire tueuse en série, mais qu'importe. Je sentis de l'eau sur mon visage. Je levai alors la tête pour voir s'il pleuvait mais non, le ciel était dégagé, laissant de la place au soleil pour briller de mille éclats. J'avais encore une fois pleuré. Ah oui okay, d'accord, je suis vraiment timbrée.

Je me redressai à la hâte et partit en courant jusqu'à chez moi histoire de perdre quelques calories -dans mes cuisses si possible.
Ma maladresse me joua encore des tours car dans ma marche précipitée je bousculai quelqu'un. La tête baissée, je bredouillai de brèves excuses et m'enfuis en courant jusqu'à chez nous.

Sur tout le chemin, mes pensées étaient tournées vers la personne que j'avais bousculé plus tôt dans la journée. J'avais reconnu par sa carrure imposante que c'était un homme, jeune car il avait le torse particulièrement développé. J'avais du paraître pour une folle à m'enfuir de cette manière, mais bon, ce n'était pas comme si je risquais de le recroiser après tout. Je ne pensai pas non plus en parler aux filles car les connaissant elles en feraient une montagne pour rien en imaginant tout un tas de scénario plus farfelus les uns que les autres.

En arrivant sur le palier de notre appartement, des cris résonnèrent de derrière la porte. Que s'était-il encore passé ?

- Je suis rentrée ! réussis-je à dire par-dessus tout ce brouhaha.

- ELENAAA ! une brune me sauta dessus manquant de me faire tomber, encore.

- Meuf, où étais-tu ? On s'est inquiété, tu aurais pu nous prévenir. On était à deux doigts d'appeler la police! Me sermonna Nina.

- C'est bon je suis juste passée à l'université, pas de quoi en faire un drama et de les appeler. Me défendis-je.

- Ele, tu es sérieuse là ? me demanda Katerina.

-Tu devrais arrêter d'aller sur la place, tu deviens de plus en plus étrange... oui c'est ça, étrange, presque suspecte même. Tu nous caches un truc ?? S'exclamait Nina tout en se dirigeant vers la cuisine. Ton thé est prêt, enfin froid depuis le temps, tu viens ?

Just Mafia. [Réécriture]Where stories live. Discover now