25. Back Time

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Le vent glacé transperce ses os, l'air congelé pétrifie ses poumons, son sang bloqué étouffe son cerveau.

La nuit était grande, le ciel était vide de clarté, l'atmosphère saignait à broyer une existence qui passe. Seul, à vagabonder comme une âme, un souvenir vide et passif, une bouteille entamée à la main. La pauvre caissière était scandalisée de retrouver ce prostitué, la mine affreuse, la dégaine efféminée dans une silhouette élancée et séduisante, le corps d'un jeune homme battu plein d'une boisson contrastant à ses airs de fausse pétasse. Un air de bonheur disparu. Plus une parole après tant de temps sans le voir. Il lui manquait quelque peu. Peut-être avait-il trouvé une meilleur situation ? Peut-être, était-il heureux ? Peut-être, était-il parti, bien plus loin qu'elle ne le lui souhaitait ? Seulement, il s'était tenu là, devant elle, titubant, le nez, les joues rougis d'alcool, les yeux sanglants, gonflés et humides, débordants encore de larmes. Aucune de ses questions n'avait reçu de réponse. Pour dernière fois, ce fut un dos qui l'accueillit. Le petit garçon en pleura d'avantage, se rongeant de mépris.

Les yeux accrochés à ces façades vieillies et cramoisies, des tas de vérités enterrées dans son jardin aux herbes dégelasses, jaunies et sèches où des perles d'humidité rendaient une certaine douceur, le petit brun titubait silencieusement, comme toujours et peut-être à jamais dans le fond de son corps connu aux yeux de bon nombre d'hommes malsains, maintenant.

La maison de son enfance. Pourquoi était-il là, déjà ? Tout cela, toutes ces merdes qui se sont produites, qui se déroulaient. Il les avait causé. Il s'en voulait tant. Il ne voulait pas cela.

Ces murs gardants tous ces secrets jamais ouverts mais mal couverts. Enfin, si. Seulement, ceux-ci n'ont donné rien de plus que naissance à de nombreuses nouvelles tâches sur ses murs, dans ce corps d'une femme qui ne voulait rien de plus que le bonheur de ses fils.

Tyler l'avait oublié. Encore. Cette maladie qui tuait tout ce à quoi il osait toucher. Cela devait se soigner, elles peuvent survenir de nouveau, mais en y tenant un contrôle. Mais elle l'avait tué. Tué, et explosant un conflit dégradant, portant à un autre bien plus important.

Les pieds trainants. Des pas maladroits. Trébucher, encore, et toujours. Le coeur battant à une vitesse vive pour des mouvements lents et lourds, un trottoir rempli de putains, une benne à ordures verte et rouillée, un carton grisâtre et humide collé au sol, son fessier tomba lourdement sur son ancien berceau, le froid perçant de la nuit d'hiver brisant ses os et brûlant sa chaire fragile et usagée.

Ses mains tremblaient. Sa respiration créait de petites bulles de fumée dans un air trop mouillé. Ses yeux guidés vers un ciel boudant, les larmes coulèrent lentement sur ses temps tandis que le côté gauche de ses côtes continuait de saigner dangereusement par ses ongles s'enfonçants dans sa peau pâle depuis plusieurs longues dizaines de minutes, maintenant.

Les lumières de la ville se mélangeaient malencontreusement à une nuance d'étoiles flottantes parmi un brouillard insensé, griffant un ciel aveuglé par une couverture de pollution miraculeuse, se mutilant seule.

L'odeur. Le petit brun porta doucement ses doigts bleus de froid au col de son haut, cherchant désespérément ce parfum, le rassurant, qui lui portait à coeur. Dans un geste maladroit, la paume de sa main heurta son coeur, choquant directement sa poitrine. Sa poitrine. Vide, plate, creuse. Fine. Osseuse.

Un frisson se glissa dans son ventre, descendant à ses hanches. Ses mains retombèrent sur sa bouteille. En plusieurs sanglots en rotation, le dos cambré, il retira le tissu qui lui protégeait le haut de son corps, l'enroulant doucement à cette belle bouteille à ses côtés.

Cette chose qu'il avait entre ses jambes. Un sexe qui méprisait ce qu'il se sentait vraiment, ses pensées s'étripent, son esprit meurtrie par un corps masculin changeant un rôle puissant dans une société injustement droite. Ce membre qui pendait entre ses jambes, déterminant ce qu'il est. Il avait une queue, il refusait de l'admettre. Rien, rien de tout cela n'appartenait à quiconque, vivre avec paraissait impossible, ce fut dans ces moments qu'il en prit vraiment compte, rien n'appartient à personne de choisir.

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