3. Lost Childhood

1.6K 107 29
                                    

C'était déjà la fin de la journée. Tyler se mit à la recherche d'un petit hôtel pour se laver et pouvoir se préparer convenablement pour le lendemain. Au premier coin de rue, juste face de la route, il en vit un aux bas prix. C'était un hôtel une étoile, un équivalent de Formule Un, douche incluse dans la chambre. Le prix de la nuit était bas et vraiment convenable pour ce qu'il y avait à disposition.

À l'accueil, dans un premier temps, la femme qui gérait les chambres regarda mal Tyler lorsqu'il pénétra l'hôtel. Mais lorsqu'il tendit son billet de cinquante euros, elle le considéra de suite comme un client à part entière.

La clé se glissa dans l'entrée, et la porte s'ouvrit en un couinement d'usure. Tyler resta quelques instants à regarder la toute petite chambre qui s'offrait à lui, avant d'y entrer et fermer. Il posa lourdement son sac au sol, et déposa délicatement les vêtements propres sur le lit au centre de la pièce qui était presque collé aux trois murs qui l'encerclaient. Il était petit, mais pour le jeune homme, c'était quelque chose d'incroyable de pouvoir dormir sur un matelas et s'envelopper dans des draps propres, malgré leur motifs négligeables. Il y avait une petite télévision accrochée au mur, en face de son futur berceau. En face de la porte, il y avait une fenêtre. Il s'y dirigea aussi vite, et l'ouvrit. En entendant le bruit de la route à la circulation abondante, il eut un soupir de soulagement. Ce son lui faisait du bien. Il a grandi avec et l'a toujours eu avec lui. Cela l'apaisait.

Tyler tourna les talons vers ce qui l'avait emmené ici. Il y avait une petite pièce fermée à côté du lit. La salle de bain. Il sourit légèrement en y allant. Presque aussi vite, il se débarrassa de ses vêtements d'adolescente, les faisant glisser au sol, et fila dans la cabine de douche.

L'eau allumée, le jeune homme la laissa vite glisser le long de son corps crasseux malgré sa fraîcheur. Il soupira une nouvelle fois. Cela faisait du bien. Tout ce sale qui quittait sa peau, toute cette crasse apparente qui filait aux égouts. Mais son mal intérieur ne le lâchait pas. Une douche ne suffirait simplement pas.

Une fois bien lavé, Tyler coupa l'eau. En sortant de la cabine, il vit deux serviettes colorées de premiers prix qui l'attendaient. Lorsqu'il s'essuya sa peau humide avec l'une d'entre elle, le tissu l'irrita à cause de ses inflammations et ses rougeurs. Mais il avait pu se laver, et il se sentait déjà bien mieux physiquement. Il reposa le tissu sur son porte serviette.

Lorsque le jeune homme se tourna vers le miroir, il tiqua. Son corps était entièrement nu sous ses yeux. Il ne se trouvait peut-être pas si mal que cela, mais lorsque son regard se posa sur son endroit intime, il ferma instinctivement les yeux, soufflant douloureusement.

Il se sentit lourd. Ce corps n'était pas le sien. Il était juste emprisonné dedans. C'était ce qu'il se disait. Il secoua rapidement la tête, redescendant de petites larmes, et quitta finalement la salle de bain, fuyant son ennemi.

Sur le lit, il y avait ce petit tas de vêtements que le conducteur avait donné. Le jeune homme s'assit à côté d'eux et commença à les regarder plus en détail. Ses yeux se remplirent rapidement d'étoiles.

Il les adorait. Il se reconnaissait. Le client lui avait même donné un sous-vêtement pour la nuit. Tyler le prit dans ses mains. Il s'agissait d'une culotte en dentelle blanche. Elle était si détaillée. Il mit ses pieds dans les trous et la glissa le long de ses jambes fines. Tyler eut la bonne surprise de constater que la taille était juste parfaite.

En jetant de nouveau un coup d'oeil dehors, le jeune prostitué vit qu'il faisait déjà nuit. Il ne savait pas combien de temps il était resté dans la douche, mais suffisamment pour que le soleil soit déjà damné.

Tyler posa ses yeux sur la table de nuit. Il y avait la petite télécommande de la télévision sur celle-ci. Il la prit et se mit sur le devant du lit pour s'y asseoir en tailleur, juste devant le petit écran au mur. Il n'en revenait pas qu'il y ait une télé dans un hôtel si peu coûteux.

Like A DogOù les histoires vivent. Découvrez maintenant