Like A Dog

9. It's Okay

Joshua se leva du canapé et se planta devant le jeune prostitué pour lui tendre la main. Celui-ci la prit dans la sienne, puis il se leva à son tour. Tyler sentit une électrisation dans son ventre. Un contact chaud et confortable qui se brisa au moment où Joshua avait lâché sa main. Il se l'était essuyé sur le tissu recouvrant ses fesses bombées, comme s'il venait de toucher des restes de nourritures pourries qui débordaient d'un sac poubelle.

- Okay, suis-moi, dit le bourgeois en tournant le dos au jeune homme.

Ils passèrent à côté des grands escaliers pour passer dans un couloir peu lumineux. À côté de celui-ci, il y avait toutes sortes de portes menant à différentes pièces.

- Ici, tu seras interdit d'y aller. Ces salles ne te concernent pas. De toutes façons, j'aimerai que tu évites de te promener un peu partout, dit froidement le garçon aux cheveux roses en lançant des regards rapides au plus jeune.

Tyler acquiesça en silence. Le grand couloir menait à une pièce très lumineuse avec un sol en carrelage gris. Dedans, il y avait une grande table avec une petite cuisine à côté. Deux canapés et des fauteuils étaient un petit peu plus loin, bordant un grand écran plasma. Tyler écarquilla les yeux en constatant la taille encore plus imposante de cette télévision. À côté de l'écran, il y avait une autre porte, fermée. Le mur à sa droite donnait sur une chambre ouverte au lit double, plutôt vide qui joignait la pièce. À gauche, le mur était en réalité une immense baie vitrée qui donnait sur le jardin de derrière.

- C'est en quelques sortes la salle de repos, ici. Là-bas, c'est plus une chambre d'ami, mais maintenant, peu de personnes y dorment, marmonna l'homme avec une pointe d'amertume dans la voix. Il y a la salle de bain à disposition qui va avec. Puis il y a toutes sortes de consoles de jeux de hasard, avec la télévision.

En effet, sous l'écran, il y avait un meuble où résidait des consoles plus ou moins vieilles très bien rangées. Il y avait même Gameboy et Gamecube. Manettes et jeux étaient bien disposés dans les tiroirs sous celles-ci.

- Puis il y a le jardin, dit Joshua en ouvrant une des grandes vitres et en sortant.

Tyler le suivit aussi vite. Son visage s'illumina. Un grand espace vert à la pelouse presque fluorescente se dressait à perte de vue. Devant la maison, il y avait juste une très grande terrasse avec une petite table et des fauteuils aux allures confortables. Des cyprès gigantesques, de vieux chênes centenaires, des buissons très fleuris malgré la saison... C'était un lieu paradisiaque.

Tyler sentit une bouffée de chaleur monter en lui au moment où ses yeux se posèrent sur la piscine tout en longueur devant eux. Il perdit son sourire. La peur se lisait dans ses petits yeux fatigués. Malgré les magnifiques aménagements, les chaises longues, les grands parasols, la belle couleur bleue et la clarté pure de l'eau, jamais Tyler ne voudrait affronter cela.

Joshua remarqua brièvement le jeune homme fixer le point d'eau profond avec des yeux à l'expression confuse à son égard, mais il ne préféra guère y porter attention. Il pénétra de nouveau dans sa demeure, ce qui fit sortir le jeune prostitué de ses pensés. La fraîcheur de la maison se fit ressentir de suite. Il faisait assez bon chez le jeune riche, qui ferma par ailleurs la bévitré derrière le jeune homme pour préserver ce climat.

Ils arrivèrent au bas des escaliers. Joshua demanda à Tyler de patienter quelques secondes entre deux souffles. Il revint plus tard, muni de sa canne noire. Il grimpa lentement les marches en essayant de camoufler ses grimaces par des expressions plus sévères. Tyler tenta d'ignorer tant bien que mal la douleur visible de Joshua. Arrivé en haut, après une petite pause pour le plus âgé, ils entamèrent de nouveau une marche lente dans un couloir plus grand, cette fois-ci. Joshua s'arrêta vers le fond de celui-ci pour désigner une porte.

- C'est ma chambre. Pour le coup, je t'interdis d'y pénétrer, renchérit-il très froidement.

Le jeune homme baissa les yeux par la froideur de ces mots.

- Bon... La salle de bain, tu connais, poursuivit-il d'un ton lasse.

L'homme revint vers le milieu du couloir, suivi par les pas soumis du prostitué.

- Et... Cette pièce serait ta chambre.

Pour accompagner ses mots, Joshua appuya sur la poignée métallique de la porte et la poussa pour l'ouvrir. Un grand rayon de lumière anima le couloir fade. Il s'écarta pour laisser Tyler entrer d'abord. Celui-ci le remercia avant de faire quelques pas et se retrouver au milieu de la grande salle. Tyler ne sut où poser les yeux.

Le lit était très grand, ses draps étaient blancs comme neige, des genres de rideaux de même couleur l'encerclait, comme si une princesse dormirait dedans, les oreillers et divers coussins posés dessus semblaient terriblement moelleux et agréables, remplies de plumes et de cotons.

Le jeune homme prêta attention au grand bureau verni en face du grand lit. Il y avait quelques stylos et crayons soigneusement rangés, quelques feuilles vierges attendants à être tachées, et plusieurs tiroirs et étagères vides. En posant son regard vers la source unique de lumière, il découvrit la grande fenêtre. Les rideaux étaient les mêmes que ceux du le salon.

Derrière les verres, une forêt domptait la vue. De la végétation, à perte de vue. Seulement, aucun bruit n'était audible. La fenêtre était fermée. Entre celle-ci et le lit, collée au mur blanc, il y avait un grand meuble d'un bois noir mâte profond, qui venait presque briser l'ambiance si claire et pure de la chambre. Tyler lança un regard rapide vers Joshua pour lui demander une permission, qui fit aussitôt donnée.

Les pas s'approchèrent timidement du meuble imposant. Les doigts du jeune garçon frôlèrent les premiers tiroirs, puis en saisirent la poignée de l'un d'entre eux pour l'ouvrir. Quelques sous-vêtements osés, plus aguicheurs les uns que les autres, de la dentelle, rouge, blanche, noir, bleue, des culottes, strings...

Les yeux du jeune homme étaient remplis d'une admiration encore peu connue de sa courte vie. Un autre tiroir. Les mêmes splendeurs. Un autre ? Toujours aussi beaux tissus. Il se décala au milieu du grand meuble sous le regard attentif du garçon aux cheveux roses. Le jeune homme fit coulisser la porte pour laisser découvrir des tenus plus séduisantes et provocantes les unes que les autres. Des bas aux tissus fins et transparents, des shorts courts arrivant presque au milieu des fesses, des chaussettes montantes, des collants résilles. En dessous, il y avait des chaussures aux allures féminins resplendissantes, ou bien des plates très mignonnes.

Tyler n'en revenait pas. Ses doigts fins tremblotaient faiblement sous le choque. Il caressait lentement quelques tenues de ceux-ci. Elles étaient douces comme de la soie. Sur un des cintres, il y avait une curieuse paire de menottes. Le jeune garçon passa ses doigts à l'intérieurs d'une sangle de cuir, touchant chaque creux avec délicatesse.

Voyant l'état du jeune prostitué, Joshua ne savait pas trop comment réagir. Avait-il peur ? L'homme se gratta nerveusement la nuque, dans l'ombre du jeune homme.

- J... Je veux bien... Marmonna Tyler en se tournant vers Joshua.

Celui-ci le considéra un instant, avant d'assimiler sa réponse. Un sourire resplendissant se fraya un chemin de son coeur glacé jusqu'à ses lèvres pâles. Le jeune homme lui rendit timidement.

- Merci, rétorqua sincèrement Joshua aux paroles qu'il désirait tant de la part de son coup de coeur.

Le bourgeois perdit un peu de son sourire après plusieurs longues et tendres secondes à échanger un long regard avec Tyler.

- Mais... Saches juste que j'ai quelques... Fantasmes.

Tyler inclina légèrement la tête sur le côté, alors que le riche quittait déjà la pièce. Le garçon courut pour le rattraper. Le plus âgé se planta devant la porte presque en face de celle de la nouvelle chambre du jeune homme. Il le regarda droit dans les yeux, comme pour lui dire de se préparer un peu, alors que ce dernier avait ce même regard confus. Joshua ouvrit la porte. Une lumière s'alluma. Les yeux de Tyler s'ouvrirent plus grands.

Des chaines, des menottes de cuivres, cuir ou velours accrochées à quelques crochets, un jouet sexuel, un lit froid et sévère, bandeaux, cordes, foulards...

- Voilà. C'est un peu mon univers, maintenant.