2. Try Again

2K 119 66
                                    

Le jeune homme a eu du mal à sentir le sommeil cette nuit là. Ce qu'il s'était passé la veille le travaillait beaucoup. Avait-il fait quelque chose qu'il ne fallait pas ? Est-ce qu'il aurait dû parler autrement à son client ? Il ne comprenait pas. Cet homme n'était pourtant peut-être rien de plus qu'un pervers de plus qui cherchait à tirer son coup, mais Tyler ne pouvait pas s'empêcher d'être terriblement frustré. Il regrettait de ne pas avoir directement accepté ce que le jeune homme lui avait demandé. Mais il n'aimait pas se toucher. Il détestait. Pourquoi devrait-il se forcer ?

Pour l'argent. Pour vivre. C'était bien triste, mais c'était comme cela. Il avait fait ce choix de vendre son corps. Maintenant, il devait assumer.

Le matin, après une très mauvaise nuit tourmentée, Tyler se leva finalement avec cette affreuse odeur de mélange de pisse et de moisissure. Chaque fois, il grimaçait en sentant cette affreuse odeur lui sauter à la gorge et agresser son organisme. La première nuit, il en avait vomi. Mais comme à chaque fois qu'il avait eu un problème à affronter, il apprenait à vivre avec.

Cela faisait près d'une semaine qu'il ne s'était pas lavé. Il ne savait pas où aller et toute cette crasse et ces différentes semences commençaient à le ronger terriblement le fondement et la peau. Il commençait à avoir de violentes rougeurs et irritation par endroit à cause de la pollution et des saloperies trainant par là.

Son ventre gargouilla, lui rappelant qu'il n'avait presque pas mangé la veille. Il essaya d'arranger ses vêtements au maximum. Son maquillage avait légèrement coulé pendant la nuit. Cela lui donnait des airs de malade.

Il enfila une grande veste de survêtement trouée qu'il avait trouvé dans une poubelle pour cacher ses habits provoquant, prit son sac à main de pétasse, et se dirigea vers le petit supermarché minable dans le coin de la rue. Avec ce qu'il avait gagné la veille, il avait juste assez pour s'acheter de quoi être un minimum présentable.

Dans les rayons du magasin miteux, les clients le regardaient de travers et fuyaient à l'opposé lorsqu'ils tombaient sur lui. Malgré son petit camouflage, cela ce voyait à des kilomètres que Tyler était une pute. Et cela le blessait terriblement de ne jamais passer inaperçu, où qu'il aille. Même sur le trottoir avec les autres prostitués, il se faisait renier.

Au final, il prit simplement des rasoirs, de la nourriture de mauvaise game pour le seul repas qu'il pouvait de permettre de faire de la journée, ses chewing-gums à la fraise préférés, du vernis à ongle d'un bleu métallique et un bouteille d'eau à seulement quelques centimes. En caisse, l'employée le salua en le regardant avec compassion. Tyler lui fit un petit sourire gêné. Cela faisait maintenant quelques semaines qu'il venait fréquemment acheter ses premières nécessitées dans le magasin. À chaque fois, il allait toujours voir la même caissière qui lui offrait toujours un magnifique sourire qui redonnait un peu de couleur.

Le jeune homme tendit son malheureux billet de dix euros déchiré à la caissière, qui lui rendit aussi vite les quelques centimes de monnaie. Il regarda rapidement autour de lui s'ils étaient bien seuls en caisse, puis il se pencha vers l'employée de façon terriblement efféminée, sans même la regarder dans les yeux, pour lui chuchoter timidement :

- Excusez-moi, est-ce que je peux emprunter vos toilettes ?

La caissière acquiesça tristement en lui indiquant pour la énième fois les toilettes du magasin. Tyler la remercia, rangea ses articles dans son sac à main, et s'enferma dans la pièce sale. La jeune caissière acceptait toujours lorsque son client habituelle demandait à squatter cette pièce pendant dix petites minutes. Il le demandait rarement, mais toujours aussi gêné chaque fois.

Dans un premier temps, le jeune prostitué s'humidifia le corps grâce au lavabos. En suite, il se rasa la mâchoire, les jambes, les aisselles et les parties, comme il put, pour être le plus désireux que possible. Puis il s'humidifia une dernière fois le corps en évitant de salir la pièce. Il se rinça abondamment le visage avant de se maquiller légèrement les yeux et les lèvres, puis se mit le plus proprement possible son vernis sur les ongles de ses mains. Il se préférait vraiment comme cela. Il se sentait mieux. Il resta quelques instants à admirer le maquillage mal fait sur son visage. Une fois ses besoins finis, il sortit enfin de la pièce en faisant attention à ne pas abimer son vernis fraichement posé.

Like A DogWhere stories live. Discover now