27. Say Goodnight

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Les lumières froides pâlies, le vent artificiel, chaud et engouffrant, les carreaux fanés et pourris de teint verdâtre, emplis de traces et de poussières, les retombées de ses mouvements et de la pollution blotties et emmitouflée dans les coins de ses couloirs bondés d'une fourmilière meurtrie par le travail abondant occupant leur vie.

Camouflé sous les agitations de la ville, le métro semble craquer sous la masse quotidienne qu'il subit à ses heures de pointe. Sous cette agitation violente et brute, une voix blanche et craquelée se distinguait et s'entendait quelques instants par les innombrables passagers rapides et pressés.

La mélodie survolait les couloirs quelques instants, avant d'atteindre le prochain passant. De belles fresques murales animaient quelque peu ce sous-terrain infernal sous leur fine couverture de poussières pourries de bactéries impures.

La lumière se cherche parmi les regards, et parfois, sourires se croisaient entre les êtres perdus et le jeune artiste. De temps en temps, quelques pièces rares tombaient à ses pieds, ou plutôt dans la housse de la petite guitare que son amant lui avait offert à son anniversaire passé.

C'est comme cela que le jeune homme gagnait désormais sa vie. Il avait développé sa grande facilité à apprendre avec rapidité la maîtrise de la musicalité. Pouvoir divertir, ce plaisir de voir des inconnus accorder un court moment de leur temps à lui, l'écouter, le regarder, leur faire penser hors de leur quotidien un instant était captivant. C'était si agréable de pouvoir partager une passion distrayante.

***

Tyler grandissait plus que jamais. Au fil du temps, le garçon apprenait à se battre contre sa maladie, tout cela à l'aide de son amant. Il l'aidait dans tout ce qu'il pouvait, était patient, doux. Le jeune homme en était bien conscient, de tout cela, le comportement plus calme à son égard, le fait qu'il est cette maladie qui lui faisait fréquemment changer de comportement, au point d'agir comme le ferait un enfant, que son cerveau lui empêchait d'assimiler, ou soit facilement distrait.

Alors Joshua lui racontait. Il lui racontait les gens, lui expliquait le sens des banalités, lui apprenait les couleurs distraites d'un ciel malade.

Désormais, il mangeait convenablement et tenait une bonne alimentation. Il restait fin malgré tout, et le restera probablement, mais il a échappé à la maigreur grâce à la présence de son frère qu'il a pu retrouver.

Ce dernier n'était qu'un gâchis devant lui lors des premières fois où ils se sont retrouvés après toute la vérité comprise et révélée. Il prenait bien compte de tout ce qu'il s'est passé et lucidement, il l'a assimilé et cela se faisait entendre.

Quant à Joshua, il travaillait désormais en tant qu'artiste libre. Il pouvait enfin s'épanouir et s'exprimer à travers la photographie et l'art. De ses gestes précis et mouvements délicats résultait la passion, la flamme de l'ardeur qui l'animait.

Les deux garçons prêtaient une attention particulière au petit chat de la maison, désormais comblé.

Joshua présenta ses amis à Tyler, et ces amis devinrent ensuite les siens. Une entente incroyable prenait place dans la vie du jeune homme et réapparaissait mieux que jamais dans celle de l'autre garçon. La maladie de Tyler était également connue aux yeux de leurs proches. Ils le savaient tous, et cela ne les gênait en aucun cas. Parfois, le garçon s'apercevait qu'il était trop enfantin dans son comportement, à en devenir peut-être un peu immature et naïf, mais il se reprenait vite de lui-même, et cela s'oubliait rapidement.

Le petit brun continuait de se faire chouchouter par Joshua, à se blottir l'un contre l'autre, des caresses tendre et délicates, des mots doux et attentionnés, sa peluche toujours à ses côtés. Le jeune homme était comblé, Joshua ne pouvait pas mieux rêver.

À travers les épreuves acharnées que les jeunes hommes ont enduré, ils ont su affronter les réalités et vivre avec toutes ces pensées acharnées, s'exprimant librement dans les divers loisirs nécessaires.

***

Les arbres paresseux étaient pâlis, tremblants sous le vent puissant.  Le ciel était uni, dans une masse de nuages blanc couvrant l'atmosphère. Tout semblait si calme et austère.

Des pas se firent entendre, croquants les graviers laiteux du cimetière discret. Les deux jeunes hommes avançaient en silence, les doigts entrelacés. Le regard du petit brun était rivé droit devant lui, attentif. Celui de l'autre homme allait et venait entre les différentes épitaphes et son petit-ami, inquiet.

Dans un silence respecté et acquis, si ce n'était que quelques gazouillement de volatiles réservés, arriva le moment où le couple se trouva devant le lit de mort de la famille du plus âgé. Le jeune garçon s'accrocha à son bras, sa lèvre inférieure fermement mordue.

Le coeur lourd, Joshua avança tête basse devant lui, posant sa main libre sur l'avant-bras de Tyler. Un peu plus loin, ils s'arrêtèrent. L'homme regarda avec insistance le petit brun, alors que des larmes lourdes pesaient à ses yeux. Il lui embrassa la main, avant de se séparer de lui, et respecter une certaine distance.

Le garçon leva les yeux vers la tombe faiblement poussiéreuse de la femme qui l'avait élevé. Il sentit une douleur profonde s'enfoncer durement contre sa poitrine douloureuse, puis un noeud grossissant dans le fond de sa gorge serrées, tandis que ses jambes faiblissaient. Avec lenteur et discrétion, le jeune homme s'assit doucement sur le sol de gravier blanc, posant sa tête dans sa main, accoudé à l'une de ses jambes lasses.

Sous ses yeux, malgré la couche faible d'impuretés, s'élevaient une tas assez important de bouquets minces ou de fleurs solitaires. Silencieusement, les larmes chaudes de ses yeux s'écoulèrent abondamment, tandis que le petit brun se lovait dans son haut chaud et épais en détaillant avec attention et affliction la pierre de valeur qui se tenait là depuis tout un temps.

Le jeune homme brun se tenait et s'échappait désormais contre l'épaule humidifiée de son amant au crâne rasé sous un bonnet gris lasse. Leurs deux âmes se soutenaient dans une intimité bouleversante et tragique.

Le vent frissonnant dans sa chaleur et sifflant dans le décor assoupi balayait paisiblement les nuages fin décolorés, afin de laisser percevoir l'étoile scintillant les jours animés de clarté.

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