1.Singer Auto

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 Stiles avait froid

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Stiles avait froid. Tellement froid. Peut-être était-ce dû à la fatigue. Ou peut-être était-ce parce qu'il était en train de mourir. N'empêche que plus l'adolescent faisait d'efforts pour se réchauffer, plus ses membres s'engourdissaient.

Le chauffage de sa Jeep CJ5 1990 soufflait au maximum de ses capacités tandis que le garçon s'éloignait de Beacon Hills, la ville où il avait grandi...La ville où il avait tant souffert.

Sa fuite pouvait paraître égoïste, voire même lâche, aux premiers abords. Il était vrai qu'on ne pouvait pas qualifier son départ précipité de mille et une façons. Il était parti sans même un adieu, ne laissant derrière lui qu'une simple lettre, bien évasive compte tenu de la situation. «J'ai besoin d'un peu de temps pour reprendre le contrôle. Je vous donnerai des nouvelles dès que possible.»

Le jeune homme ne savait pas s'il comptait réellement recontacter ses proches. Tout aurait été tellement plus simple s'il était mort, cette nuit-là, avec le nogitsune. Ainsi, il n'aurait pas eu à porter le poids de sa culpabilité et à supporter la douleur sourde qui meurtrissait son âme, déjà en lambeaux, lorsqu'on osait porter un regard sur lui. Il n'avait pas besoin qu'on lui rappelle qu'il était la cause de tous ces meurtres, de toute cette souffrance. Il voulait seulement disparaître.

Alyson était morte. Aiden aussi. Tous ces innocents à l'hôpital et au poste de police qui avaient eu le malheur de croiser la route du nogitsune...ils étaient tous décédés. Et lui était toujours vivant. Pourquoi ? Pourquoi la vie était-elle aussi injuste ?

La solitude était une véritable bénédiction pour le jeune Stilinski. Il y avait si longtemps qu'il ne s'était pas retrouvé seul ! Il tentait de faire taire ses pensées, qui le hantaient jour et nuit, en se concentrant sur la route. Le paysage de la Californie laissa bientôt place à celui du Nevada, de l'Idaho et du Wyoming. Il ne s'arrêtait que lorsque c'était absolument nécessaire, évitait de dormir plus de trois heures consécutives avant de reprendre la route. Il devait mettre le plus de distance possible entre lui et Beacon Hills.

L'adolescent ne savait pas où il allait. Il laissait seulement son instinct le guider, observait les villes défiler les unes après les autres. Mais il ne s'arrêta jamais autre part que dans une station service pour faire le plein et ses besoins. Il n'avait aucune destination fixe, savourant la liberté que lui procurait le fait de ne pas savoir où le mènerait son futur.

Finalement, ce fut sa Jeep qui prit l'initiative de choisir sa destination à sa place. Car à peine ses roues foulèrent-elles les routes de Sioux Falls, dans le Dakota du Sud, que le véhicule commença à faire des siennes. Une opaque fumée s'échappa soudain, sans prévenir, du capot de sa voiture, empêchant ainsi l'adolescent de voir quoi que ce soit à travers le pare-brise. Il stationna donc le tout-terrain fumant en bordure de la route en jurant, se défoula un instant sur son volant, évacuant toute sa peur, sa tristesse et son angoisse, puis tenta de retrouver son calme en prenant de grandes inspirations. Il devait garder la tête froide, sinon...Sinon, il risquait de devenir fou.

Le garçon sortit de la voiture en claquant la portière derrière lui, puis prit comme résolution de trouver une cabine téléphonique. Il regrettait presque d'avoir balancé son téléphone portable avant de quitter la Californie. L'idée lui avait semblé bonne, au départ, lui qui ne songeait alors qu'à couvrir ses traces, mais maintenant qu'il marchait en bordure de cette route de campagne isolée et que la cabine téléphonique la plus proche se situait sans doute à plusieurs kilomètres de sa position, Stiles doutait quelque peu de sa décision.

Il avait froid, tellement froid...Et pourtant, le soleil tapait encore relativement fort au dessus de sa tête. N'empêche que l'après-midi était sur le point de prendre fin et Stiles ne voulait surtout pas être exposé à l'air frais qu'offraient les nuits du Dakota du Sud en ce début du mois de mai.

Au final, l'adolescent était peut-être chanceux dans sa malchance. Enfin, c'est ce à quoi il pensa en voyant cette pancarte plantée devant ce qui semblait être la cour d'un ferrailleur. «Singer Auto», était-il écrit. Peut-être est-ce que quelqu'un pourrait lui venir en aide s'il allait cogner à la porte ?

Qu'est-ce qu'il avait à perdre, de toute façon ? Rien. Absolument rien. Vu sous cet angle, c'était particulièrement déprimant.

L'adolescent monta les quelques marches du perron en analysant la petite maison où il s'apprêtait à cogner. De l'extérieur, la demeure paraissait lugubre et peu accueillante. Stiles fut même presque surpris de ne pas trouver d'enseignes d'avertissement du genre «Approchez et je vous tire» ou «Si vous entrez chez moi, vous n'en ressortirez pas» placardées près de la porte.

Mais le garçon se fichait éperdument de se qu'il pouvait trouver à l'intérieur de cette maison. Il voulait retrouver le semblant de confort et de chaleur de sa Jeep et reprendre la route au plus vite. Et puis, s'il devait mourir aujourd'hui, d'une manière aussi absurde, qu'il en soit ainsi. Il n'avait pas peur de la mort. Plus maintenant.

Un homme dans la mi-trentaine ouvrit la porte quelques instants après que le jeune Stilinski eut frappé à celle-ci. Ses grands yeux verts brillaient de suspicion tandis qu'il prenait le temps de bien inspecter l'adolescent de la tête au pieds. Stiles ne pouvait voir qu'une partie de son corps, comme l'homme cachait son bras gauche derrière la porte entrebâillée, mais le garçon ne put faire autrement que remarquer à quel point il semblait tendu.

-Qu'est-ce que tu veux, petit ? Demanda finalement son interlocuteur sans pour autant se détendre.

-Hum...Est-ce que vous êtes monsieur Singer ?

-Ça dépend. Qu'est-ce que tu lui veux, à Bobby Singer ?

-Dean ! S'exaspéra une voix derrière lui. Ça te serait pas trop demandé de paraître aimable ne serait-ce qu'une seule fois dans ta vie ?

La porte s'ouvrit en grand, laissant apparaître un autre homme qui faisait au moins deux fois la taille du jeune Stilinski aux côtés de celui qui lui avait répondu en premier lieu.

-Salut, lança-t-il dans un sourire gêné. Excuse mon frère, c'est un vrai paranoïaque.

L'homme aux yeux verts parut se vexer face aux propos de celui que se tenait près de lui. Il leva les bras au ciel en grommelant dans sa barbe avant de reprendre.

-Est-ce que t'as vu ce gamin, Sammy ? Même un mort ne pourrait pas avoir l'air plus mort que lui ! Et toi tu trouves pas ça suspect ?

-Wow, ironisa Stiles en croisant les bras contre sa torse. Superbe accueil, félicitation. Les clients doivent vraiment affluer avec un service comme le vôtre, hein ?

-T'as pas idée, petit, grommela le dénommé Dean sur le même ton sarcastique en le défiant du regard.

Si c'était à ça que cet idiot voulait jouer, et bien il allait être servi. Si quelqu'un sur Terre pouvait être plus borné et obstiné que Stiles Stilinski, et bien il ne l'avait pas encore rencontré.

Mais juste alors que les deux hommes commençaient à se livrer bataille du regard, celui qu'on avait nommé Sammy poussa son frère du cadre de porte, laissant enfin le champ libre au garçon, puis lui fit signe d'entrer.

-Bobby doit être dans la cuisine, lança-t-il en pointant une pièce au bout du hall. Tu comptes rester là ou tu veux entrer ?

***

Ave ! Je suis de retour comme promis et j'espère que vous avez apprécié le premier chapitre de ma nouvelle fiction !!! Qu'en pensez-vous pour l'instant ? Est-ce que l'histoire s'annonce bien ? Donnez-moi vos impressions si l'envie vous en prend !! ;)

Joe.


Par lui, avec lui et en luiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant