Chapitre 29

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(Média : piano découvert devant la Commission Européenne hier et qui m'a forcément fait penser à George !)

Chapitre 29

Je tremble putain de merde ! Je tremble comme une gamine qui va voir son idole en concert. Je tremble tellement que je me sens obligé de prendre la main de Faith dans la mienne et de la serrer avec force pour m'obliger à continuer de marcher dans les couloirs de l'université, à la suite de dizaines de personnes, sans dire le moindre mot. Parce que, là, si je m'écoutais, je me mettrais à courir dans le sens inverse pour retourner dans ma chambre.

Depuis que Nolan m'a confirmé que le pianiste serait là aussi, j'ai cherché une excuse valable pour ne pas venir ce soir mais j'ai promis à Nolan d'être présent pour lui ce soir, alors je suis là pour lui. Par contre, qu'est-ce que c'est compliqué de tenir ses promesses, de vouloir faire plaisir à ses amis, bon sang. Je suis tellement sur le qui-vive que je jette des regards partout autour de moi, de peur de tomber par surprise sur George. Je ressemble plus à un criminel en fuite qu'à un jeune homme bien sous tout rapport de bientôt vingt-un ans.

On entre très vite dans la salle de spectacle qui est déjà bondée. Il faut dire que nous ne sommes pas très en avance à cause de Faith qui a mis un temps pas possible pour se préparer. Moi, je n'ai pas fait dans l'originalité, j'ai remis la même tenue que lors de la représentation de George dans ce club de jazz. En même temps, je n'ai pas non plus une garde-robe impressionnante. Surtout en matière en costume.

Tandis que je laisse Faith chercher du regard un endroit où on pourrait s'installer, je me mets à tripoter nerveusement le bouton de ma veste de costume de ma main libre. Je me mordille la lèvre inférieure et essaie de respirer à fond. Il faut que je me calme. Et tout de suite. Faith me tire par la main et m'entraîne vers une rangée vide de sièges sur la gauche de la salle. Je la suis sans protester et m'assois docilement à côté d'elle. Elle essaie de dégager sa main mais je la garde. Elle est ma bouée de sauvetage, je ne lâcherai pas ma bouée de sauvetage. Pas quand je suis sur le point de me noyer.

« Pourquoi tu stresses comme ça ? » me murmure-t-elle à l'oreille après s'être penchée vers moi.

Je fais un geste vague de la main pour lui signifier que ce n'est rien alors que c'est tout, que je suis en train de mourir sur place. Je sens mon cerveau m'envoyer des alertes pour que je fuie ce lieu le plus rapidement possible. Je sens la peur s'infiltrer dans mes veines un peu plus à chaque seconde qui passe. Je sens mon cœur se briser à nouveau alors que je ne l'ai pas encore revu.

« C'est... ce quelqu'un ? Ce quelqu'un va être là ce soir ? » Me demande-t-elle doucement.

Je déglutis et au lieu de baisser les yeux comme ma gêne me dicte de le faire, je plonge mon regard dans celui de ma sœur. On n'est pas toujours sur la même longueur d'onde, on se parle souvent mal, se renvoyant balader avec plaisir, on n'est pas forcément tout le temps proches mais comme toujours, il n'y a aucun jugement dans ses yeux. Juste de la compréhension et de la peine pour moi. Pas de la pitié, non. C'est plus doux, moins humiliant.

« Oui, il est là. » je lui avoue enfin.

Cette fois, c'est elle qui me serre la main et ça me fait du bien. Je ne suis pas seul. Je lève les yeux au ciel. Il faut absolument que je me reprenne, que je sois fort. Je ne suis pas faible. Je ne suis pas une midinette qui pleure sur un flirt qui s'est terminé. Je ne suis pas dépendant de lui. Je suis Louis Dashwood, merde ! Je vaux bien plus que tout ça. Je renifle et me redresse, presque fièrement.

for him. - idy 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant