Chapitre 28

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Chapitre 28

Cela fait dix jours que j'ai envoyé mon premier message à George et je n'ai toujours pas de réponse. J'ai dû, bien sûr, faire jurer Nolan de ne pas s'en mêler parce que si George ne m'envoie pas de message, c'est qu'il ne veut pas me voir, me parler, que c'est fini. Je ne veux pas qu'il se force juste pour faire plaisir à Nolan. Je ne le supporterais pas.

Mais malgré le silence radio, tout va bien. Tout va très bien dans ma vie. Je m'en suis remis. Je suis de nouveau apte à sortir de mon lit et même de ma chambre. Je suis retourné en cours et au boulot – je n'avais d'ailleurs pas vraiment le choix si je voulais le garder. J'ai repris ma vie comme avant l'arrivée de George dans celle-ci.

Je l'admets, ça n'a pas été facile au début, ça a même été assez compliqué de ne pas le harceler de sms ou de ne pas recevoir de réponse de sa part. Mais comme on dit, le temps arrange tout, même les peines de cœur. Bien entendu, moi-même, je n'ai pas vécu de peine de cœur. Jamais et surtout pas pour George. Mais disons que, cette mascarade de rupture a été un peu rude à vivre.

Mais maintenant je pète le feu, je vais plus que bien... Je tente de me convaincre. Un jour, ça marchera !

« Louis, tu peux sortir la poubelle. » s'exclame Lony, une collègue.

« Dans tes rêves ! »

Je renifle et continue à faire la boisson que le client a commandée.

« Sérieux ? Mais c'est à ton tour ! »

« Ouais, sérieux. Au cas où tu n'aurais pas remarqué, je bosse ! » Je grogne en foutant le caramel dans le gobelet.

Je n'ai pas commencé à la préparation des boissons. Non, au tout début, soit plus d'un an de ça, j'étais à la caisse et je prenais les commandes mais très vite, mon manager a pensé que ce n'était pas ma place... J'étais trop désagréable avec les clients. Je n'ai pas compris pourquoi il me disait ça. Mais du coup je me retrouve ici à faire la boisson et la poser sur le petit comptoir au bout en criant le prénom écrit dessus et un simple « Bonne dégustation » parfois... Si c'est une jolie fille !

Je mets la touche finale au Caramel Macchiato que je faisais, mets le couvercle par-dessus et soulève le gobelet pour lire le prénom. Je bloque un instant quand je le vois. Je fronce les sourcils. Je sais qu'il n'y a pas une seule personne au monde avec ce prénom mais ça me fait quand même quelque chose de le voir écrit. Je soupire et tout en posant le café, je lève les yeux en disant :

« Faith ! »

Et c'est à cet instant que je croise le regard bleu-vert de ma sœur. Ma sœur ! Mon cœur loupe un battement et les larmes me viennent naturellement aux yeux sans savoir pourquoi. Putain, depuis ma supposée histoire avec George, je suis devenu un vrai sentimental ou quoi ? Je m'essuie instinctivement les mains sur mon tablier et contourne le comptoir. Je vois son sourire éblouissant. Je la prends dans mes bras, la soulève comme si elle ne pesait rien – et c'est presque le cas – et je tourne sur moi-même.

Heureux. Je suis heureux. Pour la première fois depuis que j'ai vu D.J. chez George, je suis heureux et qu'est-ce que ça fait du bien. Je respire son odeur et j'ai l'impression de retourner un court instant dans notre maison anglaise. Je ferme les yeux pour retenir mes larmes. Je ne pleure pas devant elle. Il en est hors de question.

« Lâche-moi, tout le monde nous regarde ! » dit-elle mais j'entends dans sa voix qu'elle est amusée et aussi heureuse que moi.

Je m'exécute et la repose par terre. Je place aussitôt mes mains sur ses joues comme pour être sûr qu'elle ne s'évapore pas.

for him. - idy 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant