« Quatre ! »

Je me lève et la tête me tourne un peu mais je marche sans y faire attention jusqu'à la porte.

« Quatre et demi ! »

La main dans les airs à quelques centimètres de la poignée, j'hésite encore un instant, pas sûr de pouvoir avoir une conversation avec Nolan à cet instant.

« Quatre trois quarts ! »

Et finalement, je tourne la clé dans la serrure. Je rejoins mon lit et me plonge sous les draps. Je remonte la couette jusqu'à mon cou et fixe l'entrée de ma chambre. J'entends tout d'abord la porte s'ouvrir puis se refermer et quand Nolan apparaît dans mon champ de vision, il me lance :

« J'ai failli t'attendre... »

Un coup au cœur. Un simple mais violent coup. Ces mots sont les mêmes que ceux que George n'avait dit le soir où nous nous étions promenés dans Central Park, main dans la main. Les mêmes et ça me fait mal de me dire qu'à cette époque, il me mentait peut-être déjà.

« Qu'est-ce que tu fous, Louis ? »

Je fais semblant de tousser et lève les yeux vers mon meilleur ami. Je pense que le fait qu'ils soient rouges d'avoir pleuré peut jouer à mon avantage.

« Je sais que tu n'es pas malade alors maintenant, tu sors de ce lit et tu me racontes. »

« J'suis malade. » continué-je de lui mentir. « La grippe ou un gros rhume, un truc dans le genre, tu vois. »

« Non, je vois pas parce que je te connais depuis dix ans, mec. Je t'ai déjà vu malade. »

Il s'assoit sur le bord de mon lit et poursuit son explication voyant que je n'ai pas du tout l'intention d'intervenir :

« Si tu étais enrhumé, il y aurait plus de mouchoirs par terre que de mouches derrière le cul d'une vache. »

Je lève les yeux au ciel face à la comparaison plus que douteuse de mon meilleur ami.

« Et surtout, tu m'aurais appelé, je ne sais combien de fois, pour que j'aille t'acheter à la pharmacie des pastilles pour la gorge, du spray pour ton nez, trois types d'antidouleurs différents et du sirop. »

Je suis vaincu. Je me redresse en soupirant. Ça me gonfle sincèrement que Nolan me connaisse aussi bien mais surtout qu'il ait ce petit sourire en coin, fier de lui.

« Sans parler du fait que tu es malade tous les trois ans, en moyenne... Tu n'es pas dans ton année. »

« Va te faire foutre. » marmonné-je.

« Moi aussi je t'aime. » se moque-t-il.

Il pose rapidement ses chaussures et s'installe un peu mieux, le dos appuyé contre le mur qui est au pied de mon lit. Il m'observe un instant et perd aussitôt son sourire.

« C'est si grave que ça ? » me demande-t-il, doucement.

Je baisse le regard et me prends la tête entre les mains mais cette fois, aucune larme n'apparaît et j'en suis presque soulagé.

« Qu'est-ce qu'il t'a fait ? »

La panique s'empare de moi et je braque mes yeux bleus dans ceux de Nolan qui a croisé les bras devant son torse.

« Qu'est-ce que... Tu... Je... De qui tu parles ? » Bredouillé-je.

« De George. »

Je me racle la gorge et je sens tous les litres de sang de mon corps affluer dans mes joues. George ? Mais comment est-il au courant ? Et merde, je n'avais pas pensé à ça avant mais ils sont en cours ensemble, ils sont même amis alors il a pu lui parler, tout lui raconter, tout balancer sans la moindre pitié...

for him. - idy 1Where stories live. Discover now