Une image, une histoire

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Nous sommes réunis en ce jour pour célébrer l'union de Camille et Camille ? 💒 ! Mais non gogole ! Pour un nouveau défi de Victoria-Lily ! Vous voyez l'image plus haut ? Je dois écrire quelque chose de triste en lien avec cette image. Oui, je vais mettre du temps à trouver quelque chose ! Quoique...
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Je grimpais sur le pont, regardais les voitures et sautais.
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Et bah non ! C'était un troll !

*hurlement de Victoria-Lily*
- HELLEAAAAAAAAA !!!

Okay, okay, je me reconcentre !

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- T'es moche !

- Tu sers à rien !

- Va te suicider pauvre naze !

- Crétin, casse-toi !

- D'où tu me regarde ? Les gens comme toi cirent les chaussures de mon père ! Baisse les yeux !

- Abruti !

- Va te prendre sérieux, qu'est-ce que tu fous là ?

- Tu sers à rien !

- Casse-toi !

- ...

Des insultes, j'en recevais tellement que si à chaque fois que quelqu'un en prononçait une je gagnais un euros, je serais l'homme le plus riche de la planète en moins de une semaine. Mon tord ? Un peu trop bon à l'école, une poussée brutale d'acné avec l'adolescence, une paire de lunettes et un air pas très sûr de moi. Oh je peux les ignorer, plier genou, courber le dos, baisser les yeux et éviter les gens le plus possible. Mais à quoi bon ? On finit toujours par me retrouver. A cause de ce harcèlement continuel, je suis devenu claustrophobe, rester enfermé toute une nuit dans les casier du gymnase jusqu'à ce qu'un crétin arrogant de l'équipe de football du lycée se décide à révéler ma prison, n'était pas forcément pour m'éviter cela. Je suis devenu associal aussi, tant que je suis seul, il n'y a personne pour me frapper, m'insulter ou simplement me dévisager comme pour se demander ce que je fabrique ici. Alors oui, il y a des profs qui sont intervenus en ma faveur, j'ai bénéficié de la protection du proviseur pendant tout un trimestre et j'ai les clefs d'une salle de cours cachée dans la doublure de ma veste, pour échapper à d'éventuels assaillants. Vous allez me dire, avec tout cela comme fais-tu pour rentrer régulièrement la lèvre fendue, un cocard et des bleus partout ? Le proviseur a prit sa retraite. Le nouveau se contre-fiche du harcèlement scolaire, il est vrai que c'est plus facile de fermer les yeux et de chercher à imposer des règles strictes quand à ce fléau... Ma vie pourrait encore être bien si seulement ce nouveau proviseur n'avait pas ordonné à ce que l'on change les serrures des salles du bâtiment duquel j'avais le pass. Alors je me protège comme je peux, j'enlève mes lunettes pour éviter qu'elles ne soient brisées, et je me roule en chien de fusil jusqu'à ce qu'ils se lassent. J'attends. Comme toujours. Après tout on m'a toujours dit étant petit, quand j'avais peur du tonnerre, que l'orage finit toujours par passer. Je commence sérieusement à le trouver trop long pour être normal. Mais qu'est-ce que je peux faire ? Taper du poing sur la table ? Quelle table ? Où ? Et puis qui m'écouterais ? Alors je continue de rentrer chez moi couvert de bleus, je continue de chaque jour me dire que au lieu de tourner dans ma rue, je tournerais à la prochaine, j'irais sur le pont et bye bye les soucis. Mais chaque fois quelque chose m'en dissuade. Un livre que j'ai pas terminé, un devoir à rendre ou tout simplement l'envie de ne pas leur donner raison.
Et les jours passent, les insultent restent les mêmes.
Et les jours passent, l'envie d'en finir devient plus forte.
Et les jours passent, je me retrouve de plus en plus régulièrement sur le pont, à observer la circulation derrière ce grillage rouillé. Les feux qui dansent un ballet constant, rouge, jaune, rouge, jaune, orange, rouge,... C'est un joli lieu pour mourir, le soir les couchers de soleil sont spectaculaires, les arbres sont noirs, la route à peine éclairée par les phares, et le ciel explose de mille couleurs.
Lorsque j'arrive dans le couloir, que je le vois vide sinon un groupe qui semble particulièrement m'aimer, je me dis que je vais avoir droit à un nouveau bleu. Je pourrais me dégonfler et rebrousser chemin, mais perdu dans ma réflexion, je me suis trop avancé pour avoir cette chance. Serrant les doigts dans la poche de mon jean, je passe devant eux en fixant mes chaussures. J'évite souplement un pied qui se tend dans ma direction pour me faire tomber. Je bute dans un sac, mais une roulade me permet de ne pas tomber. Je me rends compte de mon erreur lorsqu'au lieu de la pluie d'insultes que je m'attendais à recevoir, il n'y a que le silence. Je jette discrètement un regard derrière moi. Ils ont tous un regard ébahi, incapables de comprendre ce qu'il se passe vraiment. Et puis finalement, je vois la lueur de bêtise revenir. Alors je ne réfléchis pas trop et me mers à courir jusqu'à la salle. La prof est devant, elle ouvre la porte et m'observe entrer dans la salle.

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