Défi de @Furflan

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- Owenn, où vas-tu ? Mec, t'es usant à te barrer comme ça à chaque fois que nous sommes ensemble !

- Je suis désolé Max, mais je ne peux pas rester, peut-être un jour tu comprendra.

Je m'esquivais en silence, la rue m'appelait chaque soir plus fort, comme si elle m'avait pris sous son aile et que chaque fois que je m'éloignais d'elle, elle m'envoutait à nouveau. Je ne sais pas combien de fois j'ai essayé de tirer un trait sur ma carrière de justicier masqué. Le serpent, que les gens m'appellent. A cause de ce tatouage temporaire que j'ai eu le malheur de faire sur mon bras et qui est devenu ma marque de fabrique. J'entre en courant dans le box que je loue à l'année dans un parc réservé et m'y enferme rapidement. Sur les murs, toutes les photos des gens qui sont emprisonnés, parfois à mon grand dam, morts durant l'un de nos combats, grâce à moi. Je les ai tous arrêtés et livrés avant qu'ils ne puissent faire de mal. Le premier était un dealer qui vendait à la sortie des lycées, ça a été mon premier cas. Je n'ai pas pu supporter d'apprendre qu'un ami allait être sous médicaments toute sa vie parce qu'il avait mal réagit avec les herbes. J'avais peu à peu étendu mon champs d'action, allant d'un bout à l'autre de la ville pour chercher quelqu'un à aider, à sauver. La ville est grande, ce n'était pas difficile. L'homme a une tendance terrible à faire le mal autour de lui au nom de cause qui le font miroiter sur un paradis inexistant, ou du moins inaccessible. Je quittais le box après avoir enfilé un jean foncé et un tee-shirt noir. Je ne suis pas un super-héros, je ne porte pas de costume ou je ne sais quoi. Le seul costume que je portais était le serpent que je dessinais sur mon bras. Je conservais mon identité secrète grâce à la capuche du sweat-shirt noir que je portais le jour où j'ai arrêté mon premier homme. Après un dernier regard au vingt-sept photos qui s'affichaient sur le mur du box, je le fermais avec le cadenas, remettais la clé autour de mon cou et tournais les talons.

Beaucoup de personnes courent le soir, il fait plus frais qu'en journée et le risque de rencontrer quelqu'un est minime. Je me faisais passer pour l'un d'eux. Ça me donnait un alibi auprès de mes proches, de mes amis mais aussi éventuellement de la police, je faisais exprès de parler à certains coureurs, qui pourraient témoigner. Et puis courir n'a jamais fait de mal à personne, encore moins à quelqu'un dont l'objectif est d'arrêter la vermine de la ville.

Je finis par arriver dans les docks, il paraît que c'est ici que la police a du mal à intervenir, n'étant pas habitués à se déplacer à pieds. J'en ai tout simplement fait mon terrain de jeu favoris. En passant entre une rangée de container, j'entends le cri d'une jeune femme. Tout de suite, je vérifie que ma capuche et je m'élance. Ce soir encore je pourrais me coucher en me disant que le monde est meilleur qu'au matin.

Une jeune femme est acculée contre des containers, serrant de toutes ses forces son sac contre elle. Son chemisier qui a un jour dû être beau et blanc est tâché de boue et déchiré. Trois hommes lui bloquent le passage, l'air menaçant. Je m'approche doucement d'eux.

- Eh. Au lieu de vous attaquer aux femmes, attaquez vous à moi.

Les trois hommes se retournent. L'un d'entre eux à un sourire narquois.

- Ben tiens, qui voilà, notre cher justicier capuché.

Ils s'approchent de moi. Je me mets en garde et ouvre les mains. Je ne me sers jamais d'armes, parce que je ne veux pas blesser par arme les gens que j'attaque. Ça pourrait se retourner contre moi. Les gens prennent toujours plus en compte les marques indélébiles des armes que les bleus. Les trois hommes se lancent tout de suite contre moi. Je fronce les sourcils. Cette garde, ce n'est pas celle qui est habituellement employée par les hommes qui s'attaquent aux gens dans les docks... Tout mon instinct me hurle de m'enfuir. Quelque chose dans l'air me dit que c'est louche. Une odeur de la ville trop forte peut-être ? Un silence trop pesant ? Je ne sais pas, mais tout mon être meurt d'envie de s'enfuir. Je dois rester pour la fille, toujours coincée. Un coup de sifflet retenti soudainement, me faisant réagir dans la seconde. Je tends brusquement le bras et le pied. Un premier homme tombe. La jeune femme se relève, lâche son sac et s'approche de l'homme à terre. C'est un piège ! Au moment où je me rends compte de ce, je vais volte-face et me retrouve face à un mur d'hommes armés armes. Leur équipement est très identifiable. Des gardiens de l'ordre. Pourquoi la police me tend-t-elle un piège aussi élaboré ? J'efreinds, certes plusieurs lois dans ma croisade, mais de là à ce que tout une escouade vienne pour m'attraper c'est gros... Les hommes derrière moi réagissent très vite, me coincent les bras dans le dos et me jettent au sol. Je ne réagis même pas, trop abasourdi pour pour réagir.

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