Chapitre 23 : Notre triste vérité

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[...]"-Ca suffit maintenant. Il est grand temps que je me prête à la partie moi aussi!Je vais tous les buter...!"

Chapitre 23 :

Le rythme cardiaque change de pulsation, tel un morceau de musique. Cette douce sonorité qui monte parfois jusqu'à nos oreilles, ce son que les Hommes peuvent ressentir jusqu'à leurs orteils, elle ne le ressentirait plus jamais. Le prix d'être consciente mais physiquement morte était immense. Il était d'autant plus dur à porter en cet instant. Parce que, malgré le fait qu'elle veille toujours sur son ami d'enfance, sur celui qui avait tant compté pour elle de son vivant, elle ne pouvait pas le sauver. Elle le voyait lutter, s'accrocher de toutes ses forces à ce pont miteux. Elle l'observait alors qu'il sortait son seul espoir de sa poche tremblante. Alors, elle avait cru pouvoir l'aider, elle pensait que, pour une fois, elle sauverait quelqu'un qui comptait réellement pour elle.

Mais ce n'était que des espérances futiles, à la hauteur de la stupidité qui naissait en elle. Le fait de devenir une femme lui ramollissait le cerveau. Cette féminité, cette malédiction, le rendait tellement niais qu'il en avait des frissons.

Hana et Taekwoon avaient du mal à cohabiter. Peut-être était-ce parce que trop de chose retenait l'un sur terre tandis que l'autre ressentait une attirance malsaine pour les cieux.

Dans tous les cas, à cet instant, Hana s'effaça entièrement et Taekwoon prit les commandes. Sans plus réfléchir, la jeune femme aux longs cheveux bouclés joignit ses mains, ferma les yeux et murmura quelque chose dans un langage céleste. Presque instantanément, la demoiselle disparue dans un nuage d'étincelle violacé.

Quand elle rouvrit les yeux, elle se trouvait dans son ancienne chambre. Tout lui paraissait si familier et pourtant si lointain. Elle se revoyait encore, là, assise sur sa chaise, devant son ordinateur à faire ces stupides vidéos qui, au final, n'étaient qu'un ramassis de mensonge. La mort avait des bons côtés parfois, comme connaître la vérité, celle qu'elle cherchait depuis très, trop, longtemps.

Mais le temps n'était pas au souvenir, il fallait que cet abruti qui habitait son corps lève ses somptueuses fesses avant que Jae Hwan ne meurt. (Elle n'était somptueuse que parce qu'elle lui appartenait en premier lieu...)

Léo regardait son téléphone, une expression d'horreur collé à son magnifique visage. Il était toujours assis contre son lit, dans le même état végétatif puéril. Quand Hana le voyait ainsi, elle avait juste envie de lui botter le cul.

"- Tu ne penses pas que tu devrais te lever maintenant ? Tu me fais honte à rester aussi passif."

Léo tourna vivement la tête et se releva précipitamment. Son regard perturbé s'immergea dans les prunelles automnales de la jeune femme.

"- Taek... Euh, je veux dire, Hana, l'appela-t-il.

- Bouge toi et prend ma main.

- Il faut qu'on retrouve Ken-hi ! Je...

- Je sais. Ferme-la et viens avec moi ! répliqua-t-elle froidement."

Face à son autorité naturelle, Léo baissa la tête et fit exactement ce qu'elle lui avait ordonné. Alors, en un rien de temps, les deux individus, si soigneusement liés, disparurent dans les mêmes étincelles violettes que plus tôt.

Pendant ce voyage éclair, les deux êtres tremblèrent de peur de ne pas arriver à temps. Taekwoon serrait les dents alors que Léo aurait pu lui briser les doigts tant il se cramponnait à elle.

Voir disparaître la personne qui nous sourit avec toujours autant de douceur était beaucoup trop dur, pour les vivants comme pour les morts.

***

Don't Go ( Ne pars pas ) Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon