Chapitre 7 : Starblood.

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[...] Si je l'aimais, s'il m'aimait, si nous nous aimions... Il mourrait. 


Chapitre 7 : Etoile de Sang 


La peine, la douleur, la tristesse, l'amour, les actes manqués, les lapsus, les moments gênants que chacun d'entre nous aimerions oublier, au final, quoi que l'on fasse, ils ne disparaîtront jamais. Ce n'est pas nous qui contrôlons totalement ces choses. En vrai, nous ne faisons que subir, encore et toujours le destin. Y a t-il, quelque part, une échappatoire à tous ça? Pouvons-nous vraiment supposer vivre une fin heureuse ? Un jour, la détresse nous quittera-t-elle à jamais ? Rien n'était aussi sûr. Et, même si, ne serait-ce qu'un instant, nous étions pleinement heureux, la minute d'après, tout disparaissait. La vie est ainsi. Elle ne vaut la peine d'être vécu que pour des moments uniques et rares, qui dispersent les nuages après une trop violente tempête.

En ce moment, je vivais l'un de ces moments magiques qui ne durerait certainement plus très longtemps. C'était étrange de devoir passer par la pire douleur avant de pouvoir se délecter d'une sensation douce et rafraîchissante, comme-ci, quelque part dans l'univers, quelqu'un avait décidé que pour obtenir ce que je désirais, il fallait que je le mérite.

Mais, évidemment, quand ce n'était pas une intervention extérieure qui venait gâcher un instant exceptionnel, c'était nous-mêmes, les fauteurs de troubles. Alors que mon bras droit, blessé et ensanglanté, reposait autour du coup de Wonsik. Alors que ma tête s'était nichée contre son cœur et que mes yeux le détaillaient sous un angle inédit, je me sentais aspiré, trop fatigué pour lutter contre le sommeil.

Toute cette adrénaline, toutes ces émotions me fatiguaient et m'obligeaient à fermer les yeux. Mon bras gauche, celui qui supportait la montre qui me reliait à Hongbin, se posa faiblement sur mon ventre. Mes doigts se refermèrent sur le pull de l'homme que j'aimais toujours. Je ne voulais pas qu'il m'abandonne. Je ne souhaitais qu'une chose, qu'il reste à mes côtés, juste encore un peu.

Alors, peut-être...

Peut-être...

Je...

Je le laisserais partir...

Je l'oublierais...

Je lui pardonnerais...

Je ne l'aimerais pl...

Je sombrais dans mes songes, n'ayant pas le temps de finir ma réflexion.

Point de vue extérieur :

Toujours dans le même cimetière, portant dans ses bras un homme blessé, le garçon aux cheveux décolorés s'avançait péniblement vers ce qui était devenu son refuge. Wonsik, la gorge nouée, se demandait encore s'il s'agissait d'une bonne idée. Égoïstement, il souhaitait garder cet endroit pour lui, et uniquement pour lui. L'idée de le partager avec un autre, Taekwoon en plus, le rebutait. Mais, dans son cœur blessé, il avait la conviction qu'il devait le faire, qu'il devait lui montrer. Alors, au lieu de penser à lui, il pensa à Léo. Il imaginait, qu'en haut de cette petite colline, son ami l'attendait, le sourire aux lèvres et heureux. Il serait heureux de le voir, comme à chaque fois qu'ils apparaissaient l'un en face de l'autre, et puis, il aimerait savoir qu'une autre personne se souciait de lui. Wonsik ne s'était jamais douté que Taekwoon pouvait connaître son Léo. D'ailleurs, Léo n'en avait jamais parlé, lui qui lui disait toujours tout...

C'était tellement étrange... Tellement pénible... Tellement douloureux pour le jeune homme.

Son imagination ne le laissait pas tranquille et désirait le voir souffrir. Cette image, fantomatique, ne s'évaporait pas de son esprit. Et ça le rendait fou. Wonsik baissa les yeux, ne le supportant plus. Il remarqua le visage du blessé, si paisible alors qu'il aurait pu mourir. Ses yeux clos, sa respiration régulière, et sa main qui le retenait pourtant fermement.

Don't Go ( Ne pars pas ) Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang