VII

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"Another secret of the universe: Sometimes pain was like a storm that came out of nowhere.
The clearest summer could end in a downpour.
Could end in lightning and thunder." *
- Aristotle and Dante discover the secret of the universe.

Théa

-Mademoiselle ? Mademoiselle, s'il vous plaît relevez-vous.

La main qui se pose sur mon épaule m'arrache aux brumes du sommeil. Pendant un instant, je ne sais plus où je suis, comment j'y suis arrivé ni même ce que j'y fais. Puis, je sens le sol dur sous mes doigts, la fraicheur de la nuit sur ma peau et le vent sur mon visage. Je suis frigorifiée, tous mes membres sont engourdis. Je me rappelle alors les évènements de la soirée : mon père, ma fuite, ma fatigue. Tout me revient en pleine figure. Je ressens le même sentiment d'urgence : il faut que je sorte d'ici.

Mais avant, je vais devoir m'occuper des deux policiers qui se tiennent devant moi. Génial.

Je me relève difficilement et frotte la poussière incrustée sur mon pantalon.

-Je suis désolée, je me suis endormie, je bafouille.

Très convaincant.

L'un de deux agents me regarde comme si je m'étais échappée d'un asile.

Quel sens de l'humour, Théa...

-Ca vous arrive souvent de vous endormir dans la rue, la nuit, en plein mois de décembre ?

-Non.

Il me regarde et penche la tête. Je suppose que je vais devoir m'expliquer mieux que ça.

-Mademoiselle, c'est presque un miracle que vous ne soyez pas en hypothermie. Vous devriez aller à l'hôpital, on peut vous y emmener.

L'hôpital ? Autant leur demander de me réexpédier immédiatement à Saint-Mathurin dans un joli paquet cadeau.

-Je vous assure que je vais très bien. Je me suis juste assoupie, ça ne m'arrivera plus.

Je tente de lui sourire.

Mauvaise idée. Le kraken.

Je reprends un visage impassible, c'est mieux.

-Nous allons devoir vous demander une pièce d'identité.

Merde. Je regarde autour de moi, mon sac n'est pas là. Je suis certaine de l'avoir oublié chez moi ce matin. J'étais stressée, je suis partie sans même m'en rendre compte.

-J'ai oublié mon portefeuille à la maison, je peux vous donner mon nom.

-Non, nous avons besoin de vos papiers. On va devoir vous emmener au poste le temps que quelqu'un vous amène votre pièce d'identité.

Quoi ? Pas question que je finisse au poste de police. Encore moins après la journée que j'ai passé.

Je regarde autour de moi et, Dieu merci, je reconnais l'endroit.

-J'habites à quelques rues d'ici. Laissez moi juste le temps d'aller chercher mon sac et je...

-Je suis désolé, c'est la procédure, me coupe-t-il.

-S'il vous plait, cela prendra cinq minutes ! Escortez-moi si vous le voulez.

Il secoue la tête comme s'il était fatigué de sans cesse répéter la même chose. Il doit trouver des jeunes filles endormies dans les ruelles tous les jours.

-Ecoutez mademoiselle, appelez votre petit ami ou votre mère pour ramener votre carte d'identité et nous vous laisserons partir.

Mais je n'ai personne. Personne pour venir me chercher.

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