Chapitre 41 :Magia videatur

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Un an plus tard, Harry quittait à regret le petit Killian Weasley qui venait de fêter sa première bougie. Mais le petit homme dormait, épuisé, dans son petit lit dans lequel son parrain l'avait adroitement couché. En effet, le petit garçon avait pris cette habitude, ô combien agréable pour Harry et ô combien reposante pour ses parents, d'exiger que ce soit son parrain qui s'occupe entièrement de lui lorsqu'il était présent. Hermione et Ron étant assez pris par leur carrière, il était assez fréquent depuis les deux mois du garçon, qu'il passe des journées, et même un week-end par mois chez son parrain, ce qui avait contribué à forger une relation très complice entre les deux.

Au départ, Severus avait bien haussé un sourcil, mais il s'était également habitué au petit garçon, et ce dernier semblait l'avoir élu, lui, le vampire, comme berceuse attitrée lorsqu'il était fatigué. Il était ainsi fréquent pour Harry, lorsqu'ils le gardaient, de voir Killian se diriger à quatre pattes vers Severus, se débrouiller pour grimper sur lui sans aide, et s'endormir dans l'étreinte du vampire. Severus avait bien soupiré plusieurs fois en constatant le manège, mais jamais il n'avait refusé le câlin au petit garçon. Et puis, il fallait bien qu'il s'entraîne, non ?

Harry avait fini par lui avouer, à voix haute, cette envie qu'il ressentait et ils avaient réfléchi tous les deux aux possibilités qui s'offraient à eux : en Angleterre, ils pouvaient payer une mère porteuse, ou bien avoir recours à l'adoption. Après assez peu d'hésitation, ils s'étaient décidés plutôt pour l'adoption, pour donner une chance à un enfant de connaître une famille, même si celle-ci était atypique. Leur gros souci était qu'il n'y avait pas d'orphelinat sorcier. En effet, lorsqu'un enfant sorcier perdait ses parents, il avait généralement de la famille pour prendre soin de lui, ou bien il était placé par le ministère dans une famille sorcière déjà établie, mais ce cas restait extrêmement rare.

Ils ne pouvaient décemment pas parcourir les orphelinats anglais en lançant sur chaque enfant le nouveau sort Magia videatur qui permettait de détecter si la personne visée était sorcière ou non ? Alors Harry épluchait avec encore plus d'ardeur les journaux moldus spécialisés dans les ragots en tous genres pour savoir si un fait censé être sensationnel concernant un enfant était relaté. Et en ce lendemain d'anniversaire, il tomba sur un petit article intitulé « Le mystère de la peluche volante » :

Hier soir, dans la petite ville de Little Whinging, dans le Surrey, s'est déroulé un phénomène pour le moins étrange, comme nous raconte Mr Prentice : « Je revenais de faire une course, lorsque j'ai croisé mon voisin Mr Dursley, qui se promenait avec sa femme et son petit-fils. Lorsque je suis arrivé à leur hauteur, le petit, qui était dans sa poussette, a fait tomber son petit lion en peluche par terre. Bien entendu, il s'est aussitôt mis à pleurer, mais, alors que sa grand-mère se précipitait pour lui ramasser son jouet, au moment où elle allait s'en emparer, la peluche est montée d'elle-même dans les bras du petit garçon. Et ce manège a recommencé plusieurs fois sous mes yeux. ».

Mr Dursley, qui a été contacté à ce sujet, a été catégorique : « Mon voisin imagine des choses absurdes. Mon petit fils adore jeter ses affaires par terre pour que ma femme les lui ramasse. Rien de plus. C'est un petit garçon tout à fait normal ».

Cette dernière phrase fit tiquer Harry. Pourquoi donc son oncle avait précisément utilisé ce mot là, normal ? Il dut laisser l'article de côté pour partir sur le terrain avec Peter, mais toute la journée, il resta tracassé par cette phrase qui tournait en boucle dans sa tête. Le soir venu, il se plongea dans des recherches informatiques sur tout ce qui concernait les Dursley et Little Whinging. Au fur et à mesure de ses recherches, il fronçait les sourcils. Son cousin Dudley était plus que connu des services de police pour diverses violences commises sur des jeunes du quartier. Mais il resta bouche bée lorsqu'il vit le titre du dernier dossier le concernant « Affaire Anna Frings - Assassinat ». Il déglutit péniblement en parcourant rapidement le dossier : son cousin était en prison depuis quatre mois pour le meurtre de ce qui semblait être sa petite amie à l'époque ; il l'avait rouée de coups. Il comparaîtrait le mois prochain devant le tribunal. Et son fils de dix mois avait été confié à la garde de ses grands-parents ...

La vie d'un calice de kelokeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant