Chapitre 21 : Première Dispute

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Lorsqu'Harry se leva le lendemain matin, il trouva les deux vampires en train de siroter leur café dans le salon.

- Mark est levé ? Demanda-t-il après avoir salué Sven et embrassé Severus.

- Non, répondit Sven. Il a eu du mal à s'endormir hier soir. Et je vous le dis à nouveau, ce n'est pas la peine de vous excuser, le sujet ne pouvait pas rester occulté éternellement. Il ne s'est jamais bien entendu avec ses deux sœurs Anna et Violine, mais il adorait Carolina en revanche. Elle reste un sujet sensible pour lui. Je crois qu'il a assez bien fait le deuil de ses parents et de ses deux autres sœurs, mais pas de la plus jeune. Son caractère apparemment explosif a fait des vagues dans la famille. C'était à priori le seul à arriver à la faire obéir sans drame, donc ses parents l'ont obligé à s'en occuper dès sa naissance ou presque. D'où son attachement.

- Je confirme le caractère explosif, réplique Severus.

- Mmm, encore une sur qui tu as dû t'acharner, ironisa Harry.

- Pas du tout, protesta Severus, mais c'est vrai qu'elle était aussi attentive que toi en cours !

- Cela confirme ce que Mark me disait l'autre fois, tu avais un souffre douleur dans chaque classe, et j'imagine bien que Carolina était la tienne pour cette classe là !

- Ah non ! Je ne pouvais décemment pas faire ça à la sœur de Mark !

- Donc tu faisais du favoritisme ! Je le savais et je suis enfin arrivé à te le faire avouer ! S'exclama Harry en commençant à engouffrer le petit déjeuner que venait de lui servir Dobby.

Severus se contenta de lui jeter un regard provocateur sans rien ajouter.

Ils évitèrent d'un commun accord le sujet sensible lorsque Mark descendit déjeuner. Mais, alors qu'ils préparaient ensemble le dîner, la conversation entre les deux calices finit par aboutir sur un sujet qui titillait la curiosité d'Harry : comment Mark et Sven s'étaient-ils rencontrés ? Et pourquoi s'était-il passé deux ans avant que Sven n'avoue à Mark qu'il était un vampire ? Et, accessoirement, quelle avait été la réaction de ce dernier et les raisons pour lesquelles il avait accepté ?

Ces questions, Harry les avait aux bords des lèvres depuis la veille, mais, vu ce qui s'était justement passé, se retenait, mais à grand-peine, de les poser. Il fut aidé par Mark qui contempla, de l'air d'un enfant qui découvre ses cadeaux de Noël, les ingrédients du repas du soir :

- Tu as l'air d'aimer les crustacés et le poisson, dis-moi, taquina gentiment Harry.

- Oh que oui ! Mais ... tu sais que tu ne feras pas avaler une miette de ça à nos chers et tendres ? Demanda Mark légèrement inquiet.

- Je sais, pouffa Harry, rien que la tête de Severus quand il a su que je voulais faire ça pour le repas valait le détour ! En plus, il ne pouvait rien dire trop ouvertement, car nous avons été chez les moldus pour les acheter ! Mais alors, ça fait longtemps que tu n'en as pas mangé ?

- Depuis que j'ai quitté Poudlard pour le poisson, depuis que j'ai rencontré Sven pour les crustacés.

- Comment tu l'as rencontré ? Enfin, si ça ne te déranges pas de m'en parler bien sûr !

- Comment veux-tu que ça me déranges alors que c'est la plus belle chose qui me soit arrivée ? Assez ironiquement, je l'ai rencontré pour la première fois chez des amis de mes parents en Ecosse, chez qui nous sommes allés pendant les vacances de Pâques. Il était précepteur chez ces personnes, et fatalement, les parents avaient envoyé tous les enfants dehors, en sa compagnie. Il était là pour soi-disant nous surveiller. Mais mes sœurs, qui avaient quinze et quatorze ans à l'époque, ne goûtaient guère la présence des plus petits. Carolina n'avait que cinq ans à l'époque, les enfants de nos hôtes étaient un peu plus âgés, mais guère plus. Anna et Violine se sont donc rapidement éloignées pour comploter ensemble, comme à leur habitude, les petits ont commencé une partie de cache-cache, et je suis donc resté seul à discuter avec Sven. Et ... on peut dire que nous nous sommes rapidement entendus. Je trouvais enfin un adulte qui accepte de me laisser émettre mes opinions. De ne pas les railler, même s'il ne partageait pas toujours mon opinion. Et pour couronner le tout, alors que j'étais encore en plein débat avec ma conscience pour savoir si je préférais les hommes ou les femmes, j'ai immédiatement ressenti une intense attirance pour lui. En bref, dès que je le voyais, mon corps était assez proche de l'ébullition.

La vie d'un calice de kelokeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant