Chapitre 3: Revelatore Amore

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Harry revint en cours deux semaines après son réveil. Il savait que Dumbledore avait tarabusté les médicomages pour qu'ils le soignent au plus vite car les aspics approchaient à grands pas. Il n'avait pas vu Ron et Hermione après la reprise des cours car ils étaient très pris par les révisions. D'autant qu'Hermione cherchait aussi de toutes ses forces et ses connaissances des indications pour lui, un moyen de vivre auprès d'un vampire sans se faire sucer tout son sang dans des souffrances atroces. Peut-être se berçait-il d'illusions ? Sûrement même ! Comment le professeur qui le haïssait tant pourrait-il éprouver justement d'autres sentiments que la haine à son égard ?

Son séjour à Sainte-Mangouste, ainsi que la proximité des aspics eurent comme effet bénéfique que Dumbledore réussit à le soustraire à la curiosité des journalistes. Bien entendu, il n'échappa pas au ministre Fudge, à la promesse d'une horrible cérémonie, à son avis, de remerciement du monde magique.

Il était heureux de pouvoir retrouver Poudlard. Et finalement, après mûre réflexion, il était très déterminé à faire comprendre à son cœur que, non, il n'était pas question de songer plus à Severus Rogue. Hermione n'avait rien trouvé, autant ne pas se bercer plus longtemps d'illusions, il n'avait plus cinq ans et ne croyait plus au Père Noël !

Sauf que dès le premier cours de potion, à son grand désespoir, son corps le trahit une nouvelle fois. La bouche sèche, les papillons dans le ventre, les mains moites, tous les symptômes étaient là. Sans compter une absence totale de concentration qui lui fit rater une fois de plus sa potion.

Le regard dur de son enseignant sur la fiole qui lui remit (du plus beau rose fushia à la place d'un bleu azur), lui fit plus de mal encore que n'importe quelle parole cinglante. A la sortie du cours, encadré par Ron et Hermione, il savait qu'il était au bord des larmes. Ron le scrutait d'un air navré, et Hermione d'un air dubitatif.

Ils ne virent pas la moue crispée et somme toute assez désespérée de leur professeur de potions qui contemplait cette fiole bien trop rose. Même après trois semaines à Sainte-Mangouste, Harry restait affligeant pour la partie pratique. Pourquoi donc n'arrivait-il pas à se concentrer dans ses cours comme dans les autres ? Il allait laisser couler une semaine sans commentaire, et ensuite il tenterait à nouveaux les sarcasmes pour le faire réagir et réussir.

Une semaine plus tard, les regards étaient respectivement anxieux et résolu. Harry ne mangeait guère, travaillait beaucoup et dormait très peu aux dires de Ron qui l'entendait souvent se lever la nuit.

A ses compagnons de chambre qui ne comprenaient pas son manque flagrant d'enthousiasme après sa splendide victoire sur le mage noir, il avait simplement répondu qu'il avait du mal à récupérer du dur combat, et qu'il lui était pour l'instant difficile d'admettre qu'il ait pu tuer. Quelque soit la noirceur de l'âme de sa victime. A leur moue dubitative, il avait compris qu'il ne les avait pas dupé, mais l'expression de Ron les avait dissuadé d'insister plus.

Il était une fois de plus allongé sur son lit après avoir sauté le dîner dans la grande salle, lorsque Hermione entra d'un pas résolu dans leur dortoir, suivie de Ron qui affichait une moue chagrinée mais résignée. Elle s'assit sans façon sur le lit d'Harry, lui prit la main et commença d'un ton déterminé :

- Tu ne peux pas continuer ainsi, Harry. Tu n'arriveras pas à passer tes aspics si tu sautes tous les repas !

- Mais si je vais y arriver, répliqua Harry d'une voix lasse. Je m'applique en cours, je m'applique sur mes devoirs, je ne suis pas en retard dans ton diabolique plan de révision, donc je vais passer Hermione.

- Si tu n'es pas à l'infirmerie à cause d'une syncope, répondit-elle d'un ton acide.

- Elle a raison, tu sais, murmura Ron. Une fois encore !

La vie d'un calice de kelokeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant