Chapitre 15 : Je pars ou je reste ?

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Fudge avait été obligé de se joindre aux applaudissements, mais le sourire était crispé. Harry n'avait qu'une envie : que tout cela cesse et qu'on l'oublie pour au moins une dizaine d'années. Une vingtaine ? Une centaine ?

Il fut donc extrêmement soulagé lorsque Dumbledore résuma son discours aux seules phrases :

- Après ce que Monsieur le Ministre et Harry viennent de dire, je ne vois plus qu'une chose à ajouter : nous sommes débarrassés d'une menace pesante, grâce aux divers sacrifice d'Harry, il ne tient qu'à nous, maintenant, par nos actes, à ce qu'aucune autre ne voit le jour.

Bon, ça y était ? Maintenant, il pouvait se carapater gentiment dans un coin sombre et attendre que l'heure tourne ? Oui, oui, ce ne serait pas très courageux, mais il avait tellement besoin de réfléchir enfin à ce qu'il avait fait.

Au fait qu'il était un meurtrier, ni plus ni moins.

Oui, celui qu'il avait tué était une ordure, oui le monde des sorciers ne s'en porterait que mieux, oui, oui, oui !

Mais il avait sciemment lancé le sortilège de mort sur lui. Sans compter les autres !

Pour se venger, pensait-il à ce moment là. Pas de belles pensées pour le monde sorcier, juste la pensée égoïste d'un adolescent qui croyait que son amour venait de périr sous ses yeux ...

Malheureusement, Fudge décida que non.

Il y eut d'abord une interminable séance de photographies pour les journalistes accrédités par le ministère.

Ensuite un défilé, plus interminable encore, de personnes hautes placées qui tenaient absolument à le féliciter en personne. Malgré sa peine, il fit ce qu'on attendait de lui : sourire, sourire, sourire encore, remercier, accepter les félicitations.

Il mystifia presque tout le monde par son apparente bonne humeur.

Sauf un groupe composé de Severus, Sven, Mark et Remus. Et un autre groupe composé des Weasley et d'Hermione.

Dans la litanie des patronymes, un nom retint son attention :

- Monsieur et Madame Torvik.

Tiens donc. Les parents de Mark.

Vêtus luxueusement, arborant un air conquérant pour monsieur, ils lui rappelaient furieusement les Malefoy quand il les avait vus à la coupe du monde de Quidditch. Il eut un petit sourire lorsqu'il s'aperçut que leurs regards ne pouvaient s'empêcher de dévier vers sa jugulaire. C'est la raison pour laquelle il ne put s'empêcher de dire ironiquement :

- Ne vous inquiétez pas pour moi. Je ne sens jamais les plaies que j'ai dans le cou ...

- Ne me parlez pas de cela, siffla en retour M. Torvik. Vous ne savez pas de quoi vous parlez !

- Je crois que si, répliqua fermement Harry. Puisque j'ai passé un week-end absolument délicieux chez Mark voici à peine quinze jours ...

- Je ne connais pas de Mark !

- C'est dommage pour vous ! C'est un hôte remarquable qui sait parfaitement prendre en compte toutes les, comment dire, petites particularités de ses invités ?

- Allons-nous en, je t'en prie, murmura Mme Torvik à son mari.

Harry remarqua alors qu'elle semblait au bord des larmes. Il les regarda partir, pensif. Une question lui vint alors à l'esprit : Mark avait été rejeté par toute sa famille, ou simplement par son père ? Qui avait dans ce cas imposé ce rejet au reste de la famille ?

Le défilé continua. Harry commençait sérieusement à s'agacer lorsque le signal du dîner fut donné. Il laissa Fudge le conduire à la table d'honneur, mais fit un bref tour d'horizon avant de s'asseoir.

La vie d'un calice de kelokeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant