Chapitre 40 : Parrain Harry

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Chapitre 40 : Parrain Harry

Un mois plus tard, le quinze août, Harry était passablement énervé. Il était dix-neuf heures passés, il était toujours au bureau, et ce jour-là, il aurait bien aimé pouvoir partir un peu plus tôt ! En effet, la ministre Bones avait décrété que la fête de la victoire sur Voldemort aurait toujours lieu à cette date là, et donc, il était désormais en retard. Severus allait le tanner, Drago allait le railler, et lui n'aurait même pas le temps de passer prendre une douche chez lui ! Et pourquoi était-il en retard ? Tout simplement parce qu'un minable sorcier avait trouvé « amusant » de violer de jeunes moldues en les mettant sous imperium, puis en leur lançant des sorts d'oubliettes. Cela faisait trois mois qu'ils le pistaient et, enfin, ils avaient pu le prendre la main dans le sac, façon de parler. Et s'il y avait bien quelque chose qui pouvait faire sortir Harry de ses gonds, c'est de voir les violeurs narguer leurs victimes, ainsi que leurs airs de ne pas y toucher « Mais si, monsieur le policier, je vous jure qu'elle était consentante ».

Les sorciers qui s'abaissaient à ça, et qui se retrouvaient ensuite confrontés à Harry, avaient généralement la frayeur de leur vie en voyant la haine s'inscrire sur le visage du Sauveur. Ce dernier s'appliquait alors, en respectant la loi tout de même, à passer au crible l'intégralité de leurs vies pour leur faire payer jusqu'à la dernière mornille qu'il pouvait. Et le malheureux qui avait une fois tenté de lever sa baguette contre Harry le regrettait encore du fond de sa cellule à Azkaban, où il avait atterri après un léger détour par Sainte-Mangouste, victime de divers sortilèges humiliants.

Néanmoins, avant de partir de son bureau, il devait terminer de rédiger son rapport pour la police moldue. Il menaça explicitement son ordinateur des pires représailles au moment de l'enregistrement des données, si ce dernier faisait mine d'afficher la fameuse fenêtre maudite indiquant « Erreur fatale », mais Merlin était avec lui ce jour-là, l'ordinateur ne fit aucun caprice.

Néanmoins, au vu de son visage ombrageux, ses collègues chargés de la surveillance de la fête ne firent aucun commentaire sur son retard qui avoisinait l'heure. Et ils affichèrent une mine impassible en remarquant sa tenue hautement moldue. De toute façon, Harry n'en avait cure, tout ce qui lui importait désormais était de pouvoir se rassasier. Néanmoins, avisant les regards choqués de l'assistance, il finit par transformer son léger blouson de toile qui abritait son portable et son portefeuille, accessoires indispensables dans le monde moldu, en robe de sorcier légère, mais il foudroya tout de même du regard quiconque le dévisageait avec insistance. Les gens s'écartaient sur son passage, mais il était à peu près certain qu'ils ne lui dégageaient pas le chemin vers le buffet. Et il avait raison, puisqu'il arriva très vite devant Severus, légèrement agacé, en grande conversation avec la ministre. Avant que l'un des deux puisse ouvrir la bouche, il déclara brutalement :

- Oui, je suis en retard, je sais ! Et tant que les violeurs n'apprendront pas par cœur le calendrier des festivités du ministère, je continuerai à être en retard ! Maintenant, vous n'avez pas besoin de moi pour commencer, non ?

- Harry, fit Severus d'un air menaçant.

- Quoi ? Tu sais très bien que j'arrive directement du bureau ! Madame la ministre, si ça ne vous dérange pas, je vais d'abord faire un crochet par le buffet, car en plus, ajouta-t-il en élevant la voix, je n'ai rien mangé ce midi, faute de temps ! Alors, vous en pensez ce que vous voulez, mais c'est un cas de force majeure, là !

Il se détourna sans autre façon vers le buffet et les personnes s'écartèrent prudemment. Il ne vit pas la main du ministre se poser sur le bras d'un Severus outré et sa voix dire d'un ton amusé :

- Laissez, M. Rogue. Je sais que McMillan et lui ont parfois des journées difficiles chez les moldus, et ils font un travail fabuleux. J'imagine qu'il sera de meilleure humeur après avoir commencé à caler son estomac ?

La vie d'un calice de kelokeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant