Chapitre 29 : Angoisse

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- Il est là.

Il lui sembla reconnaître la voix d'Albus, mais il n'était plus sûr de rien, excepté la souffrance intolérable infligée à Harry. Mais le doute ne fut plus permis lorsqu'il croisa deux yeux bleus qui ne pétillaient pas cette fois. Dès que leurs regards se croisèrent, il vit Albus reculer légèrement et capta du coin de l'œil le mouvement de sa main qui allait chercher sa baguette.

- Severus, existe-t-il actuellement une personne pour laquelle vous ne serez pas dangereux ? Demanda simplement le directeur de Poudlard.

- Pas dangereux ? Alors qu'Harry est torturé ? Haleta péniblement Severus. Dégagez Albus. Dégagez pendant que je me maîtrise encore. Dégagez avant que la soif ne devienne insupportable. Avant que je vous inflige ce qu'ils infligent à Harry.

- Je vois, répliqua lentement le directeur alors que son visage durcissait dangereusement.

Juste avant de quitter la pièce, il ajouta d'un ton froid :

- Rufus a déjà mis ses meilleurs aurors sur cette affaire. Nous le retrouverons, Severus. Nous le retrouverons. Il n'y a pas tant d'endroit que cela qui ont un sort d'anti-transplanage.

Plus tard, Severus n'aurait su dire s'il s'agissait de minutes ou d'heures, il reconnut la voix de Sven non loin de lui :

- Expelliarmus !

Il n'eut aucune force pour se protéger, sa baguette s'envola d'un côté, lui de l'autre. Il heurta violemment le mur, mais ne se rendit même pas compte de la douleur infligée à son bras. La torture interne qu'il ressentait était bien trop intense pour cela.

- Maintenant Severus, tu vas me suivre. Et ne cherche pas ta baguette, ni la mienne, elles sont en possession d'Albus maintenant.

- C'est ... effroyable ...

Le ton de Severus était pitoyable, il le savait. Mais au moins, il s'effondrait devant un ami.

- Je sais que tout ce que je peux imaginer ne doit pas atteindre le dixième de ta souffrance Severus, mais pour l'instant, tu ne peux pas rester dans cette pièce. Nous en avons besoin pour circuler.

- Je ne peux pas bouger ! Tu es stupide ou quoi ? Hurla Severus.

- Mais si tu le peux, rétorqua Sven froidement. Je te tiens, et tu vas bouger ! Crois-moi !

Il avait joint le geste à la parole et tenait fermement Severus par la taille pour le relever. Ce dernier n'eut que le temps de jeter son bras autour des épaules de son ami pour ne pas tomber.

Severus sentit que Sven le portait quasiment dans les escaliers et qu'il le faisait entrer dans une pièce dénuée de tout ameublement.

- Bon, te voilà à bon port, dit Sven en soufflant. Maintenant, un conseil Severus : n'essaye pas de franchir le seuil de la porte, Dumbledore l'a sciemment piégé pour te maintenir à l'intérieur.

- Enfermé comme une bête dangereuse ? Gronda brutalement Severus.

- Albus et moi te connaissons bien Severus. Nous savons que tu t'en voudrais bien trop si tu t'en prenais à quelqu'un d'autre sous l'emprise de cette torture là. De même que Remus a admis qu'il devait passer les nuits de pleine lune seul, tu dois admettre que tu dois être seul, ou à la rigueur avec moi, lorsque tu es séparé de ton calice et qu'il est torturé.

Severus ne put que s'écrouler sur le sol en gémissant lorsqu'une vague de douleur encore plus forte le submergea. Après ce qui lui sembla une éternité, la souffrance se stoppa net pour être remplacée par une autre, nettement moins élevée, diffuse, qui le désorienta. Le lien était toujours là, mais si faible, si tenu ...

La vie d'un calice de kelokeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant