Livre 2 - Chapitre 39

Mulai dari awal
                                    

Nous nous sommes tous rassemblés auprès du réchaud tandis que Le Suisse préparait une casserole d'eau bouillante et quelques cuillères de café. Edmund a fait le choix, sans doute judicieux, de ne pas se manifester, restant assis sur son lit, le dos appuyé au mur. Mais je sentais son regard sur nous : il ne manquait pas une miette de ce qui se passait.

Madeleine a serré sa tasse brulante autant qu'elle le pouvait, essayant s'en doute d'y puiser de la chaleur. Je l'avais rarement vue dans un tel état de fatigue. Elle a échangé un regard avec André, décidant silencieusement qui allait prendre la parole. Alors qu'elle ouvrait la bouche, André s'est tourné vers Edmund, puis à nouveau vers Madeleine, les sourcils froncés. Trop lasse, elle a hoché les épaules, et c'est finalement André qui nous a conté comment la simple mission de transfert s'était transformé en véritable chasse à l'homme.

Mercredi matin, alors que je partais à la recherche du sac à dos de mon naufragé, mes compagnons se plaçaient en faction dans la campagne pour récupérer nos camarades d'Outre-Manche. Malheureusement pour eux, une petite troupe d'Allemands en exercice a aperçu les voiles des parachutistes largués au-dessus des champs, et les hommes se sont aussitôt mis en chasse. Le temps que les parachutistes posent pieds à terre et soient rejoint par Bellone et Charlie, les moteurs des 4x4 ennemis se faisaient déjà entendre.

Trop tard pour rejoindre la planque de la ferme sans se faire repérer ou compromettre la sécurité de celle-ci, il leur a fallu fuir. Toute la journée du samedi, les quatre maquisards ont donc sautés de champs en fossés, passant parfois plusieurs heures aplatis dans les fourrés pour ne pas se faire repérer. Une chance que Charlie connaisse la campagne comme sa poche, ce qui n'était certainement pas le cas de leurs poursuivants.

Le soir venu ils sont parvenus à se cacher dans la grange d'une ferme à la faveur de la nuit, mais il leur a été impossible de fermer l'œil, trop inquiets de se faire débusquer.

Au petit matin c'est le gamin de la ferme voisine qui est venu les avertir : en sortant les bêtes il avait croisé une patrouille sur la route, à la recherche de dangereux maquisards. Le petit futé a vite compris que les ombres qu'il avait aperçu depuis sa chambre la veille au soir n'était pas de simples promeneurs, et il s'est empressé de prévenir nos compagnons du danger qui pesait sur eux. Sans l'aide du petit, ils ne seraient peut-être pas partis à temps. Le jeu du chat et de la souris a repris, et ce n'est qu'après plusieurs heures de marche et de cachettes que les résistants ont estimés qu'ils avaient semés les Boches.

Ils ont alors rejoint la ferme où les attendait Alice, morte d'inquiétude. Conformément au plan établi, elle a fourni aux parachutistes de nouveau papiers et des tenues nettement moins identifiables. Au cœur de la nuit, ils ont enfourché leurs bicyclettes et ont pris le chemin du sud, pour traverser la frontière en un point défini par moi bien des jours auparavant. Nous avions estimé qu'entre les différents postes de gardes de Tours et Bourges, un espace libre dans la campagne, au sud de Romorantin, était la meilleure option pour faire passer ces hommes entre les filets des Boches. Cela représentait près d'une journée de bicyclette, un enfer pour des corps déjà épuisés. De l'autre côté de Romorantin, un peu avant Chateaubourg, des camarades de la Zone libre attendraient nos amis pour les mener toujours plus au Sud, vers Rex et Charvet.

Madeleine et André les ont accompagnés sur plusieurs kilomètres pour s'assurer de leur sécurité, ne s'éclairant que rarement pour ne pas attirer d'attention malvenue. Une fois à la frontière du Calvados ils ont jugé plus prudents d'opérer un demi-tour, laissant les deux parachutistes continuer leur route. Ils ne sont finalement revenus à la ferme qu'aux premières heures de l'aube, où les attendaient Riri, pour nous faire parvenir les nouvelles quelques heures plus tard.

Je ne te connaissais pasTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang