Chapitre 19 : Ah ? Il faut aussi y dormir ?

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- Je dois vous paraître bien égoïste de ne pas lutter contre la volonté de mon mari et de ne plus voir Mark ?

- Eh bien ...

- Que savez-vous des mariages sorciers chez les sang-purs, M. Potter ?

- Euh ... à vrai dire, pas grand chose. Ce n'est pas un mariage normal ?

- Non, M. Potter. Dans ces mariages là, les épouses ne sont que des pantins. Elles n'ont aucun droit. Tous les droits reviennent au mari. De sorte que si elles tentes de s'opposer à leur maris, elles peuvent absolument tout perdre : enfants, fortune, tout. Ils peuvent même s'opposer à ce qu'elles travaillent ...

- C'est de la dictature, s'insurgea Harry. Pourquoi avez-vous accepté ?

- Parce qu'il est de tradition pour une fille de ne pas s'opposer à la volonté de son père. Qui a les mêmes pouvoirs sur ses enfants lorsqu'ils sont mineurs. Et je me suis mariée la veille de mes dix-sept ans. Anna et Violine ont eu la chance d'y échapper car elles partagent les mêmes idées que leur père. Je crains en revanche que d'ici quelques années, ma pauvre Carolina, elle ...

- M. Potter, intervint une voix onctueuse et méprisante tout à la fois, je suis certain que vous ne refuserez pas à ma fille le privilège de danser avec vous ?

M. Torvik se tenait à côté d'eux, l'une de ses filles à son bras. Elle était aussi blonde que son frère, mais son air pincé lui rappelait grandement Narcissa Malefoy. Harry serra les dents. Il était tiraillé entre deux envies diamétralement opposées : celle d'envoyer paître un homme aussi étriqué d'esprit, et celle de faire connaissance de la sœur de son ami. Peut-être pourrait-il servir de lien entre eux pour commencer, bien qu'il en doute un peu ? Comment s'appelait-elle déjà ? Ah oui, Anna ...

- Je peux, en effet, accorder ce privilège à votre fille, accorda-t-il d'un ton condescendant.

Il n'allait tout de même pas ramper devant lui, non ? C'était bien lui qui était venu lui demander ?

Il vit les mines étonnées de l'assistance lorsqu'il se lança à nouveau sur la piste et retint à grand-peine un soupir d'exaspération. D'autant qu'Anna Torvik dansait aussi bien qu'un hippogriffe avec une patte estropiée ! Heureusement que Mark ne lui avait pas appris à danser ainsi ! Non seulement elle ne cessait de lui marcher sur les pieds sans s'excuser, mais elle était raide comme un piquet et ne semblait pas vouloir ouvrir la bouche pour discuter. Et lui n'avait aucune idée du genre de remarque qu'il fallait émettre dans ce genre de situation ! Il finit par mettre les pieds dans le plat comme il savait si bien le faire :

- J'ai beaucoup apprécié le week-end que j'ai passé chez ton frère. Je me suis ...

- Je n'ai pas de frère, coupa Anna Torvik avec une voix nasillarde qui n'était pas sans lui rappeler celle de Pansy Parkinson. Et je ne vous ai pas permis de me tutoyer, M. Potter !

Ah. Elle le prenait donc sur ce ton là. Ceci dit, Mme Torvik l'avait en quelque sorte prévenu. Il ferma donc sa bouche jusqu'à la fin de la danse. Mais lorsque M. Torvik poussa sa deuxième fille dans sa direction, il le regarda froidement et dit poliment :

- Excusez-moi. J'ai vu Severus qui me faisait signe.

Ce qui était bien entendu totalement faux, car ce dernier semblait totalement absorbé dans une discussion avec son filleul. Il ne s'en dirigea pas moins vers eux pour ne pas se faire accuser de mentir effrontément. Ce fut Drago qui lui faisait face qui l'aperçut le premier et qui l'accueillit d'un rictus moqueur :

- Alors, Harry, tu as finalement consenti à danser avec quelqu'un d'autre que Severus ?

- La prochaine fois qu'on me refile un tel piquet pour danser, je penserai à toi, Drago, elle te conviendrait parfaitement !

La vie d'un calice de kelokeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant