Jeudi 12 Septembre

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Chère Molly II Weasley, je sais que tu me cherches. Tu es d'ailleurs très divertissante quand tu es énervée. J'ai beaucoup de choses à te dire. Rendez-vous demain soir à minuit dans le couloir du troisième étage. Viens seule. Si je vois quelqu'un d'autre ou que tu ne viens pas, je révélerais un de tes secrets. Tout mon amour.

Mon cœur saute un battement. Un indice, un retournement de situation. Je ne m'y attendais pas. Celui qui joue comme ça avec mes nerfs me dégoûte vraiment. J'ai envie de jeter le papier dans l'herbe, l'écraser en marchant dessus et passer mon chemin mais je n'arrive pas à bouger, seulement souffler bruyamment en regardant cette écriture sans particularité. On me manipule, on me fait du chantage. C'est insupportable. Je lance un regard presque inquiet à Lysander qui me regarde, immobile et silencieux et lui demande d'une voix aussi froide que possible :

« Tu l'as lu ?

- Par simple curiosité, répond-il honnêtement en haussant les épaules.

- Dégage de mon chemin, Scamander, avant que je ne regrette ce que je ne vais pas te faire subir.

- Tu crois que c'est sérieux ? demande-t-il en hésitant et reculant d'un pas.

- Moi, je suis très sérieuse, en tout cas. Tu ferais mieux de partir et de faire comme s'il ne s'était rien passé. »

Il affiche un sourire désolé et s'en va sans demander son reste. Je suis en retard en Arithmancie maintenant. Je range le mot dans mon sac et je me mets à courir. Un miracle de Merlin, je croise le Professeur Icosium dans le couloir. Il me regarde avec étonnement et un petit sourire amusé :

« Vous êtes chanceuse aujourd'hui, Miss Weasley. »

Je soupire en faisant un petit sourire embarrassé. Il nous fait entrer et je me glisse à côté d'Eugénie qui me regarde avec des yeux suspicieux. Elle me demande en chuchotant de qu'il s'est passé pour que je sois si en retard. Je murmure en réponse :

« Je t'expliquerai tout à la fin du cours mais en gros, quelqu'un est en train de se jouer de moi et je ne supporte pas. »

Elle hausse un sourcil stupéfait et attend sagement la fin du cours pour m'inonder de questions. Je lui explique tout depuis le début et la convie en même temps à la réunion de crise de demain, qui se révèle plus urgente que prévu. Je n'ai pas envie de me faire coincer dans les couloirs à une heure suspecte pour un imbécile qui me fait du chantage. Je reste à travailler à la bibliothèque avec elle et Léna nous rejoint un peu plus tard. J'ai beau tenter de comprendre comment marche l'essence du Filet du Diable et son utilisation dans les potions, je n'y arrive pas. Eugénie déclare soudain :

« Et s'il n'existait pas ? Emeline serait capable de t'envoyer à minuit dans un couloir et de prévenir un professeur que tu y seras juste pour te piéger. Elle n'a pas d'âme, ni de pitié.

- Je sais. Mais quand même, il s'agit de ma mère, si je peux avoir ne serait-ce qu'un détail, qu'une seule petite chose qui me mettrait sur une piste, je ne peux pas me permettre de passer à côté.

- Fais attention quand même. »

Je soupire que je ne suis pas inconsciente mais au fond, je serais prête à tout. En fronçant les sourcils, je sors mon agenda où j'ai noté mes devoirs et les soirs où on doit faire nos tours de garde avec Léon. J'avais espéré qu'il y en ait un demain, pour que ce soit plus simple de me rendre sans problème au rendez-vous mais le prochain est samedi soir. Il faudrait que j'arrive à changer cette date. McGonagall pourrait bien faire ça, il suffirait de lui demander mais est-ce que Wilkes accepterait ? Je n'en sais rien mais au point où j'en suis, je n'ai rien à perdre à essayer. Je mets toutes mes affaires dans mon sac, pliant mes parchemins précautionneusement pour ne pas les abîmer. Eugénie fronce les sourcils et demande :

« Tu t'en vas déjà ? Tu n'as pas vraiment fini ton devoir de Botanique, remarque-t-elle.

- Je sais, je le ferais plus tard, il faut que j'aille régler quelque chose pour mes tours de garde. On se voit au dîner ! »

Je pars, un peu comme un voleuse, priant pour que Wilkes ne soit pas dans sa Salle Commune ou caché je ne sais où mais plutôt facilement trouvable. Dans le Hall par exemple ou dans la Cour de Métamorphose, quelque part où je n'ai pas à attendre trois heures sa venue. J'essaye plusieurs endroits avant de me diriger vers le petit bureau des Préfets. Peut-être qu'il y serait en train de réfléchir aux questions pour le Quiz. Merlin, c'était tellement inespéré, je n'y ai pas cru en ouvrant la porte. Je ne sais pas s'il travaillait ou prenait le canapé pour faire la sieste mais il était là, allongé. Pendant une seconde, je me suis demandé si je devais vraiment le déranger mais j'ai estimé que son repos avait peu d'importance et j'ai attrapé le coussin sur lequel sa tête reposait pour lui jeter dessus, gentiment, évidemment. Il a sursauté et s'est relevé d'un bond en s'exclamant :

« Oh, ça va pas la tête ! Tu ne veux pas me laisser tranquille deux secondes ?

- Non, ai-je répondu en faisant un grand sourire. Parce que ta copine Lovener n'est pas gentille avec moi. J'ai une faveur à te demander.

- Drôle de façon de me mettre de bonne humeur pour que j'accepte, commente-t-il en passant une main sur son visage pour se réveiller. C'est quoi que je rigole avant de refuser ? »

J'ai froncé les sourcils, ce n'est pas très bien parti en effet et ce n'était pas très malin de ma part mais je n'ai pas pu résister à l'envie. Je soupire en m'asseyant sur la table, les pieds balançant dans le vide et j'annonce allègrement :

« Ce serait de déplacer le tour de garde de samedi à demain. Mais pense à cette superbe fête que tu pourras organiser dans ta salle commune samedi soir à la place. Tout le monde adore les fêtes du samedi à Serpentard, si toi tu dois faire le tour de garde à la place, ça la fout mal.

- Tu as de drôles d'arguments pour quelqu'un qui n'aime pas les fêtes, soupire-t-il en réfléchissant à la proposition.

- Mais ils font mouche, n'est-ce pas ?

- D'où tu sors qu'il y a des fêtes le samedi soir à Serpentard ? Tu y es déjà venue ?

- Si c'est une invitation, je te préviens, c'est non. Il est juste de notoriété publique que vous ne travaillez pas le samedi et que le dimanche, vous êtes encore un peu moins en forme, un peu plus nauséeux, si tu vois ce que je veux dire. Je demande l'autorisation à McGonagall alors ? dis-je en me remettant sur mes pieds, un sourire d'espoir aux lèvres.

- Vas-y, je m'en fiche de toute façon. »

J'aurais pu lui dire merci mais il m'a quand même ri au nez, je ne vais pas être polie en plus. La politesse envers ce genre d'énergumène ne mène à rien. Mais je suis trop bien élevée, je repasse la tête par la porte, quelques secondes après un moment de remord dans le couloir :

« Au fait, merci, mais ne crois pas que je te revaudrais ça ! »

Je le vois sourire en secouant la tête et je m'enfuis vers le bureau de la directrice. Elle me fait entrer, je la supplie, lui expliquant que pour le bien de mes études et de celles de Wilkes, il était important que nous nous reposions le samedi soir. Elle a soupiré et n'a pas demandé plus d'arguments pour changer notre jour. Je l'ai beaucoup remerciée et je suis enfin allée manger. Roxanne n'était pas là, Fred et Evan non plus. Je crois qu'ils sont tous en train d'organiser l'équipe de Quidditch. Tant mieux, si ça nous permet de gagner, ça me fera plaisir. Je ne m'intéresse pas particulièrement au Quidditch, je n'aime pas y jouer mais j'apprécie regarder Roxanne gagner, c'est là qu'elle est le plus heureuse.

Molly II WeasleyWhere stories live. Discover now