Vendredi 6 Septembre

Start from the beginning
                                    

« Mais je suis quelqu'un de gentil. Il m'a simplement un peu irritée et je ne fais que de la prévention. Plus il apprend jeune à ne pas être insupportable, mieux le monde se portera. Je pense à notre futur, Léna, remercie-moi plutôt ! »

Elle a haussé un sourcil perplexe en secouant la tête. Comment ça, elle n'est pas d'accord avec moi ? Avec un sourire amusé, je croise les bras alors qu'elle commente :

« Tu me fatigues parfois, Molly. Je t'aime bien mais de temps en temps, je me demande ce qu'il se passe dans ta tête.

- Ose dire que mes arguments ne sont pas bons, dis-je en ouvrant de grands yeux choqués.

- Tu n'es pas quelqu'un de toujours raisonnable, c'est tout ce que je dis, conclut-elle en haussant les épaules.

- Il le méritait. »

J'aime avoir quand même le dernier mot. Je suis insupportable mais mon amie rit quand même en me regardant, perdant le sérieux qu'elle essayait de conserver.

« Hé, Molly, tu traumatises les jeunes élèves ? demande mon cousin James Potter en passant dans le couloir. J'ai croisé un blondinet qui raconte que tu t'es acharnée sans raison contre lui et qu'il ira s'en plaindre.

- S'il fait bien ses lignes, il n'aura pas de problème à se faire, fais-je avec un air innocent.

- Il faut bien qu'il passe par là, c'est ça ? »

James a comme une certaine connaissance de la souffrance de mes punitions. Il me regarde en fronçant les sourcils. Oui, je n'ai pas de scrupule, ni de cœur jusqu'à maltraiter ma propre famille. C'est au cas où on m'accuserait de favoritisme. Je trouverais ça méchant alors j'ai pris mes précautions et James des tonnes de retenues. Mais c'est utile pour faire les réunions de famille. J'en prends trois au hasard et je les fais travailler pendant que je parle de mes problèmes. Sur le visage de James, je lis qu'il a ses pires souvenirs de sa vie avec moi, il a une belle vie aussi, je suis là pour le rappeler à la réalité des choses. Il ferait mieux de me remercier plutôt que de me regarder comme ça.

« Dis donc, tu ne m'as pas encore passé à la moulinette cette année, me fait-il judicieusement remarquer.

- Tu es encore sage mais le retour aux bonnes habitudes ne saurait tarder. »

Je souris malicieusement mais derrière ce visage amusé, il y a une petite grimace d'être torturé. C'est à cause de l'expression : Mollynette passe tout le monde à la moulinette. C'est une invention de Lysander et Lorcan Scamander. Le rappel de leur existence en ce moment me pince le cœur. Diantre, je deviens sentimentale. Surtout pas, vade retro sentiment. Si un jour, j'en viens à me préoccuper plus de ce genre de chose que du reste, il ne faudra pas me laisser persévérer dans l'erreur. Je sais où sont mes priorités et elle ne se trouvent certainement pas dans la recherche assidue d'un amour qui se fanera trop rapidement. Je me tourne vers James avec un sourire carnassier et je me délecte à dire :

« Mon petit Jamie, ça te manquerait pas un peu le temps passé avec ta bonne cousine à discuter tranquillement dans les cachots ?

- On ne t'a jamais dit que tu ferais une excellente tortionnaire ? »

Léna qui est toujours à mes côtés opine du chef pour signifier que ces paroles avaient déjà été prononcées par le passé, ce qui amuse James qui hausse les épaules. Je soupire, essayant de me trouver une défense potable. Je prends un air soudainement plus triste et des yeux de chien battu :

« Mais comprenez-moi, je n'ai pas une vie facile.

- Toi, une vie difficile ? dit Léna interloquée. Tu as une famille idéale, des bonnes notes, le monde qui t'ouvre ses portes avec l'embarras du choix pour l'avenir et des amis franchement géniaux, ajoute-t-elle en souriant. Honnêtement Molly, ne te plains plus jamais. »

Je la regarde avec mes yeux humides. Dans un sens elle a raison mais dans l'autre, elle sait que tout n'est jamais parfait. James toussote, il prend conscience que ma respiration ne se coupe pas uniquement sous l'effet du jeu. En personne sympa, il n'aborde pas le sujet de la famille. Oui, elle est idéale mais il en manque quand même un bout. Je souffle légèrement pour faire passer le sentiment désagréable d'un souvenir difficile à effacer et je reprends notre marche dans les couloirs en leur lançant d'un ton détaché :

« Je ne me suis jamais plainte ! C'est vous qui me trouvez difficile à vivre !»

James repart de son côté en soupirant et Léna me rejoint en trottinant. Je ne sais pas si elle a remarqué mon trouble. Peu importe, qu'est-ce que ça fait ? Les gens oublient les sujets sensibles, si je n'en parle jamais. C'est peut-être mieux comme ça. Qu'ils continuent à croire que je mène une vie parfaite, sans obstacle et sans difficulté, ça m'en donne moi-même l'illusion.

Molly II WeasleyWhere stories live. Discover now