Chapitre 45

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— Ça t'entraîne pour l'année prochaine, comme ça.

— Haha... Trop drôle.

Laura me tape sur l'épaule. Elle a vu le dépit dans mon regard quand j'ai reçu le message de Valerio, mais je suis resté maître de moi-même. Après tout, c'est vrai, on peut bien faire ce qu'on veut chacun de son côté. Surtout que Nadia veut lui parler de quelqu'un...

Du moment que ce n'est pas lui, le mec en question.

— On va passer une soirée rien que tous les deux, ça m'avait manqué ! pépie-t-elle en me faisant un câlin.

Je lui tapote maladroitement les épaules. C'est vrai, quand on était petits on était toujours collés ensemble quand on se voyait. Enfin, c'est surtout moi qui étais toujours collé à ses basques.

— On va nager ?

Je hausse les épaules.

— Ma dernière baignade des vacances, allez !

Elle rebrousse chemin sur le sentier, et je la suis de bonne grâce. Ça me changera les idées.

Sur la plage, je jette un œil en direction de la cabane, et il me faut à peine plus de temps pour repérer Nadia que Valerio. J'essaye de refreiner ma jalousie mais c'est plus fort que moi.

— Bon, on va à la piscine parce que sinon tu vas être chiant.

— Comment ça, chiant ?

— Tu vas faire que les regarder, au lieu de t'amuser. Allez, viens !

Traînant des pieds, je la suis jusqu'au camping, puis au mobil home où nous récupérons nos draps de bain.

— Tu veux faire du toboggan ? proposé-je en arrivant sur place.

— C'est pour les gamins, ça.

— Je croyais que tu voulais t'amuser.

— Ouais mais nan...

— Ouais mais si. Allez !

Je lui attrape la main et l'emmène vers les toboggans sans lui laisser le choix.

— Je vais perdre mon maillot de bain !

— Mais n'importe quoi.

Je la laisse passer devant moi et elle souffle bruyamment pour me signifier son mécontentement.

— C'est pour avoir essayé de me soutirer des informations, dis-je.

Son visage s'éclaire.

— Il y a vraiment des informations à soutirer, alors ?

Je lève les yeux au ciel.

— Avance, là.

— Ohlala.

— T'es pas trop triste de quitter machin ?

— Très habile, bravo. Et non, c'était sympa, mais on a été clairs dès le début.

— Tant mieux alors.

Lorsqu'on arrive en haut, je lui dis qu'elle peut changer d'avis si elle ne veut vraiment pas en faire, mais elle secoue la tête.

— C'est bon, c'est le dernier jour, je peux bien me ridiculiser un peu.

— Tu te prends tellement la tête, sérieux. Laisse-toi glisser !

C'est ce que je fais toujours, moi. Et je le fais même maintenant, en me donnant de l'élan pour dévaler le tunnel d'eau.

— Youhouuu !

W [EN PAUSE] Where stories live. Discover now