Chapitre 51

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Je me suis tourné les pouces toute la journée. Papa et Francis sont partis pêcher dès le matin, et je suis resté au mobil home avec maman qui a décidé de faire bronzette avec Nadège. Du coup, Valerio et moi leur avons tenu compagnie car sa mère voulait absolument qu'il lui raconte son premier mois de travail – même s'ils se sont parlés au téléphone presque tous les jours.

Et moi, rester sur un transat au soleil pendant des heures ce n'est pas ce qui m'amuse le plus. C'est même carrément chiant, en fait. Enfin, disons que ça a quelque chose d'attrayant et d'apaisant quand on est couché sur le bois au milieu du lac, comme si on était seul au monde ; mais sur la pelouse entre la terrasse et la voiture...

Du coup, j'ai fait des sudokus et la sieste. Je n'étais pas spécialement fatigué, mais c'est assommant de ne rien faire et c'est toujours ça de pris pour demain matin, car on n'a pas l'intention de se coucher tôt ce soir. En allant chercher du pain ce matin, j'ai vu que des canons à mousse étaient en train d'être installés près de l'estrade du DJ sur la place. Les parents ne sont absolument pas chauds pour y aller, alors on l'est encore plus Valerio et moi.

Ce midi, on a mangé tous les quatre avec maman, Valerio et sa mère, mais ce soir c'est chacun chez soi et ça fait un peu bizarre.

— Tout va bien, mon chat ? me demande maman à table.

— Oui, oui.

J'acquiesce distraitement en tentant de me ressaisir. Il ne manquerait plus qu'elle commence à se poser des questions.

— Tu as l'air un peu tristounet.

— Non, je suis juste fatigué.

— Ça va te faire du bien de redormir dans ton lit, dit mon père.

Il n'imagine pas à quel point c'est faux. Je préférais mille fois dormir sous la tente avec Valerio que tout seul dans mon lit.

— Mmh.

— Il va falloir reprendre un rythme plus régulier, à la fin des vacances.

— On est seulement début août, maman ! En plus, on se couche pas si tard que ça.

— Et le sport aussi, tu n'as pas fait grand-chose ces dernières semaines.

— Il y a le tournoi de foot, vendredi.

— Bien, c'est l'occasion de t'y remettre sérieusement ! m'encourage papa.

— J'irai à l'entraînement mardi.

Je finis mon assiette, et tourne la tête pour voir où en est Valerio de son côté. C'est l'avantage d'être en face. Il me regarde aussi, et agite son yaourt pour me montrer qu'il a bientôt fini. Je souris.

— Tu fais attention à ne pas mettre un beau t-shirt, hein.

— Quoi, tu veux que j'y aille en plouc ?

— Tu sais bien que je déteste ce mot, me reproche maman. On ne sait pas ce qu'ils mettent dans leur machine, alors ne mets pas quelque chose qui craint.

— D'accord.

Je prends un Mister Freeze, et le coince dans ma bouche en cherchant quoi me mettre. Je finis par trouver un vieux débardeur Kappa qui commence à faire des bouloches, l'enfile et retourne dehors avec ma glace à l'eau. Je mettrais bien des tongs, mais j'ai peur de glisser et de me vautrer par terre avec la mousse alors je me décide pour mes baskets. Je fais l'effort de mettre des mini chaussettes, sinon je vais me le faire dire par Valerio.

Pourtant, c'est grave confortable les chaussettes de foot, il sait pas, lui.

— Oh, Valentino !

Je lève la tête.

W [EN PAUSE] Where stories live. Discover now