Chapitre 65

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Encore somnolant, je me réveille au son des voix se rapprochant. Il fait encore nuit, et je suis sous la tente avec Valerio.

Valerio. Un bras en travers de ma poitrine, il a sa tête posée contre mon épaule, et je tourne la mienne pour humer l'odeur de son shampoing. Je souris, et referme les yeux pour me laisser bercer par les voix de nos parents qui rentrent se coucher.

— On ne les a encore pas vus de la soirée...

— Ils ont dû rentrer, non ?

— Valentin n'a pas répondu à mes messages, alors soit ils trainent encore je ne sais où, soit ils sont encore dans leur cabane.

Je me crispe au ton de maman, et cesse mes caresses sur l'avant-bras de Valerio.

— On est rentrés !

Valerio sursaute contre moi, et je m'excuse à voix basse.

— Nous voilà rassurés, répond Nadège avec l'amabilité que je lui connais certains jours.

— Vous feriez bien de dormir, on vous lève tôt pour aller à la pêche demain !

— C'est mort, grommelle Valerio.

Je les entends glousser, et se dire à demain.

— Je vais zéro à la pêche, marmonne Valerio en se tournant sur le ventre.

— J'ai une idée pour leur échapper... Mais il faudra se lever tôt quand même.

— Han.

— Mais on sera que tous les deux.

— Tu vas piquer la voiture ?

— Non, pouffé-je en imitant sa position. J'ai pas envie de me faire punir à vie, non plus.

Je l'entends rire, et me laisse finalement à nouveau emporter par le sommeil, me blottissant contre lui quand je sens sa main se poser dans le bas de mon dos.

***

— Elle est gelée, putain !

— Allez, on a déjà fait pire que ça.

— Ah ouais, quand ?

Je hausse les épaules, et fais comme si le froid ne me dérangeait pas en mettant un deuxième pied dans l'eau. Comme prévu, je nous ai sortis tôt de la tente ce matin pour échapper à une journée barbante à la pèche avec les darons. Mes parents étaient encore au lit quand je me suis faufilé dans la salle de bain pour me brosser les dents et me mettre en maillot, et je leur ai laissé un mot sur la table avant de prendre la poudre d'escampette avec Valerio.

On a laissé nos fringues dans un coin de la paillotte de la plage, comme il a une clé, et j'essaye maintenant de le convaincre de nager jusqu'à la plateforme.

— T'as vraiment des idées à la con, des fois.

— Hé ! Tu voulais pas...

Je me tourne vers lui pour lui faire les yeux doux. Enfin, j'essaye en tout cas.

— ... qu'on soit juste tous les deux, aujourd'hui ? Là-bas, on sera tranquille.

— Mais pas à huit heures et demi ! J'ai une meilleure proposition : on se rhabille, on fait le tour du lac, et après on va se baigner. On sera juste tous les deux aussi.

Je fais la moue. OK, c'est plutôt une bonne idée.

Quelques minutes plus tard, je suis Valerio dans la forêt, guettant d'un œil qu'il n'y a personne sur la plage s'apprêtant à aller nous taxer la plateforme.

W [EN PAUSE] Where stories live. Discover now