Chapitre 29

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Je crois que je vais vriller, quand j'aperçois Nadia au comptoir de la paillotte de Valerio alors qu'il est six heures passées. Je savais bien qu'elle allait me soûler, je ne sais pas pourquoi, mais j'avais le pressentiment qu'elle allait me casser les pieds, cet été.

Et j'avais raison, elle est là, à flirter avec Valerio, alors qu'il est censé avoir terminé son service et qu'on est censés manger tôt pour aller chercher le meilleur spot pour le feu d'artifice de ce soir.

Il lève les yeux vers moi quand j'arrive, et me fait un signe de la main. Je lui offre un sourire crispé, et m'approche d'eux. Soudain, il blêmit.

— Oh merde, il est quelle heure ?

— Presque six heures et demie, l'informé-je en jetant un regard noir à sa collègue qui pianote sur son téléphone.

— Salut Valentin ! me lance gaiement Nadia.

— Salut.

— Lola, t'aurais pu me dire que c'était l'heure ! peste Valerio, trop gentiment à mon goût.

— Désolée, répond-elle distraitement. Marque que t'as fini à dix-huit heures trente, t'inquiète.

— J'espère bien, c'est férié ! appuyé-je.

— Bah alors, petit Valentin, on n'a pas mangé ses carottes, aujourd'hui ? s'enquiert la glacière.

— Haha.

Je ne rigole pas du tout.

Valerio quitte son poste, et j'enrage intérieurement en constatant que Nadia nous accompagne. Evidemment, elle est dans la même allée que nous, comme si ce n'était pas déjà suffisant de l'avoir tout le temps dans les pattes quand on n'est pas au mobil home. Je jure que si Val l'invite à venir voir le feu d'artifice avec nous, je m'occupe moi-même de foutre le feu à quelque chose.

— Ça a été, toi, au minigolf ? demande l'intruse.

— Ouais.

— Vous faites quoi ce soir pour le feu d'artifice ?

— On a prévu un truc avec mes parents, mens-je éhontément.

— Ah. D'accord.

Elle marche entre nous, et je vois Valerio chercher mon regard par-dessus sa petite tête, mais je fixe obstinément le chemin. Nous restons silencieux jusqu'au mobil home, et j'ai parfaitement conscience d'en être la cause mais ça m'est complètement égal.

— Bon, ben... Salut !

Je ne la regarde même pas et lui fait un vague signe de la main avant de grimper les marches de la terrasse. Valerio, lui, prend le temps de lui faire la bise et de lui souhaiter une bonne soirée. Pfff.

— 'lut, salué-je mes parents en passant la porte, avant de foncer à la douche.

— Valentino, attends-moi !

— Quoi, tu veux te doucher avec moi ?

— Mais non, mais...

Il bloque la porte avec son pied, et me fixe intensément avec ses yeux bleus. Enfin, gris. Je ne sais jamais, je me suis toujours dit que c'était un mélange des deux.

— Qu'est-ce que t'as ?

— Laisse-moi me laver. On va être en retard, vu que t'étais occupé à flirter.

— Je... quoi ?

Il en oublie de retenir la porte, et je claque celle-ci pour m'enfermer dans la salle d'eau. Sauf que comme un con, je me rends compte dix minutes plus tard que je n'ai pas pris de vêtements. Je souffle bruyamment, encore énervé, et enroule ma serviette autour de ma taille pour rejoindre la chambre.

W [EN PAUSE] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant