Chapitre 19.III

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  𝓓ytal sortit de la chambre de sa sœur, et inspira profondément.

Quand il avait apprit qu'Ydalt était rentrée, mais pas indemne, il avait quitté la bibliothèque, à la recherche de sa grande sœur. Il avait vite apprit qu'on l'avait ramené dans sa chambre, celle qu'elle occupait avant de s'unir à son compagnon, au rez-de-chaussé. Et une fois là-bas, enfermé avec Emren, Olalo et Nylo, il avait laissé ses larmes couler.

C'était Emren qui lui avait dit ce qui s'était passé. Dytal devait bien l'avouer, il ne l'avait jamais vu dans cet état, les yeux brillants de tristesse, de douleur et de désespoir. Comme Olalo était le seul membre des Mentors semblant garder la tête sur les épaules – en même temps, il fallait bien l'avouer, il n'y avait que très peu de choses qui l'ébranlait – ce fut lui qui dut apprendre à toute la confrérie l'accident s'étant déroulé.

Toutefois, voir sa sœur dans cet état, plus pâle que la mort elle-même, avait fait trop mal à Dytal. Si le pire devait arriver, il ne voulait pas se souvenir d'Ydalt comme une petit chose inconsciente qui ne ressemblait en rien à la personne qu'il connaissait depuis toujours.

Alors, il était sorti.

Et après fait quelques pas, il faillit bondir de terreur en voyant Saleann, Wuly, Sarpentyn et Renard, qui patientaient.

– Qu'est-ce que vous faites là ? questionna-t-il. Fennec ne vous a rien dit ?

– Si, répondit Renard de son éternel air froid. Mais je voulais me renseigner aux sources directement, car l'état de Chouette pourrait changer à n'importe quel moment – que ce soit en bien ou en mal.

– Et nous, ajouta Saleann en se grattant distraitement le crâne dérangeant un papillon qui s'était encore établi dans ses cheveux, on voulait savoir si quelqu'un savait où est Téo.

Dytal fronça les sourcils. C'était vrai que, dans la précipitation, il ne savait pas où avait disparu sa nièce. Pourtant, elle était certainement rentrée, vu que c'était elle qui avait soutenu Ydalt. 

– Attends, tu veux dire que vous ne l'avez pas encore vu ? demanda Renard.

– Non, répondit Wuly en secouant la tête. On a fouillé partout, absolument partout (Dytal devina qu'il faisait référence aux passages secrets découverts par Téo il y avait un an), mais on sait pas où elle est. Et vu qu'on dirait qu'il va y avoir un orage et qu'il va beaucoup dracher, on commence à s'inquiéter pour elle.

– On a peur qu'il lui arrive quelque chose, ajouta Sarpentyn.

– Il faut la retrouver, déclara Renard. Qui est la dernière personne qui l'a vu ?

– C'est moi, répondit quelqu'un derrière Dytal.

Il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait d'Emren. Le ton lasse employé montrait à quel point il était épuisé.

– Et tu sais où elle est ? questionna Wuly en écarquillant les yeux, faisant danser ses tâches de rousseur.

– Non. Mais il se peut que j'ai un peu perdu le contrôle, et que je l'ai utilisé comme souffre-douleur en l'accusant à tord. Je lui ai dis que tout était de sa faute, alors que je sais que c'est pas vrai ; c'était la première fois qu'elle partait en mission, et elle pouvait pas prévoir ce qui se passe que très rarement.

Dytal se crispa. Emren ne s'énervait que très rarement, mais quand c'était le cas, il fallait mieux aller à la travers. Renard dû arriver à la même conclusion, car il croisa les bras, seul signe de son inquiétude. Et cela ne s'arrangea pas quand Emren ajouta :

– Elle est allée à la travers dehors.

– Par tous les dieux, souffla Saleann. Faut qu'on la retrouve !

Emren hocha la tête. Renard décroisa les bras. Saleann enfouie ses deux mains dans ses cheveux crépus (une volée de papillons s'envola). Wuly et Sarpentyn échangèrent un regard. Dytal ferma les yeux quelques secondes.

– Je vous serai d'aucune utilité ; c'est moi qui l'ai fait fuir, et je pense qu'elle prendra ses jambes à son cou si elle m'apercevait seulement au loin, affirma Emren.

– D'accord. Wuly, tu viens avec moi, déclara Dytal en prenant les choses en main. Sarpentyn, tu restes ici, au cas où elle reviendrait de son plein grès. Saleann, tu accompagnes Renard. Renard, cela ne te dérange pas ? (Il secoua la tête, alors Dytal reprit:) Si tu la retrouves, n'hésite pas à siffler comme un aigle des montagnes ; je ferais de même si je la vois. Sissi ?

– Étoile, Corbeau.

Alors, tous les quatre laissèrent Emren et Sarpentyn, bien décidés à retrouver Téo.
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Publié le 10/07/2021

L'Astriale - Les Ombres de l'Hiver T1 [TERMINÉ]Where stories live. Discover now