Dans l'Ombre d'un Doute [SNAMIONE] - FINI

Chapitre XII [12]

Au petit matin, le manoir des Malfoy paraissait beaucoup moins menaçant qu'en pleine nuit. Les hautes haies avaient un feuillage clair et des dizaines d'oiseaux gazouillaient joyeusement. Eux au moins n'avaient pas vraiment besoin de se soucier de la guerre bourdonnante.

Severus et Hermione avaient transplanés pas loin de la grille d'entrée et lorsque la jeune femme avait retrouvée ses esprits après le vol, ils empruntèrent la longue allée de gravier blanc qui menait jusqu'au manoir. Leurs capes volaient sous leurs pas et les arbres sous lesquels ils passaient les cachaient du soleil qui avait déjà commencé à chauffer l'air doux du matin. Les deux sorciers n'échangèrent ni mot, ni aucun regard tout le long du chemin. Ils avaient passés la grille de la même façon que l'autre soir, à l'exception que maintenant, Hermione pouvait la passer sans être accompagnée par Severus. Comme l'autre soir, la grande porte d'entrée s'ouvra seule lorsqu'ils arrivèrent à son niveau. Le grand hall n'avait pas changé, il était peut-être seulement un peu plus éclairé par les rayons de soleil qui entraient par les grandes fenêtres. Avant de rejoindre la salle qui les attendait déjà, Hermione s'était arrêtée au milieu du hall devant une immense peinture. Elle distingua sans difficulté, en son centre, Lucius et Narcissa Malfoy. Dans leurs bras se tenait un enfant, déjà blond malgré son jeune âge. Il était plus qu'évident qu'il s'agissait de Draco. Autour du jeune couple, d'autres sorciers étaient présents, tous en large cape de sorcier. Ils entouraient fièrement les trois Malfoy. Hermione reconnue, à la gauche de Lucius, son ancien professeur. Il avait l'air plus jeune que maintenant mais ses longs cheveux noirs n'avaient pas changés. La lionne resta devant la peinture un peu trop longtemps et c'est seulement une fois que Severus l'avait réprimandée qu'elle s'était rendue compte qu'ils n'étaient pas venus jusqu'ici pour qu'elle contemple un tableau ou encore la décoration comme s'ils visitaient un petit musée.

Une fois devant la lourde porte en bois noir qui séparait les deux sorciers de la grande salle, la Gryffondor et le Serpentard s'arrêtèrent et se tournèrent l'un envers l'autre. Ils étaient tous les deux mal à l'idée d'être ici, et Severus aussi bien qu'Hermione ne savaient pas ce qu'ils y faisaient. Le professeur de Potion ne recevait jamais d'information sur la nature des appels de Voldemort. Il avait le devoir de le retrouver sans excuses et au plus vite, c'est tout, et c'est ce qu'il avait toujours essayé de faire au mieux. Les quelques fois où il avait prit du retard sur les demandes du Seigneur des Ténèbres, il avait finit dans le même état que l'autre soir, lorsque Hermione était intervenue pour soignée ses plaies... ou dans un état similaire.

Ce moment était resté dans la mémoire de Severus et lorsqu'il y repensait, il ne pouvait pas s'empêcher d'être ému. Personne ne l'avait jamais vraiment aidé lorsqu'il était blessé ou juste dans le besoin, ou du moins jamais de bon cœur. Habituellement, c'était par devoir ou encore mieux, avec l'espoir de tirer du profit de lui par la suite. La jeune femme, elle, l'avait fait par instinct comme un être humain l'aurait fait pour un second être humain. Pourtant lui n'avait jamais était traité ainsi, il avait toujours était prit pour un monstre et avait été traité comme tel, aussi bien lors de ses études que dans sa vie active. C'était pour cette raison qu'il commençait à apprécier Hermione. Sa présence et même les bonnes attentions qu'elle avait lorsqu'elle le forçait à dormir ou manger la distinguait des autres. Elle était comme ça sans demander quoi que se soit en retour, elle était comme ça avec lui pour son bien, pour rien d'autre, du moins il en avait l'impression.

Le regard que Severus avait posé sur Hermione n'avait rien à voir avec celui qu'il avait avant de transplaner. Cette fois, il était rempli d'inquiétude, il était angoissé. Elle ne comprenait pas bien pourquoi vue que c'était loin d'être la première fois qu'il se rendait chez Voldemort. Elle ne voulait pas le voir inquiet et elle espérait avoir raison de penser que cette inquiétude serait inutile.