Chapitre 39 - Léa

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Je retrouve Sam au bout du couloir.

- Sam, viens, on va prendre un café et un truc à manger, car il est 14 heures passées, j'ai besoin d'avaler un truc !

- Je n'ai pas faim, me réplique-t-il, bougon.

- Je m'en moque, tu viens, car là tu dois retrouver ton calme.

- Je suis calme !

- Oui, et moi je suis le dalaï-lama ! Non, on est énervés de savoir que ce mec risque de débarquer, donc je dois te briefer pour que tu réagisses correctement. Allez viens !

Nous descendons au rez-de-chaussée et nous rendons à la cafétéria. Je remplis mon plateau et passons en caisse. J'ai pris plus de nourriture car je sais que Sam en mangera, si je lui dis que je ne peux pas finir. Oui, gâcher la nourriture, il ne supporte pas, après avoir vu la misère en Thaïlande. Je sais, c'est fourbe mais efficace...

Une fois installés, j'explique à Sam le comportement que risque d'adopter Cyril, "le pauvre conjoint, qui n'a pas pu empêcher sa femme de se suicider !". J'insiste dans mon irronie en mimant les guillemets.

Qu'il va sortir une histoire digne d'un roman. Mais surtout vouloir expliquer qu'il a tout fait pour veiller sur elle. Qu'elle avait une belle vie, mais qu'elle avait une nature fragile et très changeante. Car, dans la manipulation, les victimes de pervers narcissique, vrillent sur des mots anodins, qui font référence à une préparation psychologique programmée et établie à l'avance.

- En résumé, pour te faire une idée : tu te rappelles ton dernier combat, tu savais qu'il préparait un coup tordu, mais pas au point où ton adversaire allait te briser la clavicule pour t'obliger à déclarer forfait et perdre ton titre de champion ?

- Oui !

- Et bien là, ce sera pire dans le tordu !

Je cherche à être percutante dans mes explications pour que Sam comprenne bien les enjeux.

Je lui explique que nous allons devoir faire preuve d'une grande finesse et de stratégie. Passer du temps à voir et observer tout ce qu'il va faire ou dire. Ne jamais le provoquer, aller dans son sens. Et surtout, rester en hyper vigilance pour être prêt à le confronter et le maîtriser, au moment où son mensonge éclatera.

- Mais surtout Sam car c'est impératif : attention de ne pas le frapper même si tu rêves de le défoncer ! Je te rappelle que tes compétences aux combats sont considérées, au pénal, comme l'équivalent d'une attaque à l'arme blanche, donc si tu le frappes, il pourra t'attaquer en justice et gagner même si tu étais en légitime défense. C'est fondamental et impératif, au besoin, tu le maîtrises sans jamais porter un seul coup, c'est bien clair ?

- Oui, pourtant j'en rêve ! me répond-il, agacé.

- J'insiste justement pour ça !

- Je fais quoi, alors ?

- Reste en retrait, nous sommes des amis qui s'inquiètent pour elle, et nous avions raison. Même, au besoin, valide ce qu'il racontera.

- Pourquoi ? Jamais !

- Ça pourrait aider à ce qu'il baisse sa garde...

Après avoir fini de manger ensemble et pris un café pour contrer l'effet du décalage horaire, nous remontons avec le café de Karen. Nous avons l'espoir d'avoir enfin des nouvelles de Manon ou de pouvoir la voir, pour lui dire qu'il faut qu'elle se batte et que nous sommes là pour elle.

*****

Je sais, je fais durer le suspense ! Mais à l'hôpital c'est ça, de longues heures d'attente sans savoir...

Et nous sommes tous pareils on DETESTE ! 😉

Échappée vers la passion [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant